Danser, le meilleur des remèdes?

Dernière mise à jour 15/10/21 | Article
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Reconnexion avec son corps, coordination des mouvements, apprentissage de la rythmique, sentiment de lâcher prise… Danser a de nombreux bienfaits, sur le corps comme sur le moral. La danse fait désormais partie intégrante de la prise en charge de certaines pathologies.

Comme d’autres sports, la danse participe au renforcement musculaire, fait travailler l’équilibre et la souplesse, favorise la dépense calorique, améliore l’oxygénation des tissus, la capacité respiratoire ou encore le fonctionnement cardiovasculaire… Mais son véritable pouvoir, au-delà de ses bienfaits physiques, est aussi sa capacité à connecter le corps et l’esprit.

Un cerveau qui danse

Car il ne suffit pas d’activer ses muscles pour danser. D’autres aptitudes sont nécessaires: mémorisation d’enchaînements, respect du rythme et parfois de la cadence d’un ou une partenaire. «Il y a un constant aller-retour entre le corps et le cerveau lorsqu’on danse. La danse provoque aussi la libération d’hormones du plaisir, l’ocytocine et la dopamine, qui participent au système de récompense», explique Emmanuel Guyen, responsable physiothérapie du Service de neurorééducation des Hôpitaux universitaires de Genève.

Danser ferait donc du bien au corps, mais aussi au moral. Des études ont d’ailleurs mis en avant son effet contre la déprime, le stress, le sentiment de défaite ou encore une mauvaise image de soi. «La danse active également la zone de la mémoire. Son utilité peut donc être importante chez les personnes concernées par un déclin cognitif», ajoute le physiothérapeute.

Retrouver le plaisir

Une vidéo a fait le tour d’Internet: elle montre une femme âgée, ancienne ballerine atteinte d’Alzheimer, étriquée dans un fauteuil roulant. Mais au son de la célèbre musique du Lac des Cygnes, ses mouvements se déploient et son corps parvient à retrouver la chorégraphie apprise plus d’un demi-siècle plus tôt. «La musique et la danse font revivre des sensations connues par le passé. C’est une base qui fait appel à la mémoire et réveille des zones du souvenir pour renouer avec le plaisir, redécouvrir un sentiment de liberté et de créativité», constate Emmanuel Guyen.

La danse est aussi, enfin, une belle façon de casser l’isolement. Certes, on peut danser seul, mais à deux ou en groupe, elle favorise l’intégration sociale, la communication, l’empathie ou encore la confrontation avec le regard de l’autre.

Combattre la maladie

«Les approches collectives – danse, yoga, taï-chi, etc. – ont un impact motivationnel important et participent davantage à l’assiduité des patients et patientes souffrant de maladies neurodégénératives que les thérapies conventionnelles, qui entraînent une certaine lassitude avec le temps», détaille Emmanuel Guyen. Revient alors rapidement, chez certains malades, une coordination des mouvements, de l’équilibre, de la mobilité… qu’ils et elles ont peu à peu perdu dans la vie quotidienne. «Chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, le résultat peut être spectaculaire. Le temps d’une danse, les signes visibles de la maladie s’estompent ou disparaissent chez certains patients!», constate le physiothérapeute, qui propose un groupe de danse hebdomadaire pour les patientes et patients du Service de neurorééducation.

La danse-thérapie

Repartirons-nous un jour de chez le médecin avec une ordonnance prescrivant des cours de danse? Cela se fait déjà. Et il y a fort à parier que cela se généralisera à diverses pathologies. On parle alors de «danse-thérapie», une approche qui agit sur les plans physique, cognitif, affectif et social. La danse est en effet indiquée pour réduire les symptômes de la maladie de Parkinson ou améliorer les capacités cognitives des personnes atteintes d’Alzheimer. Elle peut également être bénéfique pour lutter contre le mal de dos (lombalgies). La danse-thérapie est aussi utilisée pour améliorer l’acceptation de soi et l’appropriation de l’image du corps chez les personnes obèses ou atteintes de troubles du comportement alimentaire. Enfin, la danse pourrait également présenter des effets intéressants sur la dépression. «Pour l’instant, on n’en sait que très peu sur le fonctionnement du cerveau. C’est une interconnexion permanente entre différentes zones, dont les répercussions sur le reste de l’organisme sont vastes et encore mystérieuses», tempère Emmanuel Guyen, responsable physiothérapie du Service de neurorééducation des Hôpitaux universitaires de Genève.

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Article repris du site  pulsations.swiss

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