Des rituels pour bien passer les examens

Dernière mise à jour 23/05/24 | Article
P24-02_etudiants_examens
Qui dit période d’examens, dit l’inévitable trilogie stress, malbouffe et nuits trop courtes. Mais est-ce vraiment une fatalité? Selon la Dre Catherine Chamay-Weber, médecin responsable de la Consultation ambulatoire de santé des adolescentes et adolescents et jeunes adultes (CASAA) des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), il est possible de traverser cette phase en gardant la forme.

Ce n’est pas une révélation, les études, et en particulier les sessions d’examens, peuvent être difficiles. Le stress est à son comble, les épreuves sont parfois condensées sur quelques semaines et la pression monte pour réussir son année. «Les études sont un facteur de stress qui ressort beaucoup lors de nos discussions avec les jeunes. Ils et elles se mettent beaucoup de pression pour réussir, alors que le monde actuel est déjà très propice à l’anxiété», explique la Dre Catherine Chamay-Weber, médecin responsable de la Consultation ambulatoire de santé des adolescentes et adolescents et des jeunes adultes (CASAA) des HUG.

Dans ce contexte, une session d’examens va cristalliser le stress accumulé et bouleverser le rythme quotidien. Les journées ne sont plus passées à aller en cours à heures régulières, mais à réviser sans limite de temps. Les bonnes habitudes, comme manger sainement, dormir assez ou faire du sport, volent alors en éclats pour laisser la place à des comportements néfastes pour la santé, mais aussi pour la qualité des révisions.

Revenir aux bases: manger et dormir

Alors qu’en période d’examens le réflexe serait de supprimer tout ce qui pourrait ressembler à une perte de temps de travail, pour la Dre Chamay-Weber la clé se trouverait en réalité dans les petites routines de vie. «Une des choses les plus importantes pour la mémorisation et la concentration, c’est le sommeil. Or, les jeunes vont travailler toute la journée sur un écran d’ordinateur puis, sans transition, iront au lit l’esprit préoccupé, avec souvent des difficultés d’endormissement. Il faudrait plutôt instaurer un rituel relaxant afin de favoriser la production de mélatonine, l’hormone du sommeil: poser son téléphone, prendre une douche, écouter de la musique ou lire. Ces habitudes favorisent un sommeil plus réparateur.»

Autre difficulté potentielle en période d’examens: l’alimentation. Avec la fatigue et le stress, il est facile de se tourner vers des aliments sucrés et stimulants qui vont produire un pic d’énergie, souvent suivi d’un coup de fatigue qui va mener à un nouveau snack sucré. Pour ne pas interrompre le travail, la tendance sera également de sauter un repas, une erreur à éviter selon la spécialiste: «C’est une pause relaxante nécessaire à ne pas manquer. Le repas ne devrait être ni trop léger, ni trop lourd. Il peut aussi être ritualisé comme un moment qui offre une respiration. Se donner rendez-vous à la cafétéria, par exemple, permet de sortir de sa bulle et de retourner à son travail plus calme.»

Expérimenter le changement

La difficulté est de réussir à mettre en place ces habitudes dans une période où le stress nous fait prendre de mauvaises décisions. Pour adopter de bons comportements, il faut d’abord en expérimenter les bénéfices dans son corps. «Quand le rythme de travail ralentit et que le cerveau traîne, la solution est de sortir pour bouger. C’est une manière de dépenser le stress et de stimuler l’organisme. Les jeunes pensent que l’exercice physique va les fatiguer et leur faire perdre du temps alors qu’à l’inverse, il permettra souvent d’en gagner.» Pour se motiver, la Dre Chamay-Weber conseille aussi d’utiliser simplement le podomètre des téléphones portables et de se fixer un objectif quotidien de 5000 pas minimum.

Des boosters de cerveau?

Pour gérer le stress et améliorer les performances durant les examens, la prise de substances pour doper son cerveau, du complément alimentaire naturel aux dérivés d’amphétamines, pourrait séduire certaines personnes. Selon l’enquête 2022 de l’Observatoire de la vie étudiante de l’Université de Genève, moins de 20% des étudiantes et étudiants déclarent prendre des substances en vue des examens. Si les produits consommés sont en très grande majorité des vitamines ou de l’homéopathie, les psychostimulants de type méthylphénidate (mieux connu sous le nom de Ritaline®) ou dérivés d’amphétamines ne sont pas anodins, prévient le Pr Nader Perroud, spécialiste aux HUG du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité chez l’adulte: «Ces substances stimulent le cerveau et maintiennent l’éveil, mais elles peuvent aussi provoquer beaucoup d’anxiété et perturber le sommeil, au risque d’altérer les performances aux examens, soit l’inverse du but recherché.»

______

Article repris du site  pulsations.swiss

Videos sur le meme sujet

Mon enfant se scarifie

De plus en plus de jeunes en souffrance avouent se scarifier en secret, et ceci de plus en plus tôt.

DOSSIER JEUNESSE: Une étude internationale sʹintéresse à la santé physique et psychique des ados

Comment les jeunes adolescent.e.s, entre 11 et 15 ans, estiment leur santé physique et psychique?

Santé mentale : de plus en plus d’ados en crise

Depuis 2020 et la pandémie, les services de pédopsychiatrie partout en Suisse font face à une hausse importante de troubles anxieux et de dépressions chez les adolescents. Comment y répondent-ils? Comment expliquer la fragilité psychique des jeunes ? Témoignages. Un reportage de Delphine Misteli et d'Olivier Paul.