Le goût pour les aliments se développe déjà in utero
On le sait, avoir une alimentation variée est tout aussi plaisant pour le palais que bénéfique pour la santé. Or, les préférences gustatives ne sont pas qu’une affaire d’éducation. Les habitudes alimentaires d’un individu sont influencées également par le contexte socioculturel, géographique et … intra-utérin! Des études récentes auraient montré que la sensibilisation aux différentes saveurs se fait déjà dans le ventre de la mère par le biais de ce qu’elle mange. L’Office fédéral de la santé publique, dans sa brochure «L’alimentation durant la grossesse et la période d’allaitement», explique cette «programmation in utero»: «A travers le cordon ombilical et le liquide amniotique, l’enfant entre indirectement en contact avec des substances sapides, qu’il voudra de préférence retrouver après la naissance. Une future mère qui veillera à une alimentation variée s’assurera que l’enfant réagira favorablement à une large palette de denrées. Inversement, si son alimentation est monotone, l’enfant se tournera probablement vers certains aliments précis et aura tendance à refuser des impressions gustatives jusque-là inconnues». L’allaitement, joue également un rôle dans cette sensibilisation gustative dans la mesure où le lait maternel est aromatisé par les aliments que la mère a mangés, alors que le goût du lait en poudre est toujours le même.
Mais le comportement alimentaire et le développement du goût sont complexes et continuent à se mettre en place au-delà du contexte périnatal. Pour la Dre Jastrow Meyer, médecin-adjoint responsable de la salle d’accouchement et des urgences obstétricales aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG): «Ces nouvelles connaissances sont certes intéressantes, mais elles ne devraient en aucun cas induire un stress supplémentaire aux futures mamans, qui ont à cœur d’agir au mieux pour le bien-être de leur enfant».