Un centre pour les prochaines pandémies
Il a été au cœur de la crise Covid. En première ligne, le Centre des maladies virales émergentes des HUG a participé à la prise en charge des patientes et des patients tout en travaillant sur des tests diagnostiques adaptés, indispensables en temps de pandémie virale.
Il a d’ailleurs été le premier laboratoire suisse à disposer d’un test PCR, dès janvier2020, et a ensuite émis des recommandations sur les critères de ce dépistage. «Comme nous disposons d’un laboratoire unique et nous nous intéressons aux coronavirus depuis des années, nous avons pu réagir très vite», se souvient la Pre Isabella Eckerle, médecin adjointe et co-responsable du centre.
Une indispensable coordination
Au quotidien, le centre remplit de nombreuses missions. «Nous avons un très large panel de tâches: veille épidémiologique, activité clinique, travail sur les diagnostics, les traitements et les vaccins, recherche, santé publique», résume la Dre Pauline Vetter, clinicienne référente. «Notre équipe a une vision résolument transversale, nous avançons tous et toutes pour une même cause, avec des compétences et une expertise complémentaires», poursuit le Pr Laurent Kaiser, directeur du centre.
Le centre joue également un rôle essentiel de coordination. En effet, il collabore avec de nombreux services des HUG (médecine interne, soins intensifs, médecine de premier recours, médecine tropicale, vaccinologie, etc.), mais aussi avec des organisations non gouvernementales, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (lire encadré) et l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Mieux comprendre pour mieux anticiper
Entité commune aux HUG et à la Faculté de médecine de Genève, le centre améliore les connaissances autour des pathologies virales, qui restent souvent peu connues jusqu’au jour où elles touchent le grand public. Pour ce faire, il dispose de son propre groupe de recherche à l’Université de Genève. Ses travaux tentent notamment de savoir pourquoi certains virus présents chez l’animal nous contaminent, alors que d’autres ne franchissent jamais cette barrière, et essaient d’identifier les prochains virus à risque d’émergence dangereux pour l’être humain.
Quel virus pour la prochaine pandémie?
Car, en raison de l’urbanisation, des changements climatiques et des nouveaux comportements vis-à-vis des animaux, le risque est là, en Europe. «Notre rôle est d’anticiper ce risque et de nous préparer collectivement», décrit le Pr Kaiser. Le centre suit de près plusieurs familles de virus: les influenza (grippe), les paramyxovirus (rougeole), ceux transmis par les moustiques ou encore les coronavirus. «Il reste impossible de prévoir l’émergence d’un virus donné mais, grâce à notre investissement, nous serons mieux armés pour lutter», conclut la Pre Eckerle.
Un centre collaborateur de l’OMS
Le centre des maladies virales émergentes est un centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les maladies épidémiques et pandémiques. Il envoie régulièrement du personnel expert sur le terrain. La Dre Frédérique Jacquérioz, infectiologue spécialiste des fièvres hémorragiques comme Ebola, s’est ainsi rendue en avril dernier, grâce au soutien des HUG, en Guinée équatoriale, alors que sévissait la fièvre Marburg, maladie qui ne bénéficie, pour le moment, ni de vaccin ni de traitement spécifique. «Lors de ces déplacements, les missions principales sont la prise en charge des personnes malades bien sûr, mais aussi le contrôle de l’infection, la mise en place d’un laboratoire et l’information de la population et des équipes soignantes sur place. Tout cela devant être mené de front et dans l’urgence», décrit la médecin du Centre des maladies virales émergentes. Des activités qui, là encore, nécessitent expertise, capacités d’adaptation et travail de coordination.
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Article repris du site pulsations.swiss