Séduction: ce que nous dit la largeur du visage de l’homme
A quoi tient la séduction? Une étude qui vient d’être publiée dans la revue Psychological Science(1) apporte une réponse pour le moins originale.
Trois minutes
Les auteurs de ce travail ont mené leur expérience à partir d’un échantillon de participants constitué de 78 hommes (âgés de 20 à 32 ans) et de 81 femmes (âgées de 18 à 30 ans). Cet échantillon a été constitué dans le cadre de la «Berlin Speed Dating Study». Tous et toutes étaient célibataires et volontaires pour participer à des sessions de «speed-dating» de trois minutes chacune. Toutes et tous étaient bénévoles et rien n’interdisait aux participant(e)s de retrouver ultérieurement celles et ceux de leur choix.
Diverses mesures par ordinateur des données anthropomorphiques ont été effectuées, ainsi que des analyses statistiques de multiples données recueillies. Les auteurs expliquent pouvoir formuler une conclusion grâce à leur étude: les hommes au visage plus large sont ceux que les femmes choisiraient a priori pour des relations de court terme ainsi que pour des rencontres ultérieures. Ces conclusions apparaissent indépendantes de l’âge et de ce que les chercheurs appellent «l’attractivité objective» (ou chances réelles de séduction) de l’homme.
Eternel masculin et domination féminine
Le visage des hommes «chosis» évoque la domination physique, explique la psychologue Katherine Valentine, auteur principal de cette étude. Ce ratio élevé largeur/hauteur aurait déjà été préalablement associé à la capacité de survie, à l'agressivité (concentrations élevées de testostérone), à une forte confiance et estime de soi. Ainsi (mais peut-être n’est-ce là qu’un corollaire) à la réussite professionnelle et financière.
On pourra interpréter de diverses manières de tels résultats. Pour certains on peut y voir le fait qu’en dépit de diverses évolutions de la condition féminine, les rapports de domination subsistent dans un inconscient plus ou moins profond. De tels résultats nous concernent tous: ils soulèvent, aussi, la question de la durabilité du concept de l’«éternel masculin».
(1) L’étude a été menée par des chercheurs de la Singapore Management University, de la Georg August University de Göttingen ainsi que de l’université écossaise de St Andrews. Un résumé (en anglais) est disponible ici. La publication complète (toujours en anglais) est disponible ici.