Le roller, un fitness qui allie élégance et liberté
Les sports de l’été
Découvrez au fil de l’été notre série sur les bénéfices et les risques pour la santé de huit sports populaires à pratiquer en plein air et au soleil.
Il est toujours impressionnant de voir les adeptes du roller patiner avec élégance et rapidité sur le bitume ou se livrer à des sauts et des épreuves acrobatiques. La pratique de ce sport peut, en fait, prendre différentes tournures: vitesse, street, freeskate, hockey, mais aussi se résumer à de longues balades sur l’asphalte. Pas besoin donc d’être un adepte du nouveau skatepark de Plainpalais à Genève pour profiter des bienfaits de ce sport. Le roller fitness ou rollerblade constitue, en effet, un excellent moyen d’améliorer son endurance et son sens de l’équilibre, tout en procurant un sentiment de liberté et de légèreté.
Tombés en désuétude dans les années 70-80, les anciens patins à roulettes tiennent désormais le haut du pavé grâce à la mise au point de nouveaux matériaux qui ont permis la fabrication d’équipements plus performants: patins à quatre roues alignées sur lesquels les chaussures sont fixées, roues plus souples et moins fragiles.De quoi offrir les joies de la glissade à un large public, des enfants de 6-7 ans jusqu’aux adultes, même à un âge avancé.
Moins d’accidents graves que le vélo
Certes, mieux vaut éviter de chausser des patins «lorsqu’on a des troubles de l’équilibre, des os fragiles ou certains problèmes cardiaques», précise Laurent Koglin, médecin à La Tour sport médecine, un service spécialisé de l’hôpital de la Tour à Meyrin (GE). Et encore. «Quelqu’un qui sort d’une rééducation après un infarctus et qui a des problèmes aux genoux l’empêchant de courir peut faire du roller en alternance avec du vélo.» Ce sport peut aussi parfois aider des personnes à retrouver leur équilibre perdu. «Tout dépend des cas.»
D’autant plus que, même si le roller fitness s’accompagne de chutes fréquentes, il provoque «beaucoup moins d’accidents graves que le vélo, car il se pratique sur des pistes sécurisées, à l’abri du trafic. En outre, il offre une bonne alternative à la course à pied, car il est moins traumatisant pour les articulations (genoux, chevilles, hanches)», souligne le médecin du sport genevois.
Rien de tel en effet que les glissades pour tonifier ses muscles et, comme les autres sports d’endurance, pour stimuler les systèmes cardiaque et respiratoire.
Aux débutants, Laurent Koglin conseille toutefois «d’y aller progressivement et de ne pas faire des sorties trop longues afin d’éviter les courbatures». Reste que le plus difficile est de se mettre – et de se maintenir – debout. Mieux vaut choisir un terrain plat bordé d’herbe afin d’amortir les chutes et se tenir à une barrière, comme on le fait pour le patin à glace. Le médecin du sport préconise aussi «de commencer avec quelqu’un qui a de l’expérience et qui peut donner des conseils. Il suffit ensuite de deux ou trois essais pour être à l’aise.»
Mais Laurent Koglin recommande surtout à tous – et tout particulièrement aux adolescents qui sont plus casse-cou – de se protéger les poignets, les coudes, les genoux, et surtout la tête en portant un casque. «Les traumatismes crâniens, qui sont heureusement rares, peuvent laisser des séquelles neurologiques», prévient-il. Autant le savoir pour pouvoir se livrer aux joies de la glisse en toute sécurité.
Comment choisir ses rollers?
Achat
Il en existe de nombreux modèles, adaptés à tous les styles de pratique et au niveau de chacun. Et au budget: le prix des différents modèles se situe entre 70 et 600 francs.
Mieux vaut essayer ses rollers avant de les acheter que de les commander par Internet. Car les chaussures – les «coques» – doivent avant tout être confortables et «bien tenir le pied afin que les talons ne décollent pas», précise Jonathan Frossart, gestionnaire du magasin Sports Discount à Lausanne et lui-même grand amateur de freeskate.
La taille et la dureté des roues, ainsi que la qualité des roulements, ont aussi leur importance. Le diamètre des roues classiques varie de 78 à 84 mm et, plus il est grand, plus on glisse vite et moins on ressent les vibrations du sol – mais plus il est difficile de garder le contrôle. Par ailleurs, plus les roues sont dures, «plus ça va vite, car il y a moins de frottements», explique le spécialiste. Quant aux roulements, ils possèdent une norme – ABEC – qui définit la précision avec laquelle ils sont fabriqués. Plus leur note(allant de 1 à 10) est élevée, plus la vitesse augmente, mais plus les roulements sont fragiles. Autant dire qu’il est conseillé aux débutants d’opter pour des roues qui sont dans la moyenne: assez petites, pas trop dures et munies d’un roulement de 4 ou 5.
A côté des rollers les plus courants dont les quatre roues sont alignées, il existe des «quads» qui possèdent deux roues à l’avant et deux à l’arrière. Dans leur version moderne, ces patins à roulettes «redeviennent à la mode, constate Jonathan Frossart. Ils sont très prisés par les personnes de plus de 45-50 ans qui en ont fait quand ils étaient jeunes et veulent se mettre au roller.» Ils ont aussi l’avantage d’être plus stables.
Les points positifs du roller
Les articulations
En améliorant le tonus musculaire, ce sport est bénéfique pour les articulations qu’il mobilise et lubrifie.
Les muscles
Le roller tonifie les muscles des fessiers, des hanches et du bassin, mais aussi ceux de la cuisse, du dos, ainsi que les abdominaux.
Sens de l’équilibre
Rien de tel que de s’entraîner à tenir et à évoluer sur des patins pour améliorer son sens de l’équilibre.
Les points négatifs du roller
La tête
Une chute sur la tête peut provoquer un traumatisme crânien. Dans les cas graves, qui restent rares, on peut garder toute sa vie des séquelles neurologiques (comme des troubles de la mémoire, du comportement, etc.). Le port du casque est conseillé.
Les hanches
La pratique intense du roller peut s’accompagner de déchirures musculaires, de tendinites ou de douleurs dans le pli de l’aine.
Les poignets et les avant-bras
Ils sont les premiers à être affectés par les chutes qui peuvent provoquer des fractures, des entorses ou des contusions.
Les genoux
Lorsque l’on tombe, les fractures sont rares mais les entorses plus fréquentes.