Contraception: il n’y a pas que la pilule dans la vie!
EXPERTS
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L’anneau vaginal (NuvaRing®)
L’anneau vaginal est un dispositif souple que la femme introduit elle-même dans son vagin, pour une durée de trois semaines. Au terme de cette période, une pause de sept jours est observée, au milieu de laquelle les règles surviennent ; après la pause, la femme introduit l’anneau suivant pour un nouveau cycle. Il contient de faibles doses d’un œstrogène et d’un progestatif, comme ceux de la pilule, qui diffusent progressivement à travers les parois vaginales, d’où son effet contraceptif. Invisible et confortable, l’anneau convient particulièrement aux femmes sujettes aux oublis de pilule ou qui souffrent de troubles digestifs (risques de mauvaise absorption de la pilule). Il peut tout aussi bien être choisi comme premier contraceptif, à condition de se sentir à l’aise avec son corps. Certaines utilisatrices décrivent une gêne pendant les rapports.
Les effets secondaires potentiels (tensions dans les seins, migraines, nausées, saignements pendant les premiers mois, etc.) et les contre-indications (antécédents thrombo-emboliques, tabagisme au-delà de 35 ans, etc.) sont les mêmes qu’avec la pilule.
Prix indicatif: 28 francs (pour un mois).
Le patch (Evra®)
Le patch contraceptif diffuse un œstrogène et un progestatif à travers la peau. Contrairement à la pilule, il n’existe qu’un seul produit sur le marché et donc un seul dosage. Il s’applique sur une peau propre, sur les fesses, le dos, le bas-ventre, les cuisses ou les épaules, mais pas sur les seins. Il doit être changé chaque semaine (le même jour), à raison de trois semaines sur quatre. Après trois applications, une semaine de pause est observée au milieu de laquelle les règles surviennent. Le remplacement hebdomadaire du patch peut être une solution contre les oublis de pilule, mais cela reste très individuel car il faut tout de même penser à le changer chaque semaine. Moins intrusif que l’anneau vaginal, il est néanmoins plus visible, surtout l’été, et moins esthétique. Facile à appliquer, il peut toutefois se décoller.
Les effets secondaires potentiels (tensions dans les seins, migraines, nausées, saignements pendant les premiers mois, etc.) et les contre-indications (antécédents thrombo-emboliques, tabagisme au-delà de 35 ans, etc.) sont les mêmes qu’avec la pilule.
Prix indicatif: 26 francs (pour un mois).
L’implant sous-cutané (Implanon®)
L’implant est un petit bâtonnet souple d’environ 4 cm de long que le médecin insère sous la peau dans la face interne du bras. La pose nécessite une anesthésie locale. C’est la diffusion continue du progestatif qui supprime l’ovulation et garantit l’effet contraceptif pendant 3 ans. Cela entraîne une irrégularité du cycle menstruel, à des degrés divers selon les femmes: 20-30% n’ont plus de règles. 30-40 % ont des règles régulières, 20-30% ont des saignements légers occasionnels, tandis que 10-20% ont des saignements anarchiques, potentiellement dérangeants.
L’avantage de l’implant est d’être invisible et indolore. On peut le laisser pendant trois ans au maximum, mais il peut être retiré plus tôt. Il convient particulièrement aux femmes qui n’envisagent pas de grossesse à court terme et qui ne sont pas à l’aise avec la prise quotidienne de pilule. Les effets secondaires décrits sont des saignements imprévisibles, une prise de poids et une augmentation de l’acné.
Les contre-indications relatives sont une acné sévère et le surpoids.
Prix indicatif: 344.50 francs (pour 3 ans) (plus le coût de la pose).
L’injection trimestrielle (Depo-Provera®)
L’injection de progestatif se fait par voie intramusculaire dans la fesse à l’aide d’une aiguille fine. Elle doit être renouvelée tous les trois mois à intervalle fixe, pour une efficacité optimale. Le mécanisme contraceptif est le même qu’avec l’implant: le progestatif inhibe l’ovulation. La future utilisatrice doit être informée qu’il occasionne une modification des règles: saignements irréguliers, parfois prolongés pendant les premiers mois d’utilisation; puis au fur et à mesure des injections, suppression (réversible) des règles.
