Cancer de l’enfant: l’importance des essais cliniques

Dernière mise à jour 09/10/20 | Article
JEC_cancer_enfant_essais
L’oncologie connaît des avancées spectaculaires qui ont permis, au cours des deux dernières décennies, de faire émerger de nouveaux traitements anticancéreux. Ces thérapies, qui ont déjà amélioré la prise en charge de certains cancers, sont en plein développement. Grâce à elles, le domaine du cancer de l’enfant est en train de vivre une véritable révolution. Pour l’avenir, les espoirs résident également dans l’émergence de traitements personnalisés.

Les progrès considérables qui ont été réalisés au cours des dernières décennies dans le domaine de la lutte contre le cancer de l’enfant reposent le plus souvent sur des essais cliniques. Ces recherches sont indispensables pour améliorer la prise en charge de cette maladie. Elles permettent en effet de trouver de nouveaux moyens de prévenir et de diagnostiquer le cancer, de tester l’efficacité de nouveaux traitements, d’optimiser les soins existants, de réduire les effets secondaires et d’améliorer le contrôle des symptômes. 

Sans essais cliniques, pas de nouveaux traitements

Menés dans les hôpitaux par des médecins spécialisés en oncologie pédiatrique, les essais cliniques ont essentiellement pour but de comparer différents traitements. Ils passent alors par trois étapes.  

Les essais dits de «Phase I» consistent à donner de nouveaux médicaments à un enfant. Ils aident à trouver la meilleure dose et à repérer d’éventuels effets secondaires. Ils sont proposés à un nombre restreint d’individus souffrant d’un cancer contre lequel on ne dispose pas de traitement efficace. 

La «Phase II» vise à vérifier que le traitement appliqué pendant la phase précédente est efficace à la dose choisie. Elle a pour objectif de connaître le niveau d’efficacité du nouveau traitement pour des types particuliers de cancers et de mesurer tout effet indésirable.  

La «Phase III» a pour but de confirmer le bénéfice du nouveau traitement ou d’un nouveau schéma d’utilisation d’un traitement existant, en le comparant au traitement standard. Les recherches relatives à ces différentes phases sont souvent menées simultanément dans des hôpitaux de différents pays. 

Sécurité et confidentialité

Les essais cliniques accordent la priorité à la sécurité des patients. Tous les protocoles doivent être examinés et approuvés par des comités d’éthique et de réglementation. Ils font l’objet d’un contrôle permanent et, s’il y a la moindre inquiétude sur la sécurité ou l’efficacité du traitement, celui-ci est interrompu.  

Par ailleurs, toutes les informations concernant les patients participant à ces recherches sont protégées par la réglementation nationale ou européenne relative à la protection des données. La confidentialité des données est donc garantie. 

La participation aux essais cliniques se fait sur la base du volontariat. Le patient et ses parents sont informés des objectifs et des modalités de la recherche. Ils peuvent poser des questions et bénéficient d’un temps de réflexion avant de se prononcer. S’ils acceptent, ils doivent signer un formulaire de consentement, afin de confirmer qu’ils comprennent l’essai et qu’ils sont d’accord d’y participer. Au cours de l’essai, ils peuvent aussi changer d’avis à tout moment. C’est bien grâce à ces essais cliniques que les enfants d’aujourd’hui ont une survie nettement améliorée.

___________

Adapté de J’ai envie de comprendre… Le cancer de l'enfant et de l'adolescent, de Marc Ansari et Elisabeth Gordon, en collaboration avec Fabienne Gumy-Pause, Ed. Planète Santé, 2018.

Articles sur le meme sujet
LMD_recherches_cancer_pancreas

Les recherches se multiplient pour mieux traiter le cancer du pancréas

Malgré les innovations en oncologie, le cancer du pancréas reste un des plus résistants aux traitements. Les scientifiques sont plus que jamais mobilisés pour trouver, enfin, le talon d’Achille de ce cancer.
LMD_vaccin_anti_cancer

Un vaccin anti-cancer pour bientôt?

Un vaccin contre le cancer pourrait-il bientôt être massivement déployé pour éviter la rechute chez les personnes touchées? Il est en tout cas sûr que le vaccin constitue un pas de géant dans le traitement de cette maladie, qui concerne chaque année près de 44'000 personnes en Suisse.
PS42_INTERVIEW_Dietrich

«L’oncologie a fait plus de progrès en deux décennies qu’en 2000 ans»

Il envisageait de devenir pédiatre, avant d’être happé par l’univers de l’oncologie, ses défis et les rencontres exceptionnelles avec des patientes et des patients frappés par la maladie. À une année de prendre sa retraite, le Pr Pierre-Yves Dietrich, chef du Département d’oncologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Genève (UNIGE), jette un œil dans le rétroviseur de trois décennies de carrière pour se réjouir des progrès actuels, avant de rapidement se tourner vers l’avenir et les combats qu’il souhaite encore mener.
Videos sur le meme sujet

Une avancée dans la lutte contre des tumeurs agressives

Immunothérapie: Des chercheur·euse·s de l’Université de Genève et des HUG ont mis au point une technique innovante pour lutter contre le glioblastome, une tumeur cérébrale très agressive.

Des scientifiques identifient des cellules immunitaires à lʹorigine de cancers

Dans une étude parue dans "Nature Immunology" (26.07.24), des chercheurs et chercheuses de lʹInserm, du CNRS, de lʹUniversité Claude-Bernard Lyon 1 et du Centre Léon Bérard au Centre de recherche en cancérologie de Lyon, ont identifié des cellules immunitaires – des sous-types de lymphocytes – qui seraient à lʹorigine de certains cancers.

Les thérapies cellulaires

L'idée des thérapies cellulaires est de prélever des lymphocites T sur le patient, de les booster en laboratoire et de les réinjecter.
Maladies sur le meme sujet
Pancreas

Cancer du pancréas

Chaque année en Suisse, 1100 personnes développent un cancer du pancréas (carcinome pancréatique), ce qui correspond à environ 3% de toutes les maladies cancéreuses.