Activité sexuelle: gare aux cœurs sensibles!
Effets sur le rythme cardiaque
Il est prouvé aujourd’hui que les relations sexuelles représentent un risque faible mais avéré de déclencher des troubles du rythme cardiaque. Quoique rares, ces arythmies peuvent néanmoins se révéler parfois très graves et mener à la mort subite.
En effet, toute relation sexuelle provoque une accélération du rythme cardiaque et une augmentation de la pression artérielle, au même titre qu’une activité physique légère à modérée. De plus, de récentes études ont démontré que l’excitation sexuelle était directement liée au système nerveux autonome: le rapport coïtal entraîne une augmentation rapide du tonus sympathique (responsable du stress émotionnel), ainsi qu’une diminution du tonus vagal (dont l’effet est, en temps normal, de protéger le cœur et de réguler ses battements).
Tout à fait normal, ce mécanisme peut cependant être fortement aggravé par la présence d’une maladie cardiaque chez le patient concerné, et déclencher ainsi des troubles du rythme cardiaque.
Hommes et femmes inégaux devant le risque
En plus du type de maladie cardiaque présent chez le patient, le risque d’avoir un accident cardiaque dépend aussi d’autres facteurs et n’est pas le même selon les hommes et les femmes.
D’une façon générale, les femmes présentent des différences dans leurs pathologies cardiaques notamment en raison des hormones féminines qui les protègent des maladies du cœur, en premier lieu de la maladie coronarienne, et qui leur épargnent en grande partie la mort subite cardiaque. Plusieurs études récentes ont ainsi démontré que les hommes sont, de loin, les premières victimes de la mort subite pendant ou après l’activité sexuelle. Par ailleurs, le fait que la relation sexuelle soit de nature extraconjugale ou qu’elle ait lieu avec des prostituées augmente considérablement le risque de décès, en raison du stress émotionnel engagé, beaucoup plus important.
Précautions et recommandations actuelles
Afin de prévenir ce genre d’incident, il existe aujourd’hui plusieurs recommandations et directives à suivre. Tout d’abord, il convient d’établir l’existence ou non d’une maladie cardiaque chez le patient. Ensuite, il est important d’identifier précisément quelle est la nature de la maladie cardiaque sous-jacente ainsi que son degré de gravité. Ainsi, l’American Heart Association a décrété que l’activité sexuelle pouvait être pratiquée raisonnablement par les patients dont les cardiopathies sont généralement bien contrôlées et stables, ainsi que par le patients porteurs d’un défibrillateur automatique implantable bien toléré et présentant des chocs peu fréquents.
Enfin, il est particulièrement important de bien conseiller les patients, pour qui la situation peut se révéler pour le moins délicate et angoissante: en effet, de nombreux malades et leurs partenaires respectifs délaissent les relations sexuelles par crainte d’incident cardiaque, parfois sans que cela soit véritablement nécessaire.
Adapté de «Sexualité et troubles du rythme cardiaque», par Dr Sztajzel, Centre cardiopulmonaire, Clinique de Carouge. In Revue médicale suisse 2013;9:616-9, en collaboration avec les auteurs.
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