Méduses: la bête noire des baigneurs

Dernière mise à jour 02/08/16 | Article
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Les méduses ne provoquent que de très rares accidents mortels. Néanmoins, leur venin entraîne de fortes douleurs locales qui peuvent gâcher vos vacances. Que faire quand on est piqué? Comment l’éviter?

Transparentes et gélatineuses, les méduses semblent fragiles et inoffensives. Elles n’en sont pas moins redoutées des baigneurs à la mer… à juste titre. Leurs piqûres, bien que rarement dangereuses, provoquent de fortes douleurs qui peuvent gâcher les vacances. Mieux vaut donc s’en préserver. La mer et les océans abritent de nombreuses espèces venimeuses (lire encadré). Parmi elles, ce sont les cnidaires, regroupant les coraux, les anémones de mer et les méduses, qui «sont la cause la plus fréquente des envenimations marines. Ces animaux marins piquent chaque année environ cent cinquante millions de personnes dans le monde», précise Laurence Rochat, cheffe de clinique au Centre de vaccination et médecine des voyages de la Policlinique médicale universitaire (PMU) à Lausanne.

Des capsules remplies de venin

Les méduses sont présentes dans la plupart des mers du globe et certaines évoluent près des côtes. Lorsqu’un baigneur les frôle, elles déploient leurs tentacules dont la surface est recouverte de cellules renfermant des capsules remplies de venin. Ces nématocystes, comme on les nomme, sont dotés d’un cil et «reposent sur un tube qui agit comme un ressort», explique la spécialiste. En l’absence de danger, la capsule reste fermée. Mais dès que le cil entre en contact avec un nageur, elle s’ouvre. Le ressort se détend alors et projette «une structure en forme de harpon qui s’accroche à la peau et libère le venin». Parmi les 1500 espèces de méduses répertoriées, seules quelques-unes, vivant surtout dans les eaux tropicales, sont réellement mortelles –elles font 50 à 70 victimes chaque année. La plus redoutable est la cuboméduse, «qui paralyse les muscles respiratoires et cardiaques et peut provoquer la mort en quelques minutes», souligne Laurence Rochat. Viennent ensuite la galère portugaise, «qui a un flotteur typique en forme de chapeau et des tentacules pouvant atteindre vingt mètres de long», et l’irukandji, «de la taille d’un pouce», qui vit en eaux profondes et provoque surtout des accidents chez les plongeurs.

Douleurs violentes

Toutes les autres espèces de méduses, notamment celles qui pullulent en Méditerranée, n’entraînent que des réactions cutanées locales qui se manifestent par des rougeurs et des brûlures dans les zones qui ont été en contact avec les tentacules de l’animal. Certaines personnes peuvent faire des réactions allergiques plus ou moins graves qui peuvent même conduire à un choc anaphylactique. Mais cela reste rare. Dans la plupart des cas, la piqûre se traduit par une douleur violente et irradiante et une sensation de brûlure. Il y a de quoi paniquer et «le principal risque est celui de la noyade». Laurence Rochat recommande donc «de garder son calme et de demander de l’aide aux baigneurs qui se trouvent à proximité». Si, une fois sur la berge, la personne perd connaissance en attendant les secours, il faut alors «l’allonger sur le côté pour qu’elle ne s’étouffe pas en cas de vomissements». Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de rincer la plaie à l’eau de mer –mais surtout pas à l’eau douce «qui agit comme un stimulus chimique pouvant provoquer l’ouverture des capsules encore fermées»– et d’ôter les débris des tentacules avec une pince ou, faute d’en avoir une à disposition, «recouvrir la plaie de sable et la racler, délicatement et sans frotter, avec une carte de crédit». S’il est inutile, comme on le conseille souvent, d’uriner sur la piqûre, on peut en revanche y mettre du vinaigre «qui inactive le venin, notamment des cuboméduses». Et soulager la douleur à l’aide d’un sac de glace et en prenant des médicaments antalgiques.

Pas de bain après la tempête

Pour éviter de se faire piquer, il faut d’abord «respecter les consignes de sécurité», rappelle Laurence Rochat, et donc éviter d’entrer dans l’eau lorsque des méduses sont signalées. Dans le doute, on peut revêtir des habits comme les T-shirt de surf ou encore «des bas en nylon suffisamment épais qui suffisent à protéger la peau». La spécialiste conseille aussi de «renoncer à se baigner après une tempête, car certaines méduses vivant au large sont alors ramenées vers le bord». Quant à celles qui sont échouées sur le sable, mieux vaut s’en méfier: mêmes mortes, elles peuvent garder leurs capacités urticantes.

Les poissons peuvent aussi être venimeux

Certains poissons appartenant à une vingtaine d’espèces possèdent un dard, des épines ou des dents qui injectent des toxines dans la peau. Le plus redoutable est le poisson-pierre évoluant dans les eaux chaudes qui «pique même à travers des semelles fines et provoque des douleurs intolérables», précise Laurence Rochat, spécialiste de médecine tropicale. Les vives, que l’on trouve dans les eaux peu profondes de la Méditerranée, l’Atlantique et la Mer du Nord, sont moins redoutables. Toutefois, cachées sous le sable, elles attaquent l’imprudent qui leur marche dessus. D’ailleurs, même lorsqu’elles se retrouvent sur les étals des marchés, «elles restent venimeuses». Leur venin étant sensible à la chaleur, on peut soulager ses effets inflammatoires en immergeant la partie du corps lésée dans de l’eau chaude.

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