Plongez dans le grand bain
Au large ou dans les confins d’une piscine, la natation s’initie volontiers durant la belle saison, mais peut se poursuivre tout au long de l’année. Elle a l’avantage d’être accessible à plus d’un titre. En effet, il suffit d’un maillot de bain pour se jeter à l’eau, d’une serviette pour se sécher et éventuellement de quelques accessoires pour améliorer son confort dans l’eau (bonnet, lunettes, pince-nez) ou parfaire son entraînement. Mais surtout, la natation peut se pratiquer à tout âge, quels que soient son poids, son état physique et de santé, à condition d’aimer se baigner. «Lorsqu’on immerge son corps dans l’eau, on ne pèse plus que 10 à 20% de son poids corporel. C’est le principe d’Archimède. La charge exercée sur le corps et en particulier sur les articulations est beaucoup plus faible», explique Maximilian Schindler, médecin adjoint à l’Unité de médecine physique et réadaptation orthopédique des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
Bouger sans compromettre sa guérison ou se blesser devient dès lors possible, même en cas de lésions, de séquelles après un accident ou une opération. «Nager est idéal en cas d’obésité, en début de grossesse, mais aussi lorsqu’on a les articulations ou les tendons endommagés, si on souffre d’arthrose, de fractures de la hanche ou du genou», illustre le spécialiste. En cas de problèmes de dos (scoliose, discopathies, lombalgies, etc.), c’est un bon moyen pour se remettre en mouvement. La natation est par contre déconseillée en cas d’immunosuppression et de problèmes de peau (allergie au chlore, mycose, plaies ouvertes).
Une activité physique complète
Elle est un sport doux et complet. Elle renforce les articulations et de nombreux muscles. En effet, le corps travaille en résistance à l’eau, mais de manière fluide et sans choc, l’eau amortissant les mouvements. Elle augmente la consommation maximale en oxygène utilisée par les muscles (la VO2) et le métabolisme. Le fait de bouger bras et jambes en même temps stimule efficacement le système cardiovasculaire. Elle a aussi des effets bénéfiques sur la circulation sanguine: l’immersion des jambes dans l’eau favorise le retour veineux, soit la remontée du sang vers les parties supérieures du corps pour qu’il soit rechargé en oxygène. Enfin, nager sollicite le souffle, ce qui permet d’améliorer ses capacités respiratoires.
Mais pour se faire réellement du bien, quelques règles s’imposent. Tout d’abord, il est recommandé de prendre quelques leçons avec un professionnel afin d’acquérir une bonne technique et y prendre du plaisir. Car la natation est un sport plus exigeant qu’il n’y paraît. Ensuite, il faut produire un effort. Le Dr Schindler conseille de nager au minimum durant 15 à 20 minutes sans s’arrêter et d’augmenter progressivement la durée de l’entraînement jusqu’à 45 minutes voire une heure. L’idéal étant de faire deux à trois séances par semaine. Le recours à des accessoires (palmes, plaquettes sur les mains, pull-boy à mettre entre les cuisses) renforce l’action de la natation sur le corps et varie l’activité. Enfin, s’inscrire à un club ou nager en groupe peut booster la motivation et aider à être plus régulier dans sa pratique.
Brasse, crawl, dos crawlé ou nage papillon?
Chacune de ces techniques a ses avantages. La brasse est sans doute la plus intuitive de toutes. Elle sollicite le haut du corps, mais aussi les adducteurs, les fessiers et les genoux. Mieux vaut adopter la brasse coulée (tête sous l’eau) pour minimiser la charge sur la nuque. Le crawl, qui engage beaucoup le haut du corps et le bassin, est une nage rapide et exigeante. Elle requiert une bonne synchronisation de la respiration et des mouvements des bras. Elle implique des rotations au niveau du cou et sollicite beaucoup les épaules. Le dos crawlé offre quant à lui une position confortable si on souffre de lombalgies. La nage papillon est la plus technique et la plus sportive de toutes. Elle muscle surtout les bras, le dos et les abdominaux. Libre à chacun de varier les styles en l’absence de problèmes particuliers ou d’adopter la nage dans laquelle on se sent le plus à l’aise.
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Article repris du site pulsations.swiss