Ne laissez pas les pollens vous gâcher le printemps!

Les personnes qui ne souffrent pas du rhume des foins pensent souvent que la saison des allergies aux pollens coïncide avec le printemps. S’il est vrai qu’il y a un pic de concentration de particules émanant de plusieurs plantes et qu’elles s’accumulent entre avril et mai, les premiers pollens allergisants peuvent déjà virevolter dans l’air dès le mois de janvier. «Les noisetiers et l’aulne, par exemple, fleurissent généralement de mi-janvier à mi-mars. Mais cela peut aussi se produire plus tôt si le mois de décembre est particulièrement doux», explique Fiona Tummon, collaboratrice scientifique chez MétéoSuisse à Payerne.
Quelques astuces pour diminuer les symptômes
Durant les périodes à risques, certains réflexes permettent de limiter les inconvénients liés aux pollens. Parmi eux:
- Se laver les cheveux le soir.
- Laisser ses vêtements en dehors de la chambre.
- Éviter la pratique du sport pendant les heures les plus chaudes (pour ménager les voies respiratoires).
- Limiter les sorties par grand vent ou au tout début d’un orage.
Une fois la période de fleuraison terminée pour ces deux essences, c’est au tour du frêne et du bouleau, en mars et avril. Et cela ne s’arrête pas avec les arbres, car les graminées entrent en piste d’avril à août. Quant aux herbacées, telles que l’ambroisie et l’armoise, leurs pollens arrivent dans l’air avec l’été. Heureusement, les personnes allergiques ne réagissent pas forcément à toutes ces particules volatiles.
Yeux qui piquent, nez bouchés, démangeaisons
En Suisse, environ un tiers de la population a une sensibilité à des allergènes, tous types confondus. «Il s’agit d’un problème de santé important car les allergies sont très répandues», confirme le Dr Yann Coattrenec, médecin allergologue et immunologue à Nyon et Genève.
Yeux qui coulent et qui piquent, nez bouchés ou rhumes sont les symptômes habituels causés par une allergie aux pollens, sans oublier parfois des démangeaisons cutanées et de l’asthme. Selon la gravité des symptômes et leur durée, ceux-ci peuvent engendrer une fatigue intense et des troubles du sommeil handicapant le quotidien. «Une allergie est une réponse anormalement élevée du système immunitaire à une substance (protéine) qui, en soi, ne devrait pas provoquer de réaction. Une personne peut donc réagir au pollen de bouleau, mais pas à celui des graminées, par exemple», poursuit le spécialiste. Cependant, un phénomène appelé «syndrome oral croisé» peut compliquer les choses. Il s’agit d’une sensibilisation à des aliments dont les protéines ont des similitudes avec celles de pollens. «Les personnes qui en souffrent ont non seulement les symptômes habituels du rhume des foins en période de pollinisation du bouleau, mais aussi des démangeaisons dans la bouche et la gorge chaque fois qu’elles mangent des pommes, des pêches, des noisettes crues, entre autres», précise le Dr Coattrenec.
Souvent dès l’enfance
Tout le monde peut-il un jour ou l’autre développer une allergie aux pollens? «Oui, car même si le risque est plus grand durant l’enfance, on observe aussi un pic de consultations chez les jeunes adultes. Par ailleurs, les personnes dites "atopiques" (particulièrement sensibles aux particules allergènes de l’environnement telles que les poussières, la pollution, etc., ndlr) sont les plus à risque de développer des allergies aux pollens, des allergies alimentaires, de l’asthme et de la dermatite atopique. Il y a une composante génétique prouvée à cette prédisposition», explique la Dre Sophie Vandenberghe-Dürr, cheffe de clinique à l’Unité d’allergologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
La pollution – qui entraîne notamment l’accumulation de dioxyde de carbone dans l’air – et le réchauffement climatique aggravent la situation. «Les plantes se nourrissent de dioxyde de carbone. Dès lors, plus il y en a à disposition, plus elles en profitent. Quand les conditions sont bonnes, elles peuvent produire plus de pollens et cela peut expliquer que les concentrations de certains d’entre eux ont augmenté ces dernières années. Par ailleurs, la pollution de l’air agit comme un stress pour les végétaux et cela pourrait avoir un impact sur le caractère allergisant des pollens. À titre d’exemple, l’ambroisie, arrivée récemment en Europe, provoque de fortes allergies alors qu’il n’y a que peu de particules dans l’air», précise Fiona Tummon.
Et du côté pharmacologique?
Il existe des traitements par voie orale, nasale ou oculaire pour lutter contre la rhinite et la conjonctivite causées par l’allergie aux pollens. Contre l’asthme, les sprays pour dilater les bronches sont efficaces. Autre possibilité lorsque ces médicaments ne suffisent ou ne conviennent pas: procéder à une désensibilisation. Elle est particulièrement indiquée en présence de symptômes respiratoires importants. Elle repose sur l’administration de doses croissantes d’allergènes au fil du temps. Plusieurs protocoles existent: par voie sublinguale (sous la langue) tous les jours ou par injection plusieurs fois par année. Il faut compter trois années de traitement avant de voir les résultats, qui persistent pendant une dizaine d’années en moyenne.

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