Et si les graisses n’étaient pas si mauvaises pour la santé?

Dernière mise à jour 15/01/18 | Article
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Contenues dans notre nourriture sous différentes formes, les graisses ont longtemps été diabolisées et accusées d’être néfastes pour notre santé. Aujourd’hui, plusieurs études plaident pourtant en leur faveur.

 Comme chaque année, vos repas de fête ont été riches et opulents? Vous culpabilisez en pensant à tous les aliments gras que vous venez de consommer et vous jurez de prendre des bonnes résolutions culinaires pour 2018? Pas de panique, ce n’est pas le réveillon de Noël, certes plus calorique que d’habitude, qui mettra votre santé en péril. Si le reste de l’année, vos repas sont équilibrés, les spécialistes s’accordent à dire que des petits écarts pour le plaisir sont permis.

Manger et bouger: des activités qui vont de pair

Un minimum de trente minutes d’exercice physique 5 jours sur 7 est nécessaire pour minimiser le risque de développer une maladie chronique. L’activité physique permet en effet de prévenir la formation de dépôts sur les parois internes des artères. D’autre part, un organisme entraîné aux efforts physiques résiste souvent mieux aux événements cardiaques et au stress qu’ils induisent. Une activité régulière associée à une alimentation équilibrée peut également permettre de perdre du poids et d’éliminer la graisse intra-abdominale (associée au risque cardiovasculaire).  La perte pondérale provoquée par une activité physique est toutefois souvent surestimée: on ne dépense environ que 400 calories en une heure d’exercice à intensité modérée. Conclusion: manger équilibré et pratiquer une activité physique régulière sont deux éléments indissociables pour prendre soin de votre santé.

Les graisses au cœur du débat

De nombreuses études récentes encouragent même à cesser de diaboliser les graisses. En effet, celles qui ont longtemps été montrées du doigt comme responsables de tous les maux ne seraient pas si néfastes pour notre santé. Il a par exemple été démontré que la consommation de beurre n’est pas associée à plus de risques de subir un accident cardio-vasculaire. «En quantité raisonnable, le beurre n’est pas mauvais pour la santé, confirme la Dre Stéphanie Vergotte, médecin nutritionniste au Groupement Hospitalier de l’Ouest Vaudois (GHOL). Contrairement à ce qui a longtemps été préconisé, il peut aujourd’hui être réhabilité parmi les produits de consommation courante».

En août 2017, une étude baptisée PURE, publiée dans la revue scientifique The Lancet, bouscule quant à elle le dogme bien établi d’une alimentation pauvre en gras. Ses résultats indiquent qu’une prise élevée de graisses serait associée à une mortalité globale moindre. Les populations qui mangent moins gras consomment en conséquence plus de glucides (qui englobent les sucres, féculents, fruits, légumes et légumineuses). Cette compensation est problématique, car les glucides sont fortement liés au diabète et aux accidents cardiovasculaires. Les populations à l’alimentation riche en graisse s’en tireraient donc à meilleur compte que celles au régime riche en glucides. Mais même s’il s’agit de l’étude la plus citée de 2017 selon le site Altmetric, ces résultats doivent être nuancés. «Les populations observées sont très diverses et ont des modes d’alimentation, des niveaux socioculturels et des conditions d’accès aux soins très variés, commente la Dre Stéphanie Vergotte. Il est donc possible que des biais aient pu être introduits. Ces hypothèses doivent donc être confirmées par d’autres études. On sait d’ailleurs que dans le domaine de la nutrition, il est très difficile de mener des études 100% fiables. Elles se déroulent souvent sur des laps de temps très longs, et il est difficile de contrôler totalement les apports alimentaires. C’est ce qui explique souvent les allers-retours en termes de recommandations nutritionnelles».

Mais alors, que faut-il faire?

«Les résultats de cette étude n’auront d’ailleurs sans doute pas beaucoup d’impact dans la vie quotidienne des populations occidentales, souligne encore la spécialiste. Les niveaux de consommation de graisse considérés comme protecteurs dans cette étude sont de 35% des calories consommées. Or, les recommandations suisses sont de 30%. On parle donc d’une différence de quantité de graisse de l’ordre d’une cuillère à soupe d’huile par jour. Le plus important reste toujours de manger le plus varié possible». Une recommandation classique mais qui s’applique tout particulièrement à la consommation de matière grasse. En effet, il est tout à fait possible et même nécessaire de varier la nature des graisses que l’on mange. «Tant que les quantités restent raisonnables, n’hésitez pas à consommer du beurre, du fromage et à varier les types d’huiles afin de mélanger les acides gras», recommande la Dre Vergotte. A noter que la consommation d’oméga trois est indispensable, car l’organisme humain ne peut pas en produire lui-même. Pour cette raison, les spécialistes recommandent de manger au minimum deux portions de poisson par semaine, dont une de poisson gras (comme par exemple le saumon ou les sardines, qui sont particulièrement riches en oméga trois). «Le maître mot pour préserver sa santé: manger varié, être modéré, pratiquer régulièrement une activité physique et oser se faire plaisir», conclut la spécialiste.

Soignez votre alimentation en 2018

Quelques conseils simples en matière de nutrition permettent de préserver sa santé et limiter le risque de développer certaines pathologies.

Ne pas manger trop salé. Le sel est un élément nécessaire à notre organisme. Pourtant, nous en consommons beaucoup trop: au lieu du 1,5 gramme dont notre corps a besoin quotidiennement, nous en ingérons en moyenne 8 à 10 grammes! Un phénomène problématique, puisque l’excès de sel est étroitement lié à l’hypertension artérielle.

Limiter l’alcool. Contrairement aux graisses, l’alcool est une calorie «vide». Il ne contient aucun élément utile pour le corps et peut provoquer une prise de poids. De plus, il entraîne des risques d’addiction, d’accidents de la route, etc. Un aliment à consommer avec parcimonie et prudence.

Consommer des fibres. Les fibres, contenues dans les fruits, les légumes, les céréales complètes et les légumineuses (par exemple lentilles ou pois chiches) sont bénéfiques pour la santé. Leur consommation est associée à une diminution du risque de maladies cardio-vasculaires, de diabète de type 2 et de certains cancers. Elles ralentissent l’absorption du sucre et permettent donc de limiter les pics d’insuline dans le corps.

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Paru dans le Quotidien de La Côte le 03/01/2018.

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