Se prémunir contre le cancer
Le mot « cancer » fait peur. A juste titre, puisque c’est aujourd’hui la première cause de mortalité dans le monde. Les prévisions sont même alarmantes : en 2030, 17 millions de personnes pourraient en mourir annuellement. Mais faire reculer la maladie est possible, à condition d’adopter une hygiène de vie saine.
On sait désormais, grâce à des études épidémiologiques, que l’alimentation joue un rôle majeur dans la survenue du cancer. En 1997, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé que 20 à 30% des cancers étaient directement ou indirectement liés à des facteurs nutritionnels.
Le surpoids, l’obésité, la consommation d’alcool, de graisses, de viandes rouges, de charcuterie, de sel, ainsi que la prise de compléments alimentaires à base de bêta-carotène peuvent accroître eux aussi le risque de cancers. Contrôler ces facteurs pourrait réduire de 25% le taux de mortalité.
Bouger, bon contre le cancer
Concrètement, il est conseillé de pratiquer une activité physique régulière et de consommer des fruits et des légumes. Ce sont en effet les principaux moyens de prévention, primaire et secondaire, pour l’ensemble des cancers. Des recommandations utiles à plus d’un titre, dans la mesure où une mauvaise alimentation et un mode de vie sédentaire favorisent également l’hypertension, la surcharge pondérale, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, etc. Selon l’OMS, 2,7 millions de décès peuvent être attribués à une consommation insuffisante de fruits et de légumes, tandis que 1,9 millions au manque d’exercice physique.
Ainsi, la marche, le jogging, les sports de raquette, le vélo, ou le fitness par exemple devraient être pratiqués régulièrement. On sait notamment que le sport permet de diminuer de 20 à 30% le risque de cancer colorectal. Par ailleurs, plus le temps consacré au sport est important, plus ce risque diminue : de 17% pour moins de 4 heures par semaine et de 45% pour 7 heures ou plus. Dans les cas de cancer avancés de la prostate, le bénéfice est très grand puisqu’on observe une réduction de 70% de l’incidence et de la mortalité.
Cinq par jour
En matière d’alimentation, on est aujourd’hui en mesure d’affirmer avec précision le rôle de certains aliments dans la survenue de certains types de cancers. La consommation de fruits et de légumes est associée à une réduction du risque des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, de l’estomac, colorectal, du pancréas, de la prostate, du poumon (dans ce cas, les fruits seulement). Mais cet effet bénéfique ne pourrait concerner que les hommes, des facteurs confondants comme le tabagisme ou l’hormonothérapie substitutive de la ménopause ne permettant pas de l’affirmer aussi clairement pour les femmes. Quoi qu’il en soit, manger cinq fruits et légumes par jour (c’est-à-dire environ 600 g) est aujourd’hui un objectif prioritaire de santé publique, en Suisse et dans le monde.
Un autre avantage du principe « cinq par jour » est de limiter les apports lipidiques et de réduire de ce fait le risque de surpoids et d’obésité. Car l’obésité elle-même peut favoriser le cancer. De nombreuses études ont mis en évidence un lien étroit entre obésité et cancer de l’œsophage, de l’endomètre, du rein, du cancer colorectal, du pancréas et du sein. On sait aussi que plus l’indice de masse corporelle (IMC) est élevé, plus le danger de développer un cancer ou d’en mourir est grand.
Prévention secondaire pour le cancer du sein
Modifier ses habitudes alimentaires a aussi un impact quand on est atteint de cancer. C’est ce qu’a révélé une étude menée chez 3088 femmes traitées pour un cancer du sein au stade précoce. Cinq fruits et légumes par jour, un apport suffisant en fibres et limité en graisse a fait chuté de 30% le taux de récidive chez les patientes ne souffrant pas de bouffées de chaleur. La mortalité globale a baissé de 40% et de 65% quand elle était liée à d’autres cancers.
La consommation de sel, de viandes rouges ou encore d’alcool a également fait l’objet d’études. Au-delà de 8 grammes par jour, le sel rend plus probable la survenue de cancer de l’estomac. La consommation de viandes rouges et de charcuterie est quant à elle associée au cancer colorectal. On a observé que ce risque augmentait de 18% chez les hommes et de 48% chez les femmes qui en mangeaient le plus.
Alcool et cancer
L’alcool favorise de son côté les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, colorectal, du sein et du foie. Le risque varie selon le type de cancer et en fonction de la quantité absorbée. A partir d’un verre par jour en moyenne, que cette consommation soit quotidienne ou concentrée sur certains jours de la semaine, le danger augmente déjà de manière significative !
Pour le lait, les constats sont moins évidents du fait que sa consommation a une incidence positive sur la survenue de cancer colorectal, tant chez les femmes que chez les hommes, mais qu’à l’inverse, une alimentation riche en calcium est liée à une augmentation du cancer de la prostate chez ces derniers.
On l’aura compris, l’alimentation pèse lourd dans la survenue ou même l’évolution des cancers. Même si les recherches actuelles permettent de dire, avec précision, l’apport ou le danger de certains nutriments, il est recommandé d’adopter un régime alimentaire et un mode de vie sains en général, plutôt que de s’attacher à un facteur en particulier.
Source
Adapté de « Alimentation et activité physique: cibles d’action pour la prévention des cancers », Drs Ronan Thibault, Yves M. Dupertuis et Linda Belabed, Pr Claude Pichard, Unité de nutrition, Service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition, Département de médecine interne HUG, 1211 Genève 14 in Rev Med Suisse 2010; 6 : 1046-52, en accord avec les auteurs.
Cancer du sein: la métamorphose des soins
36.9 le cancer colorectal
Calculs rénaux
Des substances solubles, normalement éliminées dans l’urine vont, dans certaines conditions, former des petits cristaux insolubles dans les voies urinaires qui grandissent et deviennent une structure solide, appelée calcul rénal ou calcul urinaire.
Obésité
L’obésité est une maladie qui augmente le risque de survenue d’autres maladies et réduit l’espérance et la qualité de vie. Les patients atteints de cette accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle nécessitent une prise en charge individualisée et à long terme, diététique et comportementale.
Cancer de l’anus (carcinome anal)
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