Pédaler est bon pour le corps et pour le moral

Les sports de l'été
Découvrez au fil de l’été notre série sur les bénéfices et les risques pour la santé de huit sports populaires à pratiquer en plein air et au soleil
Moyen de transport urbain de plus en plus prisé, le vélo est aussi un sport excellent pour la santé, bon pour le cœur et le moral. Cependant,même si sa pratique est facile et possible à tout âge, plusieurs précautions sont à prendre avant d’imiter l’Australien Cadel Evans, vainqueur du Tour de
France 2011 et qui tentera, dans les Pyrénées, de battre son rival britannique Bradley Wiggins.
A commencer par le matériel. Une chose est certaine: le vélo de course moderne employé sur le Tour n’a rien d’ergonomique. Forçant son utilisateur à seplier en deux pour rester penché en avant, la monture définie par l’Union cycliste internationale n’est de loin pas idéale. Un vélo traditionnel danois ou hollandais sur lequel le buste reste vertical est déjà supérieur sur le plan de l’ergonomie. Quant au vélo couché (qui bat tous les records de vitesse), il est bien meilleur pour le dos et le haut du corps.
Pour l’achat d’un vélo, Bengt Kayser, directeur de l’Institut des sciences du mouvement et de la médecine du sport à Genève, recommande de se rendre chez un vendeur spécialisé:«Il est important de mesurer la longueur des jambes, du torse, voire des bras. Le choix de vélo se fait aussi selon le type d’utilisation souhaitée: la performance pure ou plutôt le plaisir de rouler.» Quoiqu’il en soit, ajoute le Dr Kayser, le type de cycle a une grande importance sur le plan de la performance: «Un vélo moderne avec de bonnes pièces roule plus facilement, est plus agréable à la montée et offre donc davantage de plaisir sportif.»
Danger principal: l’accident
Une fois en route, il est fréquent que des douleurs apparaissent. En plus de la selle, laquelle est bien souvent le cauchemar du cycliste (lire encadré), mains,poignets et épaules endurent la pression du corps sur le guidon et les cahots de la route. Au fil des kilomètres peuvent apparaître des picotements ou une perte de sensibilité dans les doigts. Des tensions dans la nuque sont aussi fréquentes. Le remède est simple: choisir un vélo avec un guidon un peu plus élevé (ce qui redresse le corps), voire adopter un guidon droit.
Le principal danger du cyclisme demeure l’accident avec son lot de fractures du poignet, de la hanche ou de la clavicule. «À vélo, on est extrêmement exposé, explique Bengt Kayser. Et on roule vite: en moyenne trente kilomètres par heure lors de trajets à plat, avec un entraînement moyen. La protection de la tête est une évidence: toutes les études le montrent, le casque réduit la gravité des blessures liées à une chute, en ville également.»
Il est d’ailleurs obligatoire en compétition depuis 2003. Autre conseil: porter des gants, qui limitent la gravité des plaies des mains.
Plus doux que la course ou la marche
Si le risque de chutes est important, le cyclisme est «plutôt bon pour les articulations», selon le spécialiste. De nombreux athlètes qui ne peuvent plus courir en raison de problèmes articulaires se mettent au vélo et gardent ainsi une activité d’endurance. Le vélo est un sport beaucoup plus doux pour les articulations que la course ou la marche, pour lesquelles «on utilise ses propres muscles pour freiner. La course est une manière de vol à chaque enjambée, dont il faut se réceptionner pour ne pas tomber». Rien de tel avec le pédalage dont la régularité épargne les articulations et prévient les courbatures.
Pour finir, un avantage important: le cyclisme est bon pour le moral. Pratiqué en «père de famille», il donne un plaisir simple et permet de se dépenser en découvrant le paysage. Surtout, il se montre très valorisant: à chaque sortie, la facilité de pédaler augmente. L’entraînement «paie» donc vite et demande moins de souffrance que dans d’autres sports. Ce qui amène Bengt Kayser à conclure: «C’est probablement pour cette raison que les cyclistes arborent souvent un large sourire…»
Le choix de la selle est essentiel
Confort
Le point faible du vélo est vite trouvé: la selle. Le cycliste passe des heures sur une petite surface qui comprime son entrejambe tandis que les irrégularités de la route lui font subir impacts et frottements. Sans compter que la position pliée en deux adoptée sur un vélo de course augmente encore la pression sur le périnée. Résultat: des compressions nerveuses qui peuvent causer des pertes de sensibilité au niveau des organes génitaux (autant chez les hommes que chez les femmes) et, dans de rares cas, entraîner des problèmes d’érection chez les hommes.
En revanche, pas de lien démontré avec le cancer de la prostate. L’important reste de choisir une bonne selle et de bien la régler. Il existe également des selles orthopédiques: soit évidées en leur centre pour éviter au maximum les compressions, soit sans bec où l’on ne pose que le bout des fesses. Ces dernières sont assez courantes aux Pays-Bas mais ne conviennent véritablement qu’aux vélos où la position est très droite face au vent.
Les grimpeurs se rassureront enfin avec l’observation suivante: dès qu’on se met «en danseuse», la pression exercée sur l’entrejambe retombe très rapidement. Enfin une bonne raison de gravir des cols.

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