La mémoire en cinq questions
1. A quoi sont dus les «trous de mémoire»?
Avoir un «blanc», aussi appelé «trou de mémoire», ce n’est généralement pas une calamité, mais ce n’est pas moins agaçant pour autant. L’origine de ce phénomène est simple. Dans la mémoire sont stockées des myriades d’informations. La recherche de l’une d’entre elles en particulier (le nom d’une personne par exemple) peut donc s’avérer laborieuse. Au point que, parfois, la mémoire se braque et il est impossible de retrouver les données recherchées. Quand cela se produit, inutile de vous braquer à votre tour, l’information reviendra d’elle-même au bout d’un moment.
2. Peut-on entraîner sa mémoire?
La réponse est oui! L’exercice physique et mental est plus que bénéfique pour notre mémoire: les connexions neuronales augmentent et nous sommes plus à même de faire face au passage du temps qui a tendance à faire baisser les performances de la mémoire. Lire, bouger, voir du monde, jouer aux cartes, bricoler, apprendre, retenir des informations par cœur, etc., sont autant d’activités qui vous aideront à rester mentalement (et physiquement) actif et en pleine forme.
3. Comment bien mémoriser?
Bien que la mémorisation se fasse généralement de manière inconsciente, nous aimerions parfois nous assurer qu’un fait nouvellement appris ou le nom d’une personne à peine rencontrée ne tombent pas aux oubliettes. Quelques astuces peuvent alors nous permettre de mieux mémoriser. Les gestes clés pour un ancrage plus efficace? Attention maximale, fabrication d’indices, répétition, entre autres. Si nous souhaitons retenir le nom d’une personne croisée lors d’une soirée, il faudra par exemple agrémenter les informations récoltées (nom, âge, profession) de quelques indices supplémentaires. «Nadine / 28 ans / aide-soignante» deviendra alors «Nadine, comme ma voisine», «28 ans, l’âge que j’avais lors de mon mariage», «aide-soignante, le métier de ma grand-tante». Mais on peut aussi ajouter: «cheveux très courts», «pendentif en forme de clé», etc. En recroisant Nadine quelques mois plus tard, son prénom a toutes les chances de nous revenir. La répétition permet elle aussi de consolider les informations enregistrées. Répéter plusieurs fois (à l’identique!) le vocabulaire d’italien pour l’examen du lendemain permettra réellement de mieux le mémoriser. Mais attention, si la répétition comporte des fautes, le processus sera entravé, et les informations erronées risquent même de s’ancrer elles aussi dans notre mémoire.
4. Quels sont les ennemis de la mémoire?
La mémoire peut être contrecarrée par de nombreux facteurs. Parmi eux, la dépression et le stress, mais aussi la consommation d’alcool ou de certains médicaments. La dépression, en affectant nos capacités d’attention, notre motivation et même l’acuité de nos sens, peut rendre la mémorisation difficile et même sélective. De plus, les personnes dépressives auront tendance à ne se remémorer que des mauvais moments. Le stress, quand il devient trop important, peut à son tour entraver les processus de mémorisation. Les souvenirs deviennent alors difficiles d’accès et parfois même infidèles. L’alcool «engourdit» quant à lui les circuits neuronaux et entrave la remémoration des faits, pourtant indispensable à l’ancrage des souvenirs dans notre mémoire. En cas de consommation trop importante et récurrente d’alcool, les dommages peuvent même être irréversibles. Enfin, anxiolytiques, somnifères et tranquillisants perturbent notre sommeil, moment clé dans le processus de consolidation des souvenirs. Leur consommation devrait donc être réduite au maximum, voire évitée autant que possible.
5. Quels sont les nouveaux traitements de la maladie d’Alzheimer?
La maladie d’Alzheimer est une atteinte dégénérative du cerveau, survenant le plus souvent chez la personne âgée. Les symptômes touchent entre autres la mémoire et le langage, et peuvent mener à une perte d'autonomie avec l'avancée de la maladie. A l'heure actuelle, rien ne permet de guérir la maladie d'Alzheimer. Les traitements d’usage ne font que limiter modestement les symptômes. Mais au mois de juillet dernier, plusieurs médicaments prometteurs ont été évoqués. Parmi eux, le solanezumab, mis au point par les laboratoires Eli Lilly. Selon les études menées par la firme américaine, l’anticorps qu’il contient pourrait s’attaquer aux causes de la maladie (l’accumulation du peptide A-beta amyloïde dans le cerveau) et en ralentir ainsi la progression. Une lueur d’espoir dans la recherche contre une maladie qui renferme encore bien des mystères.