Obésité: l’option de la chirurgie
Parfois, les efforts consentis pour perdre du poids durablement sont vains. Lorsque les thérapies conservatrices (régimes, thérapies comportementales, etc.) ne permettent pas, ou plus, d’obtenir une perte de poids suffisante, reste l’option du traitement chirurgical de l’obésité. De nombreux travaux ont démontré que la chirurgie de l’obésité est un traitement efficace à long terme en matière de perte de poids, de contrôle des maladies associées (hypertension, diabète, etc.), d’amélioration de la qualité de vie et de réduction significative de la mortalité chez de nombreux patients.
L’opération la plus fréquemment pratiquée en Suisse est le by-pass gastrique. Pour pouvoir en bénéficier et pour qu’il soit remboursé par l’assurance maladie de base, certaines conditions doivent être remplies : l’indice de masse corporelle (IMC)* doit être supérieur à 35 kg/m2, le patient doit avoir suivi une thérapie appropriée de deux ans pour réduire le poids sans réel succès, il doit être âgé de moins de 60 ans et doit en avoir référé au médecin-conseil de l’assurance.
La préparation psychologique
Une intervention telle que la chirurgie bariatrique se prépare. Le processus qui précède la rencontre avec le chirurgien et la discussion autour de l’intervention chirurgicale en elle-même prend au minimum une année. Plusieurs entretiens avec différents professionnels de la santé sont obligatoires. À Genève par exemple, vous suivrez également un programme de préparation à la chirurgie bariatrique composé de quatre journées en ambulatoire en groupe fermé. Ceci permet de favoriser les échanges et le partage d’expériences dans un cadre de confidentialité. Trois axes essentiels pour la réussite du projet de perte de poids y sont abordés: la diététique, l’activité physique et le comportement alimentaire. La thématique de l’image du corps et des transformations physiques sont également abordées lors d’ateliers animés par des art-thérapeutes. Les études montrent que favoriser le questionnement et avoir des connaissances optimisent les résultats à moyen terme après un by-pass gastrique.
Cette préparation psychologique et sa durée vous offrent un temps pour réfléchir à votre histoire et vous questionner sur votre problématique de poids. Elle va permettre de clarifier vos motivations et vos attentes vis-à-vis de l’intervention chirurgicale. Il est également nécessaire de parler de vos peurs et de vos craintes par rapport à l’opération, aux douleurs, à l’amaigrissement, à la nouvelle image du corps, à l’excès de peau, à la reprise de poids ou encore à l’impact de ce changement sur votre relation avec les autres et sur votre vie sexuelle.
La préparation physique
Vous devrez également passer plusieurs examens préopératoires, dont une gastroscopie (grâce à une petite caméra introduite par la bouche qui permet de regarder dans l’estomac), une échographie de l’abdomen ainsi que le dépistage d’un possible syndrome d’apnées du sommeil. D’autres examens, tels que des examens cardiologiques et pneumologiques, peuvent aussi être demandés. Une fois que vous avez effectué ce parcours de préparation, vous serez prêt à accéder à la chirurgie et aux changements qu’elle implique.
Les coupe-faim sont-ils une solution?
Vantées à grand renfort de publicité chaque printemps, certaines préparations à base de plantes et de fibres sont supposées «couper la faim». Leur fonctionnement repose sur leur propriété d’absorber massivement l’eau et de remplir l’estomac, ce qui aurait pour effet d’induire la sensation de satiété très rapidement. Considérées comme des compléments alimentaires, ces préparations ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que les médicaments. Il reste encore à prouver qu’elles diminuent la faim.
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* IMC = poids (kg)/taille (cm)2.
Adapté de J’ai envie de comprendre… L’obésité et les problèmes de poids. Patricia Bernheim, Alain Golay, Nathalie Farpour-Lambert, Zoltan Pataky. Éditions Planète Santé, 2016.