Santé sexuelle: il est temps d’en parler avec les garçons
Quand il s’agit de chercher des informations ou de l’aide pour des problèmes sexuels, seulement un jeune homme sur cinq en Suisse se tourne vers un médecin, contre plus de la moitié des jeunes femmes, le plus souvent auprès de leur gynécologue. Le constat, sans appel, est en réalité peu étonnant: les soins et la prévention en termes de santé sexuelle ont historiquement davantage ciblé les adolescentes. Pourtant, les garçons ont un rôle essentiel à jouer dans le rapport des jeunes à la sexualité. De plus en plus d’efforts sont faits actuellement pour cibler aussi les hommes, car ils ont, eux aussi, des besoins, des vulnérabilités et des questionnements qui méritent d’être entendus et reconnus.
L’impact des stéréotypes masculins
Bien qu’ils en parlent moins, les garçons sont eux aussi concernés par les infections sexuellement transmissibles (IST) et les violences sexuelles. Mais le mal peut aussi venir des stéréotypes masculins véhiculés dans notre société (un homme doit être fort, viril, indépendant, etc.), ainsi que par certains clichés sur la taille du pénis, la masse musculaire ou la performance sexuelle, qui peuvent peser et abîmer fortement leur estime de soi. Leur influence n’est pas sans conséquence : dans leur désir de se conformer à certaines normes, de nombreux garçons ont en effet leur premier rapport sexuel bien plus tôt qu’ils ne le souhaiteraient réellement. Par ailleurs, les questions et les troubles en lien avec l’éjaculation ou l’érection, fréquents à l’adolescence, peuvent aussi laisser des traces, d’autant plus que le tabou qui les entoure est important.
De façon générale, la santé mentale et sexuelle des garçons est moins bonne lorsque ceux-ci intègrent des normes stéréotypées de la masculinité – une donnée importante quand on sait que le taux de mortalité des jeunes hommes est 2 à 3 fois plus important que chez les jeunes femmes en Suisse, et que l’une de leurs premières causes de décès est le suicide.
Un accès aux soins inégal
Malgré des préoccupations importantes qui surgissent au commencement de l’activité sexuelle, les garçons consultent moins souvent que les filles et ont moins accès aux informations médicales. Cette différence ne fait d’ailleurs qu’augmenter avec l’âge, les jeunes hommes ne sachant parfois tout simplement pas où ni quel médecin consulter, alors que les jeunes filles peuvent identifier assez tôt leur gynécologue comme référent. Une étude américaine révèle même que les professionnels de la santé passent en moyenne moins de temps à parler de sexualité et de contraception avec les adolescents qu’avec leurs patientes féminines. Cette disparité est valable aussi pour la vaccination: malgré la recommandation faite auprès des garçons, seuls 17 % des adolescents suisses sont vaccinés contre le virus du papillome humain (VPH), contre 60 % des filles.
Le rôle des médecins de premier recours
Pour maintenir les garçons connectés à la santé et aux soins, les médecins de premier recours peuvent jouer un rôle important et devenir de véritables « personnes-ressources ». Les consultations chez un généraliste ou un pédiatre sont des occasions d’aborder de façon ouverte et proactive des thèmes tels que la prévention des infections sexuelles, la contraception, le rapport au corps et à la sexualité (pratiques, partenaires, etc.), l’orientation sexuelle ou encore les préoccupations liées à la performance sexuelle. Elles servent aussi à désamorcer les inquiétudes des jeunes hommes. On sait par exemple que trois adolescents sur dix se plaignent et souffrent d’éjaculation précoce. Or, ce que ces derniers décrivent est en réalité tout à fait normal dans la grande majorité des cas.
Les bienfaits de l’examen clinique
En plus d’une discussion positive et bienveillante sur la sexualité, on pense aujourd’hui qu’un examen clinique devrait être proposé à chaque garçon au moins une fois durant l’adolescence. Les bénéfices sont multiples, notamment pouvoir suivre l’évolution de la puberté et rassurer les jeunes sur l’aspect de leurs organes génitaux. L’occasion aussi de sensibiliser au dépistage du cancer des testicules et à l’autopalpation en cas de facteurs de risque. Un examen clinique permet également aux garçons de rassurer les garçons sur certaines problématiques physiologiques courantes, comme la présence de petites papules sur le gland ou la gynécomastie (développement excessif des glandes mammaires), et de détecter tout autre problème urologique, en proposant si besoin une prise en charge adaptée.
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* Adapté de Takeuchi YL, Veys C, Sanchez O. « Parlons de sexe avec eux aussi » : la santé sexuelle des adolescents garçons en médecine de premier recours. Rev Med Suisse 2020 ; 16 : 765-8.
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Paru dans Planète Santé magazine N° 38 – Octobre 2020
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