Genou douloureux: ses causes et ses traitements
Le genou est la plus grande articulation du corps en termes de surface articulaire cartilagineuse. C’est aussi l’articulation la plus complexe et, de ce fait, elle présente une plus grande susceptibilité aux traumatismes, à l’usure naturelle et aux infections. Le genou douloureux représente une source de handicap puisqu’il réduit la capacité de travail et la performance des actes de la vie quotidienne.
De manière générale, le bilan d’un genou douloureux amène le médecin à rechercher les informations suivantes: le type de douleur (mécanique ou inflammatoire), la présence d’une impotence fonctionnelle et d’une instabilité. Cette dernière se traduit par des épisodes de dérobements du genou avec des chutes ou une simple sensation d’insécurité, des blocages (limitation de l’amplitude à l’extension) ou pseudo-blocages liés à des accrochages des surfaces cartilagineuses.
Dans de rares situations, des analyses sanguines sont indiquées, par exemple pour exclure ou confirmer une arthrite de Lyme ou un lupus érythémateux disséminé.
Autres examens
La radiographie standard est indiquée en cas de traumatismes, de pathologies tumorales, et d’arthrite ou arthrose. La scintigraphie osseuse (examen d’imagerie en médecine nucléaire) peut être utile au diagnostic d’une fissure osseuse, une ostéonécrose ou des tumeurs. L’IRM est quant à elle très utile en présence d’une pathologie traumatique, car elle permet de mettre en évidence des lésions ligamentaires, méniscales, tendineuses et des fractures passées inaperçues sur les radiographies standards, mais elle n’est souvent nécessaire que dans le cadre d’un éventuel traitement chirurgical.
L’arthroscopie (technique chirurgicale qui consiste à introduire une petite caméra via une incision) est utilisée en cas de doute diagnostique ou en association avec un acte chirurgical curatif. Enfin, la ponction articulaire, qui permet de distinguer les atteintes mécaniques des atteintes inflammatoires, est indiquée chez tous les patients ayant un épanchement articulaire (accumulation excessive de liquide dans l’articulation).
Prise en charge et traitement
Le traitement dépend de la cause du genou douloureux. Dans la plupart des cas, dans un premier temps et pour réduire la douleur et l’inflammation, il est utile d’appliquer des sachets froids ou de la glace pilée enrobée, dans les 48-72 heures après un traumatisme ou en présence d’inflammation. L’effet du froid est triple. Il limite l’inflammation par diminution du métabolisme, il diminue les œdèmes et les hématomes et il réduit la douleur par action «anesthésiante». Il est d’ailleurs recommandé de privilégier l’application de glace en guise d’antalgie.
L’application de chaleur est indiquée dans un deuxième temps en cas de traumatismes et pour le traitement de contractures musculaires. Celle-ci favoriserait les processus de réparation et diminuerait les spasmes musculaires.
Une troisième mesure à prendre est l’immobilisation et la surélévation du membre atteint, dans le but de diminuer tout d’abord le processus inflammatoire et de favoriser sur un plus long terme la cicatrisation des tissus. Le genou est immobilisé le plus souvent à 30° de flexion, sauf en présence de pathologies rotuliennes. Après la phase aiguë, pour la plupart des pathologies, la physiothérapie est primordiale et doit être entreprise dès que possible.
L’arthrose du genou
La prise en charge d’une arthrose du genou (ou gonarthrose) vise à soulager les symptômes et à prévenir la progression de l’arthrose. Outre le repos durant les périodes d’exacerbation douloureuse, il est important de maintenir la tonicité musculaire et la souplesse articulaire ainsi que de lutter contre la surcharge pondérale. Il est conseillé d’éviter la pratique de sports à impact (course, saut, tennis) et de privilégier les activités sans appui, comme la natation, le vélo ou l’aviron.
Lorsqu’une antalgie médicamenteuse est administrée, il faut savoir que l’utilisation prolongée d’antalgiques est à proscrire en raison de leurs effets secondaires possibles. De leur côté, les infiltrations de corticoïdes soulagent en principe efficacement la poussée douloureuse. En revanche, l’effet ne dure que deux à quatre semaines et il ne faut pas dépasser quatre injections par année pour une articulation. Les traitements chirurgicaux sont quant à eux réservés aux patients ayant des douleurs et/ou un handicap intolérables au quotidien. Leur efficacité est d’environ 90% à dix ans et 75% à vingt ans.
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Références
Adapté de «Gonalgies: que faire en médecine de premier recours?», Dr Tessa Kermode, Zurich; Pr Jacques Cornuz et Dr Olivier Pasche, PMU Lausanne; Dr Pascal Zufferey, Service de rhumatologie, Département de l’appareil locomoteur, Policlinique de rhumatologie, CHUV. In Revue Med Suisse 2014;10:2238-45. En collaboration avec les auteurs.
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