Comme le retour de l’ovulation et de la fertilité peut prendre un peu de temps à l’arrêt des injections, cette contraception n’est pas conseillée chez les plus de 30 ans sans enfant. De plus, il est recommandé de réévaluer avec son médecin la poursuite des injections après deux ans d’utilisation, en particulier chez les toutes jeunes femmes. Les injections peuvent à la longue diminuer la production endogène d’œstrogènes, nécessaires au développement de la densité minérale osseuse.
Parmi les contre-indications relatives, il faut citer: une acné sévère, un risque accru d’ostéoporose, etc.
Prix indicatif: 34.50 francs (pour trois mois).
Les dispositifs intra-utérins (DIU)
Les dispositifs intra-utérins (DIU) (plus communément appelés «stérilets») sont des moyens de contraception locaux qui se placent dans l’utérus. Il en existe deux sortes: les DIU au cuivre et les DIU à base de progestatif.
Les DIU au cuivre
L’effet contraceptif de ces dispositifs est assuré par un fil de cuivre enroulé sur le dispositif en plastique, fil de cuivre au contact duquel les spermatozoïdes deviennent inaptes à la fécondation. Si, malgré tout, celle-ci a lieu, le cuivre empêche l’ovule fécondé de s’implanter dans l’utérus.
Ce type de dispositifs mesure environ 3 cm et il en existe de différentes formes (forme de «T», forme d’un petit parapluie) à leur extrémité inférieure sont attachés deux fils fins pour pouvoir les retirer le moment venu. Le médecin procède à la mise en place du DIU pendant les règles ce qui garantit que la femme n’est pas enceinte.
Cette contraception convient de préférence aux femmes qui ont accouché par voie basse (pose plus facile, bien que l’existence de dispositifs plus petits soit adapté à celles qui n’ont pas eu d’enfant ou qui ont eu une césarienne. Elle s’adresse aux femmes qui n’ont pas de projet de grossesse à court terme et qui souhaitent ne plus avoir à se préoccuper de leur contraception pendant plusieurs années (cinq ans au maximum). Elle séduit les adeptes d’une contraception «naturelle» sans hormones.
Ces dispositifs sont contre-indiqués lors d’une tendance à l’anémie ou en cas de règles abondantes, car ils peuvent augmenter leur quantité et leur durée. Ils sont également déconseillés aux femmes qui ont des partenaires multiples, plus exposées aux infections sexuellement transmissibles et en cas d’allergie au cuivre.
Prix indicatif: dès 64 francs (plus le coût de la pose) (jusqu’à cinq ans).
Le DIU hormonal (Mirena®)
Le dispositif intra-utérin (DIU) hormonal Mirena® libère un progestatif (levonorgestre) dans l’utérus. Cette hormone épaissit la glaire du col, empêchant ainsi la montée des spermatozoïdes dans l’utérus et vers les trompes. Dans le cas où, malgré cela, cette première barrière aurait été franchie, l’atrophie de l’endomètre induite par le progestatif empêchera de toute façon qu’une ovule fécondé puisse s’y implanter.
Le DIU hormonal agit localement. L’ovulation n’est pas inhibée et le cycle propre de la femme se déroule naturellement. Au fil du temps, par le fait de l’amincissement de l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus) les règles deviennent moins abondantes, voire disparaissent totalement chez un quart des femmes. C’est pour cela que ce DIU est souvent recommandé aux femmes, qui souffrent de règles trop fortes; il peut même être indiqué pour raison médicale en tant que prévention de l’anémie.
