L’hypersomnie, la somnolence permanente

Nous avons tous connu une fois ou l’autre cette impérieuse envie de dormir qui nous prend pendant la journée, après une nuit trop courte ou perturbée. Mais lorsqu’on est hypersomniaque, le phénomène est quotidien. Quelle que soit la durée de nos nuits –et même si l’on a dormi pendant dix heures, voire plus–, on a l’impression que ce n’est pas assez. On n’est jamais rassasié de sommeil. Autant dire qu’il est difficile d’ouvrir les yeux; même les sonneries répétées du réveil n’arrivent pas à nous tirer du lit. Nous rêvons d’une bonne sieste, dont nous sortons abrutis, et notre entourage nous traite de marmotte. Ce trouble du sommeil perturbe grandement la vie quotidienne, les hypersomniaques pouvant s’endormir même aux moments les plus inopportuns, que ce soit au travail, au cinéma ou au volant.
S’il n’existe pas de traitement pour les personnes touchées par l’hypersomnie dite idiopathique (cela veut dire qu’on n’en connaît pas les causes), on peut au moins soulager les symptômes, notamment avec des médicaments stimulants qui maintiennent éveillé. Il est donc vivement conseillé de consulter, car une prise en charge adaptée peut améliorer la qualité de vie au quotidien.
Les hypersomnies récurrentes
Certaines personnes souffrent d’hypersomnies de manière épisodique. Cela leur arrive une à quatre fois par an et leurs crises peuvent durer d’une semaine à un mois, puis tout revient à la normale. Ce sont des hypersomnies récurrentes. Chez certaines femmes, ces troubles peuvent être associés à la menstruation: ils apparaissent quelques jours avant les règles, puis disparaissent pendant celles-ci.
L’une des hypersomnies récurrentes les plus connues est toutefois le syndrome de Kleine Levin. C’est une affection extrêmement rare –elle concerne environ une à deux personnes par million– qui touche essentiellement les garçons à l’adolescence. Pendant les crises, qui durent quelques jours ou quelques semaines, ces ados peuvent dormir pendant vingt heures d’affilée. Lorsqu’ils se réveillent, ils sont souvent irritables, ils n’ont plus d’énergie et surtout, ils manifestent des comportements étranges. Ils n’arrêtent pas de manger et peuvent être aussi en proie à une hypersexualité d’autant plus gênante qu’ils n’ont plus aucune inhibition sociale. Des médecins français citent ainsi le cas de cadets de l’armée qui faisaient des avances aux religieuses infirmières, à de vieilles dames ou à des hommes alors qu’ils n’étaient pas homosexuels. L’origine du syndrome de Kleine Levin n’étant pas connue, il est difficile de le traiter. On peut toutefois avoir recours à des médicaments stimulants ou encore à du lithium. Fort heureusement, à mesure que les années passent, les crises deviennent de plus en plus espacées et elles finissent en général par disparaître avec l’âge.
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Adapté de :
J’ai envie de comprendre… Le sommeil, de Elisabeth Gordon, en collaboration avec Raphaël Heinzer & José Haba-Rubio, Editions Planète Santé, 2016.

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