L’école, parfois source d’angoisse
Pour Boris Guignet, médecin-chef du Service de pédopsychiatrie du Département de psychiatrie et psychothérapie (DPP) du Centre Hospitalier du Valais romand (CHVR), l’école contraint l’enfant ou l’adolescent à se confronter à une multitude d’exigences.
«Il doit trouver sa place au sein d’un groupe de pairs, ce qui met en jeu une multitude de paramètres allant de la perception que l’enfant se fait de lui-même à ses aptitudes relationnelles», explique-t-il. «Il doit parvenir à trouver en plus l’énergie pour prendre en compte les attentes parentales.»
Là encore il s’agit de tout un programme qui ne fait bien évidemment pas uniquement appel à la capacité d’écoute. «Les enfants sont sans cesse dans l’interprétation d’éventuels messages cachés qu’ils perçoivent dans les attitudes parentales. C’est dans ces conditions particulières que l’on attend de nos têtes blondes qu’elles accumulent de nouvelles notions dont dépendra leur futur. Car il ne faut pas oublier que leur progression est normée, mesurée, comparée. Les meilleurs garderont ouvertes les portes du choix de carrière; les autres les fermeront.»
C’est dans cette course d’obstacles émotionnels que les enfants vont devoir accepter de se mettre à nu. Ils doivent accepter de sortir de leur zone de confort, de reconnaître leurs lacunes, leurs errances et leur inculture devant l’enseignant, qui lui, représente le savoir sans faille. «L’enfant va devoir trouver une manière de gérer les innombrables frustrations et autres sentiments de honte que cela va générer. Le rôle de l’enseignant est capital, surtout durant les premières années d’école, car il va aiguiller l’enfant et les parents dans la recherche de pistes pour gérer le stress que cela génère.» Lorsque l’on sait que les troubles psychiques se déclarent très souvent en situation de stress, on comprend bien pourquoi beaucoup de problèmes surviennent durant les périodes scolaires.