Le pédiatre, c’est aussi pour les grands?
Faut-il, ou non, attendre l’âge adulte pour se tourner vers un médecin de famille? C’est la question posée à la FRC par des parents de jeunes adolescents. Réponses de spécialistes.
A quel âge quitter son pédiatre?
Il n’y a pas de réponse unique. «Cela dépend des ressources médicales de la région, du choix du jeune et de sa famille», explique Nicole Pellaud, médecin et présidente de la Société suisse de pédiatrie. Ainsi, dans les petites localités ou dans les zones non urbaines, les enfants peuvent être suivis par le médecin de famille. En ville, la situation de Genève est représentative: l’hôpital accueille les enfants jusqu’à 16 ans, mais les pédiatres installés soignent souvent les jeunes jusqu’à 18 ans, poursuit la spécialiste. En tous les cas, «tous les pédiatres devraient commencer à autonomiser leurs patients dès 15 ou 16 ans et les aider à faire la transition vers un docteur pour adultes», insiste Anne-Emmanuelle Ambresin, médecin qui dirige la Division interdisciplinaire de santé des adolescents au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
Des contrôles, jusqu’à quand?
La Société suisse de pédiatrie en recommande jusqu’à l’adolescence. Ils sont réguliers jusqu’à 4 ans puis interviennent à 6, 10, 12 et 14 ans. Ils sont l’occasion de détecter une maladie au retentissement faible liée au développement (puberté retardée ou précoce, scoliose de la jeune fille), psychologiques (dépression, troubles du sommeil, abus de substance, d’écrans), de décrochage scolaire ou certaines maladies chroniques, explique Nicole Pellaud.
Un contrôle chez son pédiatre à l’entrée dans l’adolescence permet aussi au spécialiste d’expliquer au jeune qu’il a droit, en général dès 13-14 ans, à la confidentialité dans ses échanges avec lui, explique Anne-Emmanuelle Ambresin. Parents, ne paniquez pas: à cet âge, le pédiatre voit son patient seul une dizaine de minutes, puis vous accueille pour le restant de la consultation.
Les adolescents ont-ils leurs médecins?
La médecine des adolescents est une discipline en soi à laquelle sont formés des pédiatres et des médecins pour adultes. Elle traite principalement des troubles spécifiques qui concernent environ un adolescent sur dix, détaille Anne-Emmanuelle Ambresin: troubles alimentaires, psychologiques, dépendances, questions d’identité sexuelle ou de genre, notamment. «Parfois, les situations sont si complexes que les pédiatres sont heureux de pouvoir diriger leurs patients vers ces spécialistes», remarque Nicole Pellaud.
Une médecine spécifique
Spécialiste de la santé des adolescents, Anne-Emmanuelle Ambresin le rappelle: cette période de la vie comprend des étapes typiques de développement que les pédiatres devraient connaître aussi bien que celles du jeune enfant. «On stigmatise les crises et la turbulence chez ces jeunes, mais ils se trouvent dans une phase de croissance accélérée, munis d’un système de contrôle des émotions encore immature. C’est comme piloter une voiture lancée à pleine vitesse, mais sans freins. Cela ne déresponsabilise pas les individus, mais une partie de leur comportement s’explique par ces éléments de leur développement.» Quand les pédiatres installés font l’effort d’accueillir les jeunes en prenant en compte ces facettes, les adolescents y sont sensibles et se rendent plus volontiers aux rendez-vous, conclut-elle.
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Acné
L’acné est une maladie du follicule sébacé formé par la glande sébacée et le poil. À la puberté, la glande sébacée sécrète du sébum en excès et trop épais, ce qui obstrue son orifice. C’est ce qui s’appelle la séborrhée. Cela provoque alors des comédons ouverts –les fameux points noirs– et des microkystes blancs, aussi appelés comédons fermés. Apparaissent également des pustules et des papules qui sont des petits boutons fermes et lisses.