Attention aux infections urinaires à répétition
Le saviez-vous?
Les cystites sont plus fréquentes en été, les températures élevées favorisant la prolifération de la bactérie Escherichia coli.
Reconnaissables aux douleurs et à la gêne qu’elles occasionnent, les infections urinaires dites basses – localisées au niveau de la vessie – sont fréquentes. Elles indiquent la présence de germes dans les urines, le plus souvent issus du système digestif, comme la bactérie Escherichia coli, à l’origine de symptômes évocateurs: sensation de brûlure en urinant, douleurs dans le bas-ventre, besoin fréquent d’uriner, parfois du sang dans les urines… Concernant les femmes dans 90% des cas, ces cystites sont favorisées par la particularité anatomique de l’urètre féminin, plus court et plus proche de l’anus que celui de l’homme. «La présence de bactéries dans les urines ne signifie pas forcément qu’il y a une infection. C’est l’ampleur de la réponse inflammatoire, propre à chaque individu, qui va générer les symptômes», explique la Dre Angela Huttner, médecin adjointe agrégée au Service des maladies infectieuses des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
Quand s’inquiéter?
Au-delà de trois infections urinaires par an ou plus de deux en six mois, il est juste de parler d’«infections récidivantes». Une consultation est alors nécessaire pour mener d’éventuelles explorations afin d’identifier une cause spécifique et mettre en place un traitement adapté. «La présence d’autres symptômes, comme du sang dans les urines, des douleurs dans le dos, le flanc ou encore de la fièvre, doit également amener à consulter en urgence. En effet, ils peuvent indiquer une infection urinaire se propageant vers les reins – ou vers la prostate chez les hommes –, bien plus dangereuse que la cystite simple», prévient la Dre Vanessa Fenner, médecin adjointe au Service d’urologie des HUG. Les personnes à risque, comme les femmes enceintes, les hommes, les enfants ou les personnes immunodéprimées, même si elles ne connaissent pas des infections à répétition, doivent aussi consulter rapidement.
Boire suffisamment
En prévention ou en cas d’infection urinaire ponctuelle chez une femme adulte en bonne santé, augmenter l'hydratation suffit souvent à traiter le problème. L’action est mécanique: accroître sa consommation d’eau augmente les mictions permettant de mieux chasser les bactéries de la vessie et de l’urètre. «L’apport d’un litre et demi d’eau en plus de l’apport de base dans la journée diminue presque de moitié le risque d’infection urinaire», constate la Dre Huttner.
Parmi les autres gestes préventifs, il est recommandé d’uriner et de se laver après chaque rapport sexuel, ce dernier favorisant la remontée des bactéries vers l’urètre. En revanche, les douches vaginales répétées sont à proscrire, car elles entraînent la destruction des «bonnes» bactéries protectrices de la flore vaginale.
Du côté de la phytothérapie ou des compléments alimentaires, il n’existe pas d’évidence robuste pour attester de leur efficacité. Si la canneberge (cranberry) est souvent citée, son action directe sur les infections urinaires n’a jamais été prouvée scientifiquement. «Mais si cela peut inciter les femmes concernées à boire davantage, tant mieux, cela ne peut pas faire de mal», confie la Dre Fenner.
Seul le D-mannose, un sucre naturel testé cliniquement, a montré une certaine efficacité. En se liant aux cils des bactéries responsables de l'inflammation, il empêche ces dernières de se fixer à la paroi vésicale. Il peut donc présenter une première ligne de traitement sans risque d’effets indésirables. En cas de persistance des symptômes ou face à des cystites récidivantes, un traitement antibiotique, parfois associé à un anti-inflammatoire, est prescrit.
Une consultation dédiée
Une consultation multidisciplinaire dédiée a été mise en place un jeudi par mois dans les services d’urologie et d’infectiologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Elle est destinée aux femmes et aux hommes qui présentent des infections à répétition ou compliquées avec résistance aux traitements antibiotiques. Florence, 63 ans, sous autosondages vésicaux et porteuse d’une stomie (orifice par lequel les urines ou les selles s'évacuent spontanément) suite à un cancer du côlon, a ainsi rencontré conjointement une infectiologue et une urologue afin d’obtenir un avis spécialisé. «Moi qui ne connais que trop bien les désagréments des infections urinaires, j’ai reçu de nombreuses informations et la prescription d’un traitement antibiotique préventif sur trois mois qui s’est avéré très efficace», se souvient la patiente, au terrain particulièrement vulnérable.
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Article repris du site pulsations.swiss
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