Pollution à l’ozone: comment s’en protéger?
Alerte à l’ozone. Les étés ensoleillés, les médias préviennent la population quand la concentration de ce gaz dans l’air est préoccupante. Les personnes aux bronches fragiles, les asthmatiques par exemple, devraient alors prendre des précautions. Lesquelles et pourquoi? Nos réponses.
Que fait l’ozone de l’air au corps humain?
«En somme, l’ozone irrite les bronches dans les poumons et augmente le risque de crises d’asthme ou de bronchite, résume le Dr Jean-Marie Schnyder, pneumologue et directeur médical de la Clinique lucernoise de Crans-Montana. Sous son effet, les bronches s’enflamment et se resserrent, laissant passer moins d’air. L’ozone peut également provoquer une toux, causer des maux de gorge ou susciter des douleurs à la respiration. Enfin, il irrite les yeux et diminue la capacité à l'effort.»
Son effet sur la santé est proportionnel à sa concentration (plus la concentration d’ozone est élevée, plus nombreuses sont les personnes affectées), à sa durée et au volume respiratoire (qui est augmenté par l'activité physique). On estime ainsi qu’une concentration de 120 microgrammes par mètre cube ou plus est préoccupante, une limite atteinte quelques centaines d’heures chaque année dans le canton de Genève.
Comment se protéger en cas de pic d’ozone?
L’effet irritant de l’ozone est accru par l’effort, explique le Dr Schnyder. On respire alors plus vite et l’on met davantage d’ozone en contact avec les bronches. Evitez donc les efforts physiques si un pic d’ozone est en cours. Ou préférez le matin pour faire du sport, la quantité de gaz augmentant tout au long de la journée.
Evitez également les irritants comme le tabac, la fumée ou les solvants qui peuvent accroître l’effet négatif de l’ozone sur vos bronches. Par ailleurs, ne croyez pas qu’une promenade à la campagne vous fournira de l’air sans ozone. Lors d’une période de haute concentration, l’ozone est en effet davantage présent à la périphérie des villes qu’à leur centre.
Mais comment savoir si le niveau d’ozone est préoccupant?
Au quotidien, vous pouvez vous renseigner sur la qualité de l’air suisse en consultant le site Ozon-Info ou en utilisant l’application pour Smartphone airCheck (Android et iOS).
Par ailleurs, les cantons romands informent la population par le biais des médias si la concentration d’ozone dépasse 180 microgrammes par mètre cube et que la météo est propice à ce que cette situation dure.
Et d’où vient cette pollution?
Un processus physico-chimique produit la majorité de l’ozone dans l’air que nous respirons. De l’oxyde d’azote (NO) et des composés organiques volatils (principalement des hydrocarbures) se transforment avec l’action du soleil en ozone.
L’activité humaine a donc un effet important sur la pollution à l’ozone: les moteurs à combustion dégagent de l’oxyde d’azote et des hydrocarbures, les chauffages également, tout comme l’utilisation de solvants. En cas de pic d’ozone, les transports en communs et la mobilité douce (marche à pied, vélo) sont donc recommandés.
Afin de respecter la loi suisse sur la qualité de l'air (OPair), les cantons s’efforcent également de limiter les sources de pollution à l’ozone. Genève, par exemple, met en œuvre treize mesures concernant la mobilité, l’industrie, les chauffages et l’aéroport.