Comme pour le DIU au cuivre, la mise en place du DIU hormonal se fait par le médecin, pendant les règles. La prise d’antalgique peut prévenir la douleur possible au moment de la pose, si besoin. Le diamètre du DIU hormonal est légèrement plus grand que celui du DIU en cuivre, mais un modèle plus petit devrait prochainement être commercialisé. Cette méthode de contraception convient plus particulièrement aux femmes qui ont déjà accouché par voie basse, mais n’est pas exclue pour les autres. Elle s’adresse à celles qui n’ont pas de projet de grossesse à court terme et qui ne veulent plus se préoccuper de leur contraception pendant plusieurs années (cinq ans au maximum).
Prix indicatif: 220 francs (plus le coût de la pose) (jusqu’à cinq ans).
Le diaphragme
Le diaphragme est un moyen de contraception vaginal. Ce dispositif «barrière», en latex ou en silicone, a une forme de bonnet ou demi-sphère souple. Peu populaire chez nous, il n’est pas commercialisé en Suisse et dès lors pas très accessible. Certaines pharmacies peuvent se les procurer, sur ordonnance médicale car le médecin doit mesurer la taille adaptée à chaque femme. La femme l’insère dans son vagin avant le rapport sexuel pour empêcher le contact entre le sperme et le col utérin. L’utilisation conjointe de gel spermicide est nécessaire pour une meilleure protection. Il doit être laissé en place au minimum 8 heures après le rapport et ne doit donc surtout pas être retiré tout de suite! Contrairement au préservatif masculin, le diaphragme ne protège pas des infections sexuellement transmissibles.
«Ecologique» et relativement peu coûteux à l’usage, le diaphragme n’est pas un moyen de contraception très sûr. Il demande d’être à l’aise avec son corps et une certaine habitude pour éviter les erreurs de manipulation. Une nouvelle mesure est nécessaire après chaque grossesse pour des raisons morphologiques (vagin distendu).
Le préservatif masculin
Le préservatif masculin se déroule sur le sexe masculin en érection avant la pénétration. Il empêche l’arrivée des spermatozoïdes dans le corps de la femme. Il protège à la fois des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles. S’il est utilisé à chaque rapport sexuel, à tout moment du cycle, et de manière adéquate, il est efficace à 98 %. Il peut toutefois arriver qu’il se déchire ou qu’il glisse : dans ce cas, la partenaire devrait rapidement se procurer en pharmacie ou dans un centre de planning familial la «Pilule d’urgence» (dans les 72h); sans danger, cette solution de secours est encore plus efficace si elle est prise dans les 24h. Le préservatif a l’avantage d’être en vente libre, accessible à de nombreux endroits (supermarché, pharmacies, distributeurs, etc.) et bon marché. Il existe une variété de modèles avec des tailles, des formes et des parfums différents: le site www.mysize.ch vous aidera à choisir la taille adaptée. Pour les personnes allergiques au latex, il en existe sans latex. De toute façon, privilégiez les préservatifs portant la mention OK.
Prix indicatif: moins de 1 franc pour les plus simples (pour un rapport).
Le préservatif féminin (Femidom®)
Le préservatif féminin se présente comme une gaine très fine, assortie d’anneaux souples à ses deux extrémités. La femme le place dans son vagin au moment du rapport sexuel, ou même quelques heures avant. Lors de la pénétration, l’homme passe son pénis par l’anneau qui reste en dehors du sexe féminin. Le préservatif féminin protège des grossesses non désirées et des IST, pour autant qu’on l’utilise à chaque rapport sexuel, quel que soit le moment du cycle. Sa mise en place demande un peu de pratique et sa présence peut, dans un premier temps, surprendre ou gêner les partenaires. Comme le préservatif masculin, il est vendu sans ordonnance. Il ne provoque en principe pas d’allergie (car est en nitrile ou en polyuréthane et non en latex). Il est une option intéressante pour les femmes dont les partenaires ne veulent pas ou ne peuvent pas mettre de préservatif, ou simplement pour alterner dans le couple les préservatifs masculins et féminins.
Prix indicatif: dès 1.50 fr. (pour un rapport).