Un nez artificiel pour détecter des maladies
(TEXTE Aude Raimondi)
Diagnostiquer une maladie grave simplement grâce à l’haleine du patient, c’est le projet ambitieux d’un laboratoire international, qui se consacre au développement d’un «nez artificiel». Si les essais cliniques aboutissent, cet appareil électronique sophistiqué devrait permettre de détecter dans notre haleine la présence d’une dizaine de maladies graves, allant du cancer des poumons à la maladie de Parkinson.
Tout comme nos empreintes digitales sont uniques, nous avons tous une empreinte chimique particulière, présente dans notre haleine. Grâce à des nano-détecteurs, ce nez artificiel devrait être capable d’analyser les composés volatiles qui s’y trouvent. A l’aide d’algorithmes, il pourra ensuite établir un diagnostic. Depuis de nombreuses années déjà, les scientifiques savent que certaines maladies (dont les cancers) ont une odeur qui leur est propre. Les chiens sont par exemple capables de détecter certaines maladies chez leurs maîtres. La difficulté consiste aujourd’hui à programmer le nez artificiel afin qu’il reconnaisse ces odeurs et contourne les interférences susceptibles de brouiller le diagnostic. Lors des derniers essais cliniques, l’efficacité de la machine s’élevait déjà à 92%. Des résultats encourageants, qui en feront peut-être bientôt un outil indispensable pour détecter de graves pathologies de manière beaucoup plus précoce et moins invasive.
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Les détails avec Sylvia Cohen-Kaminsky, directrice de recherche au CNRS, interrogée par Anouck Merz.
Réécouter notre précédente chronique: Les étonnantes capacités du flair des chiens