Quand grandir fait mal
On estime qu’entre 10 et 20% des enfants souffrent de douleurs liées à la croissance. Cela en fait donc une maladie fréquente. Ces douleurs, qui sont très similaires à des crampes et des courbatures, surviennent plus fréquemment entre 4 et 8 ans et jusqu’à l’adolescence, «mais étrangement cela ne correspond pas à la période où la croissance de l’enfant est la plus rapide», souligne la Dresse Bajwa. Autres particularités de ces douleurs: elles sont irrégulières, d’intensités variables et toujours bilatérales. Elles ne concernent que les jambes, en particulier les mollets et les cuisses, et jamais les articulations. Elles surviennent une à deux fois par semaine, en fin de journée et la nuit, puis disparaissent au matin, la plupart du temps pendant une période d’une année. Elles concernent les filles autant que les garçons. Enfin, aucun autre symptôme, tel que de la fièvre, n’y est associé.
Diagnostic d’exclusion
Pour établir leur diagnostic, les pédiatres procèdent par exclusion. «L’anamnèse détaillée et l’examen physique de l’enfant visent à exclure toute autre pathologie, à vérifier que la croissance se déroule bien et que l’enfant ne présente pas de carences. C’est donc un diagnostic que l’on peut poser quand on a éliminé toute autre cause.» Pour le reste, la maladie reste assez mystérieuse et mal définie. On ne sait rien par exemple de ses origines ni des raisons pour lesquelles certains enfants en souffrent et d’autres pas. «Il existe plusieurs théories, mais aucune n’a été validée par des études.» De même, aucune étude ne démontre pour l’instant que certains enfants sont plus à risques de développer ce type de douleurs. «Néanmoins, si les parents souffrent de douleurs musculo-squelettiques, il peut arriver que les enfants présentent une tendance un peu plus élevée à des douleurs liées à la croissance, mais aucun lien direct n’a pu être démontré jusqu’à maintenant.»
Les massages soulagent
En matière de traitements, «ce qui fonctionne bien, ce sont les massages pendant la nuit. Si cela ne suffit pas, des antidouleurs ou des anti-inflammatoires peuvent être proposés pour soulager l’enfant. Nous rassurons les patients et les familles sur le fait que ces douleurs vont éventuellement disparaître». Il n’existe aucune manière de les prévenir «à part une bonne hygiène de vie, composée d’un sommeil suffisant et réparateur, une alimentation saine et variée et une activité physique régulière». La bonne nouvelle, c’est que les douleurs liées à la croissance se limitent à une période courte et cessent à l’adolescence. «Les familles peuvent être rassurées sur le fait qu’elles ne provoquent aucune séquelle ou conséquence pour leur enfant», conclut la Dresse Bajwa.