Allergies: quand la peau réagit aux plantes
Epines de roses, orties, cactus. On en a tous fait l’expérience: il suffit de toucher ces plantes pour souffrir de démangeaisons ou d’autres réactions cutanées parfois plus violentes. Il s’agit de ce que l’on nomme les «dermatites irritantes mécaniques». Mais d’autres végétaux (ou les mêmes) renferment des substances toxiques qui peuvent, elles aussi, irriter la peau et provoquer des «dermatites irritantes chimiques», voire être responsables de véritables réactions allergiques.
Sur les quelque 500 000 espèces végétales répertoriées dans le monde, «environ 10 000 peuvent être à l’origine d’une dermatite de contact», constate François Spertini, médecin-chef au service d’immunologie et d’allergie du CHUV. La première fois qu’ils apparaissent, les symptômes se déclarent cinq à sept jours après que l’on ait touché la plante, mais lors des contacts ultérieurs, deux ou trois jours suffisent à les déclencher. Les zones de la peau qui ont côtoyé le végétal peuvent alors se couvrir, selon les cas, de tâches colorées, de boutons ou de bulles.
Du chrysanthème à l’oignon
Le chrysanthème, la tulipe, le lys et la primevère sont les plantes domestiques le plus fréquemment à l’origine des allergies de la peau. Quant à l’ail et l’oignon, ils causent aussi souvent des réactions au bout des doigts. Autant dire que ce problème affecte tout particulièrement les fleuristes, les jardiniers, les horticulteurs, mais aussi les cuisiniers, et même les professionnels travaillant les bois, tropicaux notamment, dont les poussières provoquent des allergies cutanées.
Mais nul n’est épargné. Ni les personnes qui taillent régulièrement leurs baies d’if, ni les promeneurs qui, lors de leur randonnée dans les prairies des Alpes ou des Préalpes, cueillent les fleurs blanches de la berce du Caucase. «La plante fraîche peut provoquer un érythème (rougeur) de la peau et même des vésicules très douloureuses après exposition au soleil», souligne Kurt Hostettmann, professeur honoraire de pharmacognosie et phytochimie aux universités de Lausanne et de Genève. Il faut aussi se méfier des plantes de la famille des euphorbes, comme l’étoile de Noël qui orne nos appartements et dont «le latex est très toxique pour la peau», d’après le professeur.