Quatre choses à savoir sur l’hypertension
Le diagnostic est posé lorsque, à la suite de mesures répétées, la pression systolique est supérieure à 140 millimètres de mercure (mmHg) et/ou lorsque la pression diastolique est supérieure à 90 mmHg. Si une pression artérielle élevée ne provoque aucun symptôme, elle est une bombe à retardement. Mal contrôlée, elle peut notamment entraîner de graves complications cardiovasculaires ou rénales. Pour la prévenir, une bonne hygiène de vie est importante. Le point sur quatre facteurs de risque peu connus, mais pas anodins.
Les médicaments, une cause négligée
Certains médicaments élèvent la tension artérielle et peuvent ainsi être mis en cause. Parmi eux, notamment: les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, diclofénac, par ex.), certains antidépresseurs (IMAO, tricycliques, par ex.), les contraceptifs hormonaux et les substitutions hormonales, les décongestionnants nasaux ou encore certains anticancéreux. Chez les personnes hypertendues, il arrive par ailleurs que des interactions entre des médicaments antihypertenseurs et un nouveau traitement aggravent une hypertension déjà présente. La situation la plus fréquente est la prescription d’anti-inflammatoires. Lors de votre consultation médicale, signalez donc toute prise de médicaments à votre médecin. Ces derniers sont peut-être la cause d’une hypertension négligée. La diminution ou la stabilisation de la tension artérielle pourrait, le cas échéant, être résolue par une adaptation de traitement.
Le sodium et le potassium
Pour prévenir ou limiter l’hypertension, il est généralement conseillé de modérer sa consommation de sel. Mais pour bien faire, il faudrait également favoriser les aliments riches en potassium (avocats, noisettes, fruits secs, germes de blé, haricots secs, épinards, tomates, brocolis, courge, betteraves, carottes, bananes, chocolat noir, etc.). En effet, de plus en plus d’études suggèrent un effet hypotenseur du potassium, notamment en cas d’apports excessifs en sel. Une évaluation méticuleuse des habitudes alimentaires auprès de son médecin permettra de trouver un équilibre entre les apports de l’un et de l’autre, dans le but d’influencer positivement la pression artérielle.
La température extérieure
Il est connu que le risque cardiovasculaire augmente lors de variations brusques de la température ambiante. Or, une des causes possibles de cette augmentation serait, selon différentes études, la variation de la pression artérielle, elle-même sensible aux changements de température et de saison. En effet, la pression artérielle est plus élevée en hiver et plus basse en été. Deux phénomènes peuvent être considérés. D’abord, une exposition au froid provoque, par le biais de l’activation du système nerveux sympathique, une vasoconstriction des artérioles (vaisseaux sanguins étroits reliant une artère et un capillaire) qui va augmenter les résistances périphériques pour éviter de perfuser des territoires du corps qui ne sont pas essentiels à la survie, comme la peau et les muscles. Cela conduit à une élévation de la pression artérielle. Celle-ci s’élève d’autant plus que, quand il fait froid, on transpire moins et donc on perd moins de sel. A l’inverse, en été, en réponse à la chaleur, la vasodilatation des vaisseaux va abaisser la pression artérielle. Mais des nuits chaudes associées à un sommeil perturbé en raison de la chaleur ont tendance à élever la pression artérielle durant la journée suivante. En conséquence, les personnes hypertendues ou à risque cardiovasculaire devraient, autant que possible, diminuer les variations importantes de température ambiante. En hiver, il est conseillé de chauffer modérément l’intérieur et de bien se couvrir pour sortir. Les personnes sous traitement hypertenseur devraient poursuivre leur traitement en été, contrairement à certaines pratiques, en faisant très attention à maintenir une bonne hydratation. En cas d’hypotension, il est parfois recommandé de diminuer la dose de diurétiques. Enfin, avant d’entreprendre un voyage dans des endroits plus froids ou en altitude, il est conseillé d’en parler à son médecin.
L’exposition au bruit
L’exposition au bruit entraîne des réponses physiologiques, telles qu’une stimulation du système sympathique se manifestant par une accélération du rythme cardiaque (palpitations) et une hausse de la pression artérielle. Et pour cause: le bruit représente un stress pour l’organisme. Une exposition chronique (trafic aérien, surtout nocturne, routier, sur le lieu de travail) abîme nos mécanismes de défense, et conduirait probablement, à long terme, au développement d’une hypertension artérielle, surtout chez des personnes à risque cardiovasculaire. Aussi, ces dernières ne devraient pas minimiser la pollution sonore et prendre des mesures pour s’en protéger.
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Hypertension artérielle
On parle d'hypertension artérielle lorsque la pression systolique est supérieure à 140 millimètres de mercure (mmHg) et/ou lorsque la pression diastolique est supérieure à 90 mmHg.