Dénervation rénale: une alternative pour les hypertensions résistantes
Parmi les personnes hypertendues traitées, celles qui n’atteignent pas les objectifs tensionnels sont nombreuses. «Certaines ne répondent pas, ou plus, aux médicaments, d’autres n’arrivent pas à les prendre de manière régulière ou sont intolérantes à toutes les molécules», détaille la Pre Antoinette Pechère, responsable du Centre d’hypertension des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Un programme de dénervation rénale a donc été développé aux HUG, conjointement avec les structures de néphrologie, cardiologie préventive et cardiologie interventionnelle.
Les reins jouent un rôle clé dans la régulation de la tension artérielle (TA). Sous le contrôle du système nerveux sympathique, ils produisent plusieurs hormones qui équilibrent la rétention d’eau et la concentration de sel dans l’organisme. Ils constituent donc une cible dans la prise en charge de l’hypertension. «La dénervation, réalisée par voie endovasculaire, détruit – via des ondes de radiofréquence ou des ultrasons – les fibres nerveuses autour des artères rénales», explique le Dr Juan F. Iglesias, cardiologue interventionnel. La technique n’est pas nouvelle, mais de récentes études ont permis de mieux cerner les patient·es qui peuvent en bénéficier le plus. «Aux HUG, nous ne pratiquons la dénervation que dans le cadre d’essais cliniques, souligne le Pr Georg Ehret, médecin de cardiologie préventive au Service de cardiologie. Et nous ne la proposons qu’après une discussion interdisciplinaire.»
«Cette approche n’a pas vocation à remplacer les médicaments, mais constitue une solution d’appoint utile pour certaines personnes en échec de traitement», rappelle la Pre Pechère. La baisse de TA observée est modérée, en moyenne de 8 à 10mmHg, mais non négligeable. En effet, «il a été montré qu’une telle diminution est associée à une réduction du risque d'événements cardiovasculaires majeurs (infarctus, AVC) de 20%», rappelle le Dr Iglesias
_______
Article repris du site pulsations.swiss
Zoom sur l’hypertension artérielle
Votre espérance de vie est cachée dans votre tour de taille
L’hypertension artérielle: aussi une (dangereuse) affaire de femmes
Sophie de Seigneux, une spécialiste du rein
Le rôle du rein dans l'hypertension
Lʹhypertension non traitée a fortement progressé dans le monde
Hypertension artérielle
On parle d'hypertension artérielle lorsque la pression systolique est supérieure à 140 millimètres de mercure (mmHg) et/ou lorsque la pression diastolique est supérieure à 90 mmHg.