5G et santé: quels sont les dangers?
[Texte: Aude Raimondi]
Les antennes 5G suscitent plus que jamais le débat en Suisse. Ces ondes électromagnétiques ne sont pourtant, pour l’heure, pas très différentes de celles de la 3G, 4G, du Bluetooth ou du Wi-Fi. Leur fréquence est basse et donc non-ionisante. Cela signifie qu’elles ne modifient pas certaines molécules du corps humain, comme peuvent le faire les UV par exemple. Mais ces nouvelles antennes vont offrir une connexion ciblée à nos objets du quotidien. Les «objets connectés» vont donc sans doute se multiplier et émettre de plus en plus, à l'intérieur de nos logements.
Des effets sur le cerveau
La 5G, tout comme la 4G et la 3G, sont des ondes dites «centimétriques» (car leur longueur se mesure en centimètres). A forte dose, les scientifiques ont montré qu’elles sont capables d’interagir avec le monde vivant. Un téléphone qui émet fortement près du cerveau humain peut perturber les ondes cérébrales et avoir, notamment, un effet néfaste sur la mémoire. A long terme, ces ondes peuvent aussi chauffer certains organes, avec des conséquences encore inconnues. Ces dangers ne sont pas aigus, ni immédiats. Mais si la 5G inquiète autant, c’est qu’elle vient s’ajouter à toutes les ondes déjà présentes dans notre environnement et augmente ainsi l’incertitude dans ce brouillard électromagnétique. Une chose est cependant certaine: le développement de la 5G va entraîner dans son sillage une multiplication des objets connectés. Or, un grand flou subsiste autour de ces outils du quotidien, comme les enceintes audios par exemple, qui émettent beaucoup de rayonnement à proximité du corps humain. Selon différentes études scientifiques, ces ondes seraient les plus susceptibles d’interagir avec nos propres ondes cérébrales.
Principe de précaution
Face à toutes ces inconnues, la Fédération des médecins suisses (FMH) s’est par exemple positionnée de façon claire. «Lorsqu’un nouveau médicament est créé, il est d’abord testé avant d’être mis sur le marché, relève Michel Matter, vice-président de la FMH. Dans le cas de la 5G, c’est pareil, il faut d’abord se poser les bonnes questions.» Pour l’institution, c’est donc le principe de précaution qui prévaut. Face à l’augmentation annoncée des objets connectés, «les risques ne devraient pas être balayés à la va-vite».