La gymnastique aquatique peut améliorer la tension artérielle

C’est une petite étude, mais elle est encourageante. Elle a été menée par des chercheurs de São Paulo (Brésil)(1). Et elle confirme les bénéfices de la gymnastique dite aquatique. Cette confirmation se fait dans un registre bien particulier: celui des chiffres de la tension artérielle, qui sont généralement un fidèle reflet de l’état général du système cardiovasculaire.
On sait qu’entre 10 à 30% des personnes atteintes d'hypertension artérielle (HTA) présentent une hypertension résistante aux traitements et sont, de ce fait, à risque élevé de maladie cardiovasculaire.
Sensation de légèreté
La gymnastique aquatique («Aquagym» est une marque déposée) se pratique le plus souvent en piscine. Sa vertu principale tient à la pression de l’eau qui prévient les chocs et réduit le risque de courbatures, de claquage et autres élongations musculaires. Elle procure une sensation de légèreté, peut être pratiquée sans limite d'âge, que l'on soit nageur ou pas, et permet de travailler à volonté différents groupes musculaires (abdominaux, bras, épaules, cuisses, fessiers, etc.). Les professeurs peuvent faire leurs cours dans ou hors de l'eau et avec ou sans musique.
Trois heures par semaine
Les médecins-chercheurs de l’Université de São Paulo ont mené leur étude auprès de 32 personnes, âgées de 40 à 65 ans, ayant des chiffres anormalement élevés de tension artérielle. Des chiffres que n’avaient pas été modifiés malgré la prise de plusieurs médicaments antihypertenseurs. Les participants ont été répartis en deux groupes. Les uns s’engageaient à pratiquer durant douze semaines trois heures hebdomadaires d'aquagym dans une piscine remplie d'eau chaude (32 °C). Les autres poursuivaient leur mode de vie habituel, tout en suivant leur traitement médicamenteux.
Les chercheurs ont mesuré la pression artérielle des participants avant puis au cours de l’étude, sur des périodes de 24 heures. Les participants portaient également un brassard de tensiomètre qui mesurait automatiquement leur pression artérielle toutes les quinze minutes pendant la journée (et toutes les vingt minutes pendant la nuit).
Effets bénéfiques
Au final, il apparaît que la gymnastique aquatique permet de revenir à des chiffres pratiquement normaux de pression artérielle. A l’inverse, dans le groupe qui ne s’était pas adonné à la pratique de ce sport, les pressions systolique (pression sanguine dans les artères lorsque le cœur se contracte) et diastolique (pression artérielle lorsque le cœur se relâche et se remplit) moyennes ont sensiblement augmenté au cours de la journée. La durée des dépassements de la pression, au-delà du seuil considéré comme admissible, s’est considérablement réduite chez les personnes du groupe de gymnastique aquatique. Ces personnes ont également amélioré leur consommation maximale d'oxygène.
Il s’agit donc d’effets très bénéfiques qui laissent raisonnablement supposer, si ces chiffres sont maintenus au long cours, que cette forme d’exercice physique permettrait de réduire le risque de maladies et d’accidents cardiovasculaires, crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux.
(1) Ce travail vient d’être publié dans l’International Journal of Cardiology. Il a été mené par une équipe médicale de l’Institut du cœur du Hospital das Clínicas da Faculdade de Medicina da Universidade de São Paulo. Un résumé (en anglais) de ce travail est disponible ici.

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