L’avion-ambulance, des soins intensifs dans les airs
Près de 800 fois par an, l'un des trois avions-ambulance de la Rega décolle de Zurich afin de voler au secours d’une personne malade ou accidentée quelque part dans le monde pour la ramener en Suisse. Les destinations sont variées: «Nous nous adaptons aux habitudes de vacances des Suisses, confie le médecin-chef André Keisker. L'été, nous volons beaucoup autour de la Méditerranée, l'hiver comporte davantage de vols longue distance en Asie du Sud-Est, en Afrique ou en Amérique du Sud.»
Le rapatriement du patient ne va pas de soi, c’est plutôt l'aboutissement d'un processus. Une fois contactée, la Rega évalue en effet la gravité de la situation médicale et la qualité des infrastructures disponibles sur place. Elle contacte les médecins locaux en charge du patient. En conjuguant les différents paramètres, on comprend par exemple qu'une jambe cassée en Italie se soignera sur place alors qu'elle constitue un danger important au milieu du Sahara. L'avion-ambulance est une alternative parmi d’autres: si l'état du patient le permet, un vol de ligne, accompagné ou non par un médecin ou un infirmier de la Rega, sera envisagé. Ce type d’opérations est organisé plus de 300 fois par an.
Un équipement de pointe Dans les airs, «nous disposons du même équipement qu'une unité de soins intensifs: moniteurs, défibrillateur, respirateur, poursuit le spécialiste. En effet, nous devons parfois assurer en vol des soins lourds. Nos appareils sont plus petits car chaque kilo compte dans un avion. Mais ils sont aussi plus robustes, du fait que nous sommes amenés à transporter le matériel à l'extérieur quand nous allons chercher le patient à l'hôpital.»
Renouvellement en cours
En service depuis 2002, les trois avions Challenger CL-604 de la Rega seront remplacés en 2018 par trois appareils de la même famille et du même constructeur : des Challenger 650 du Canadien Bombardier. L'équipement médical – adapté plusieurs fois depuis sa mise en service – différera peu des appareils actuels . Les équipements de pilotage, par contre, subiront de nets changements pour répondre aux nouvelles réglementations.
L'équipage médical est constitué d’un médecin et d'un infirmier de la Rega au minimum. Ces derniers ne manquent pas de travail durant un vol, explique encore André Keisker. L'espace dans lequel évoluent les spécialistes est réduit, mais ils ont l’avantage d’avoir tout à portée de main. Parmi les contraintes spécifiques à ce type de transport, la pression qui règne dans la cabine et qui correspond à une altitude de 2500 mètres. Une donnée importante si on a gonflé l’abdomen du patient pour une opération. Le volume du gaz encore contenu dans son corps va en effet varier avec l’altitude.
Données techniques
Envergure: 19,61 m
Longueur hors-tout: 20,86 m
Hauteur: 6,40 m
Poids max. au décollage: 21 863 kg
Vitesse de croisière: 850 km/h
1) L'appareil
La Rega possède trois Challenger CL-604, un modèle d’avion du Canadien Bombardier. C'est un appareil d'affaires de taille intermédiaire. Long de 21 mètres, il a une autonomie de plus de 6 000 kilomètres et une vitesse de croisière de 850 km/h.
2) Les moniteurs
Comme à l'hôpital, des appareils permettent de suivre le pouls du patient, sa pression sanguine et le taux d'oxygène dans le sang. Ils sont plus petits et plus robustes que leurs homologues hospitaliers.
3) Les pousses-seringue
Ces pompes à perfusion permettent de délivrer les produits nécessaires au patient (contre la douleur par exemple, pour soutenir sa circulation sanguine ou stabiliser son métabolisme), en continu s'il le faut.
4) Les respirateurs
Ces appareils permettent d'apporter de l'oxygène à une personne qui aurait besoin d'une assistance respiratoire. L'avion dispose d'une réserve de plus de 16 000 litres d'oxygène.
5) Le Matériel médical
De nombreux tiroirs contiennent du matériel médical : médicaments, seringues, solution pour perfusions, etc. Ils sont situés sous les brancards sur lesquels les malades sont installés.
6) La cabine
C'est là que sont transportés les malades. Ils peuvent être jusqu'à quatre en position couchée, dont deux en soins intensifs.
7) Les autres équipements
Si nécessaire, l'avion-ambulance peut embarquer un appareil de circulation extracorporelle ou un incubateur permettant de transporter un nouveau-né.
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