Dix gestes pour apaiser son bébé en cas de coliques ou pour rendre son bébé heureux!
A-t-il mal? Doit-il être changé? Est-il fatigué? Enervé? Veut-il être cajolé? La réponse n’est pas toujours évidente. Et pour cause, les bébés peuvent se mettre à pleurer pour différentes raisons. S’il se calme, c’est que les parents ont su réagir de façon adéquate.
Mais il arrive que certains nourrissons pleurent beaucoup et sans raison, une situation qui peut s’avérer, à juste titre, très anxiogène pour les parents. On dit communément qu’ils souffrent de coliques. Face à ces pleurs inexpliqués ou incompris, le Dr Nadia Bruschweiler-Stern, pédiatre et pédopsychiatre à la Clinique des Grangettes à Genève, spécialisée dans l’approche Brazelton, les encourage à suivre leur instinct: «Si les pleurs persistent malgré différentes tentatives d’apaisement, si vous ne les comprenez pas ou si cela vous inquiète, il ne faut pas hésiter à consulter le pédiatre.»
Lors de l’examen médical, le spécialiste va vérifier qu’aucune pathologie physique n’en est à l’origine, ce qui est le cas la plupart du temps. Malgré tout, le soutien des parents est capital, comme l’explique le Dr Bruschweiler-Stern: «Prendre au sérieux leur inquiétude et respecter leurs mouvements naturels est déjà souvent d’une grande aide». Car il n’existe aucun médicament pour soigner les coliques, qui ne sont du reste pas une maladie, mais qui relèvent du développement normal du nourrisson. De manière générale, elles disparaissent entre le 3ème et le 4ème mois.
Les Dr Nadia Bruschweiler-Stern et Dr Cristina Exhenry, pédiatres à Genève, dévoilent dix précieux conseils pour faire face à la situation.
- Le réconfort de la succion. Chez les nourrissons, le besoin de téter est fort, la succion ayant un effet très apaisant. Mais, lorsque bébé mange, il faut veiller à ce qu’il n’avale pas trop d’air et l’encourager à faire son rot. Aussi, s’il aime téter, il est préférable de ne pas trop surcharger son estomac de liquide. Entre deux repas il a besoin de digérer, on peut lui proposer une lolette, qu’on soutiendra de la main si besoin.
- Les bras de maman ou de papa. Pour se sentir en sécurité, votre bébé appréciera sans aucun doute d’être dans vos bras, ou lové dans une en écharpe ou dans un porte-bébé, des solutions qui vous libèrent les mains.
- Le «cocooning». Entouré par un coussin en forme de «u» autour de ses jambes et de ses bras ou emmailloté d’un drap ou d’une couverture dans une position fœtale, votre bébé retrouvera l’agréable sensation de la position qu’il avait dans le ventre de sa maman.
- Ecouter son bébé pour mieux le rassurer. En proie aux pleurs, les bébés se calment rarement seuls. Votre présence, vos gestes, vos mots seront très réconfortants. Mais, si la crise ne passe pas malgré les stratégies pour y remédier, si vous vous découragez ou si vous sentez que le contact corporel est trop lourd pour lui, vous pouvez essayer de le déposer gentiment dans son lit ou dans un espace contenant pour qu’il retrouve de lui-même la sérénité. Anticiper ses pleurs est une autre façon de le sécuriser.
- Offrir des repas réguliers et espacés. Pour éviter de surcharger l’estomac de bébé, qui une source d’inconfort potentielle, il est préférable de respecter un espace d’au moins deux heures entre les repas. La régularité lui sera aussi très profitable.
- Les bienfaits du bercement. Des mouvements continus et harmonieux, accompagnés d’une douce mélodie, peuvent avoir un effet calmant. Pour bercer bébé, vous pouvez utiliser un baby-relax ou un hamac. N’oubliez pas que les bébés sont à la fois forts et fragiles. Secouer son bébé peut avoir de graves conséquences, qui sont parfois mortelles.
- Les sorties. Poussette, porte-bébé ou voyage en voiture sont autant de moyens intéressants, s’ils permettent à votre enfant de ne plus pleurer et de s’endormir.
- Du calme, de la douceur et de la constance. Très sensible, votre bébé pourrait s’agiter davantage si vous multipliez les manœuvres pour le calmer. Faire preuve du plus de douceur, de patience et de constance possibles lui sera salutaire. De votre côté, si la situation vous est trop difficile, pourquoi ne pas prendre un moment pour retrouver votre sang-froid? Parfois, il ne faut pas hésiter à s’éloigner pour boire ou pour manger quelque chose, ou simplement pour respirer un peu.
- Il a aimé? Alors continuez! Une fois que votre enfant est apaisé, il appréciera de pouvoir profiter de ce qui lui fait du bien. Ce n’est donc pas le moment de le confier à d’autres bras ou de le poser. Au contraire, en maintenant les gestes qui ont réussi à le réconforter, vous le contenterez davantage.
- Se ménager et ne pas rester seul. Les pleurs du nourrisson peuvent être particulièrement éprouvantes et source d’anxiété pour les parents. Avant de craquer, pourquoi ne pas faire appel à un tiers? Des professionnels (sage-femme, infirmière de quartier, pédiatre) sont à disposition pour vous apporter soutien, conseils et accompagnement. Les amis et la famille peuvent aussi jouer le rôle de relais. Pensez-y, il ne faut pas hésiter à solliciter son entourage avant que la situation ne devienne trop difficile à supporter. Aussi, faire appel à un proche régulièrement permet d’avoir une petite lumière d’espoir, bienvenue quand on vit des moments pénibles. La Croix Rouge dispense des «bons de respiration». Le principe: un collaborateur expérimenté vient garder votre enfant à domicile pour trois à quatre heures le temps que vous vous reposiez. Renseignements sur: http://www.redcross.ch/activities/social/news/news-fr.php?newsid=1232. Pour bénéficier de ce service, adressez-vous à votre pédiatre qui vous remettra ce bon.
Coliques: les «fausses bonnes» idées
- Pas de découragement face à l’allaitement. Votre alimentation peut être plus ou moins bien tolérée l’enfant allaité. Il est préférable d’éviter toute source d’inconfort digestif (aliments pimentés, famille des choux, flatulents, agrumes, tomates crues, poivrons par exemple), toujours en fonction de la propre sensibilité de votre bébé.
- Les massages. Si des massages doux et calmes peuvent être agréables, ils peuvent aussi être ressentis comme une trop grande stimulation, en particulier au moment des crises. Dans ce cas, on peut y renoncer momentanément.
- Le bain. Agréable et relaxant, le bain avec tout ce qu’il implique (déshabillage, différence de température entre l’air et l’eau, sortie du bain, séchage, change, habillement …) peut générer une trop grande stimulation et placer votre enfant dans l’inconfort. Et même, s’il est en pleine crise, il peut être vécu comme une punition.