Médicaments en vue
Avec dix-sept groupes de recherche sur le diabète, Genève constitue un centre mondial pour l’étude de cette maladie. « Il reste des mystères à éclaircir. Mais la physiopathologie de cette maladie est de mieux en mieux comprise. J’exagère à peine en disant qu’on découvre tous les jours de nouvelles cibles thérapeutiques», s’enthousiasme le Dr François Jornayvaz, chef de clinique au service d’endocrinologie, diabétologie, hypertension et nutrition.
Ouf! Les nouvelles sont plutôt bonnes pour les diabétiques, toujours plus nombreux dans le monde. Mais que signifie exactement nouvelles cibles thérapeutiques? Pour bien le comprendre, rappelons que les diabètes de type 1 et 2 ont pour conséquence principale un excès de sucre dans le sang. C’est lui l’ennemi. Le défi des chercheurs consiste donc à mettre au jour les mécanismes de régulation qui permettent au glucose de ne pas stagner dans le sang et assurent au corps des doses adaptées à ses besoins.
Molécules en série
La machinerie humaine, complexe, fonctionne à l’échelon moléculaire. Elle met en jeu des glandes, des hormones, des protéines, des enzymes, des activateurs et des inhibiteurs. L’élément central du processus, c’est l’insuline. Pour une raison simple: grâce à cette hormone, le sucre peut entrer dans les cellules. Sans elle, le glucose s’accumule inutilement dans le sang et perturbe l’organisme tout entier.
Bien. Mais quels sont alors les nouveaux traitements attendus pour le diabète de type 2? «Dans les prochains mois vont arriver sur le marché des médicaments agissant au niveau des reins. Ils empêcheront la réabsorption du glucose, améliorant du coup le taux de sucre dans le sang (glycémie). Ils entraîneront également une perte de poids, bénéfique dans les cas de diabète 2 », indique le Dr Jornayvaz. Et à plus long terme ? « Pour les prochaines années, on attend plusieurs molécules inédites. L’une inhibe une hormone qui a pour rôle d’accroître le taux de glucose dans le sang (le glucagon). Une autre, au contraire, active une enzyme (la glucokinase) qui permet de stocker le sucre dans le foie et stimule la sécrétion d’insuline au niveau du pancréas. Mais bien d’autres substances avec d’autres actions sont aussi en développement», reprend le Dr Jornayvaz.
Pompes informatisées
La recherche s’oriente différemment pour le diabète de type 1. Là, l’excès de sucre dans le sang est provoqué par un dysfonctionnement du système immunitaire. Ce dernier détruit par erreur les cellules productrices d’insuline (cellules bêta logées dans le pancréas). Conséquence: le corps manque totalement d’insuline. «Il existe aujourd’hui un dispositif artificiel relié à un cathéter implanté sous la peau du patient: les pompes à insuline, qui fournissent cette substance au patient. A l’avenir, elles seront reliées à des capteurs mesurant le taux de sucre en continu. Un logiciel pourra ainsi réguler l’apport d’insuline en fonction des besoins du moment», indique le diabétologue.
Des premiers essais ont été menés en 2012 à Montpellier et Padoue. Une pompe gérée par un logiciel installé sur un smartphone a fonctionné pendant 18 heures. «Tout s’est bien passé. Mais il faudra encore quelques années avant la commercialisation de ce type d’appareil», précise le chercheur.
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Pulsations - novembre-décembre 2012
Article original: http://bookapp.fr/api/hug/viewer/viewer.php?mag=HUGE_12B#13
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