«Donner son sang pour préserver la vie»
EXPERTS
Toujours besoin de sang
S’il existe une base de donneurs réguliers, les centres médicaux ont toujours besoin de nouveaux donneurs. Pour ce faire, des campagnes de don du sang sont organisées tout au long de l’année. Peuvent se présenter comme donneurs toutes les personnes en bonne santé, âgées de 18 à 60 ans et pesant plus de 50 kilos. Un homme peut effectuer ce don quatre fois par année, une femme trois. Pour les donneurs réguliers sans problèmes médicaux, le don peut se prolonger jusqu’à 70 ans.
Au centre du don du sang
Les donneurs se présentent alors au centre de don du sang ou participent à des collectes externes. A leur arrivée, ils doivent remplir un questionnaire médical, répondre à quelques questions administratives, passer un entretien confidentiel, et enfin subir un test de l’hémoglobine (pour s’assurer de leur taux d’anémie).
10 à 13% de la masse sanguine prélevé
Arrive la phase de prélèvement. Deux possibilités se posent alors : soit on fait un prélèvement de sang total, environ 450 ml, ce qui représente entre 10 et 13 % de la masse sanguine (l’opération prend 5 à 15 minutes ), soit le donneur fait un don de plaquettes (il s’agit en général de donneurs réguliers). Il est alors branché à une machine qui opère une circulation extracorporelle. Les plaquettes sont prélevées, tandis que les autres composants sont réinjectés. Cela prendra environ une heure et demie.
Globules rouges, plasma, plaquettes
Une fois le sang prélevé, il sera fractionné en trois éléments: les globules rouges, le plasma et les plaquettes. Chaque produit sera gardé dans des poches et rangé au centre de transfusion.
Contrôle de qualité
Après avoir été fractionné, le sang est validé après un contrôle de qualité. Une analyse biologique est opérée pour être certain qu’il ne contient pas d’agents pathogènes.
Distribution du sang
Le produit est ensuite délivré au laboratoire d’immunohématologie transfusionnelle. De là, il peut être distribué aux malades. Les globules rouges sont maintenus à 4° C et les plaquettes à 22° C; le plasma, lui, est congelé. Le sang sera alors dispatché dans les services où il sera transfusé. Il s’agit principalement des départements d’oncohématologie et de chirurgie (particulièrement en orthopédie et neurochirurgie).
Hémovigilance
Une fois le patient transfusé, on lance la procédure de surveillance de transfusion des produits sanguins: le système d’hémovigilance. On suit alors les effets secondaires éventuels, par exemple. une réaction transfusionnelle.
Genève, une exception suisse
A Genève, même si la population de donneurs réguliers est généreuse, les dons sont encore insuffisants. «Nous avons besoin de trouver chaque année 3000 nouveaux donneurs pour remplacer les fidèles qui partent avec le temps», explique le Dr Emmanuel Rigal, responsable du centre de transfusion aux HUG. Genève compte 10 000 donneurs pour 17000 prélèvements, ce qui est encore insuffisant. «Pour être autonomes, nous devrions prélever 24000 fois par an, il nous manque donc 6000 dons à l’année», continue le spécialiste. La situation particulière du canton de Genève s’explique par le fait que de manière générale, les donneurs sont issus de la classe moyenne, vivent en zone rurale et sont sédentaires, ce qui ne colle pas avec le canton du bout du lac. Pour parer au manque, Genève s’approvisionne alors dans d’autres cantons, grâce à la solidarité intercantonale. La Suisse est quant à elle autosuffisante.