C’est décidé, je m’y remets…
Les raisons de bouger ne manquent pas. On le sait, l’activité physique permet d’améliorer l’endurance, la force, l’équilibre et notre forme en général. «Pourtant, notre société reste globalement trop sédentaire, ce qui a pour conséquence directe une hausse de l’obésité et du diabète. On constate également une augmentation sournoise du nombre d’infarctus du myocarde alors qu’on a fait beaucoup de progrès dans le domaine cardiovasculaire. Tout cela est préoccupant», souligne Philippe Meyer, médecin adjoint agrégé au service de cardiologie, responsable de l’unité insuffisance cardiaque et réadaptation cardiaque aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Ces maladies chroniques ne sont pas une fatalité. La parade existe. «Globalement, si la société bougeait plus, elle ressentirait de nombreux autres bénéfices, y compris sur le plan psychologique.»
Conseils de professionnels
Côté cœur, toute activité peut être utile. L’éventail est large: marche, course à pied, bicyclette, rameur, natation, ski de fond ou appareils elliptiques qui sollicitent moins durement les articulations.
Le cardiologue recommande également, lorsqu’on débute, de se rendre dans une structure adaptée et d’être conseillé par des professionnels. «Aujourd’hui, les professeurs qui travaillent dans les salles de sport ou les fitness connaissent bien leur métier et donnent des conseils personnalisés en matière d’intensité, de durée et de fréquence des exercices.»
Par ailleurs, avant de chausser ses baskets et de se lancer dans une activité physique modérée à intense, il est conseillé, à partir de 35 ans, d’avoir le feu vert de son médecin. «Cela vaut la peine de faire un électrocardiogramme au repos, d’évaluer les facteurs de risques cardiovasculaires et, éventuellement, de faire un test d’effort.»
De nombreuses personnes mesurent leur fréquence cardiaque durant l’exercice grâce à différents outils, le plus efficace étant la ceinture autour du thorax. «Ce sont des moyens utiles si on veut atteindre certains objectifs, mais pas indispensables. Dans les exercices d’endurance, le souffle donne de bonnes indications. Être essoufflé, mais capable de parler, signifie qu’on n’est pas dans le rouge. La transpiration est un autre indicateur. Elle doit être modérée. Une forte sudation ou son absence indique qu’on en fait peut-être trop ou pas assez.»
Pas de limite d’âge
En règle générale, ce sont ceux qui ont le plus besoin d’activité physique qui y sont les plus réfractaires. L’âge figure parmi les prétextes évoqués, mais le spécialiste le balaie d’un revers de main. «Il n’y a pas de limite d’âge. Cela vaut toujours la peine de commencer. A 80 ans, on n’aura évidemment pas la même marge de progression qu’à 30 ans, mais on peut toujours gagner en capacités fonctionnelles, celles qui permettent d’accomplir les tâches du quotidien comme le ménage ou les courses.»
Le manque de temps figure aussi en bonne place parmi les raisons de ne pas bouger, mais le cardiologue l’écarte de la même manière. «Il y a toujours la possibilité d’intégrer des mouvements dans sa vie quotidienne, comme emprunter les escaliers plutôt que les ascenseurs ou descendre du bus un arrêt avant et terminer le trajet à pied.» Preuves à l’appui, il a dirigé une étude en 2007 portant sur les effets sur le corps d’un seul changement de comportement. Soixante-six employés des HUG ont systématiquement emprunté les escaliers plutôt que l’ascenseur sur leur lieu de travail durant trois mois. Le résultat était éloquent: «La capacité physique, le taux de masse graisseuse, le taux de cholestérol et la pression artérielle ont sensiblement été améliorés.»
«Dans un autre monde»
THIERRY, 52 ans
Lorsqu’il a fait un infarctus, en avril 2017, Thierry ne pratiquait plus de sport depuis 25 ans, il avait pris du poids et il fumait. «Après la rééducation, j’ai participé à un programme de marche mis sur pied par le service de cardiologie. Au début, c’était éprouvant. Entre le surpoids et les toxines accumulées, j’en ai bavé.» Aujourd’hui, il continue la marche et pratique le vélo. «J’ai perdu du poids et je me sens bien physiquement. Et puis la marche, il n’y a rien de tel pour ne plus penser aux problèmes. Je suis dans un autre monde!»
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Article repris du site pulsations.swiss