De retour de voyage, une fièvre n’est pas anodine
Patraque à votre retour de vacances? C’est le comble mais il arrive fréquemment que l’on consulte durant le mois qui suit son retour, expliquent les spécialistes de la médecine des voyages. Un signe doit absolument vous alerter: «Si vous avez de la fièvre –plus de 38 °C– en rentrant d’une destination exotique, allez voir un médecin dans un délai de vingt-quatre heures», martèle le Dr Gilles Eperon, chef de clinique dans le service de médecine tropicale et humanitaire aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). En effet, une fièvre peut signaler que l’on a contracté le paludisme (malaria) ou la dengue, deux maladies graves dont la durée d’incubation peut faire qu’elles ne se déclarent qu’une fois revenu en Suisse. Des deux, le paludisme est le plus préoccupant car, faute de traitement rapide, il peut être mortel. «Plus on attend, plus le risque de complications augmente», détaille le spécialiste. Les médecins font donc immédiatement une prise de sang chez un patient fébrile et qui a séjourné dans une zone touchée par le paludisme. En cas de test positif, on démarre tout de suite un traitement. Selon la sévérité de la maladie, il pourra s’agir d’un traitement ambulatoire avec des médicaments pris par la bouche ou au contraire d’une hospitalisation avec la délivrance de remèdes par voie intraveineuse. On compte en Suisse moins de 500 nouveaux cas de malaria par an. Sur la planète, la maladie tue, selon l’OMS, plusieurs centaines de milliers de personnes par an.
Douleurs musculaires
La fièvre dengue, comme le paludisme, se transmet par un moustique et se manifeste notamment par une forte fièvre et des douleurs musculaires violentes. «En l’absence de structures hospitalières modernes, elle peut être mortelle, mais l’est rarement en cas de prise en charge optimale», résume le spécialiste. Deux cents personnes étaient concernées en Suisse en 2015. Moins graves, les troubles digestifs sont la cause numéro 1 de maladies au retour de l’étranger. On estime ainsi qu’on a entre 30 et 60 % de risques d’en développer lors d’un séjour exotique. La majorité des personnes, cependant, ne consultent pas car l’affection se dissipe d’elle-même. «Les infections digestives bactériennes sont généralement «tapageuses» dans leurs effets mais guérissent habituellement seules bien que certaines, sévères, nécessitent la prise d’antibiotiques, explique le Dr Eperon. Les parasites, par contre, tendent à produire des symptômes plus réduits mais persistants.» Autrement dit, si vos troubles digestifs perdurent après que vous êtes revenus en Suisse, prenez la peine de consulter. On peut d’ailleurs tout à fait attraper à l’étranger des maladies qui n’ont rien d’exotique. «On nous adresse régulièrement des malades qui reviennent de voyage mais qui s’avèrent souffrir d’une pneumonie ou d’une infection urinaire haute», poursuit le médecin.
MIEUX VAUT PRÉVENIR
Pour éviter les mauvaises surprises médicales en revenant de destinations lointaines, les conseils de professionnels sont un plus indéniable. A Genève, les Hôpitaux universitaires proposent une telle consultation, à Lausanne, c’est la Policlinique médicale universitaire qui accueille les voyageurs. Préparer son voyage avec une telle consultation (suffisamment à l’avance, on conseille de consulter quatre à six semaines avant le départ!), c’est l’occasion de mettre ses vaccins à jour, de se voir prescrire, selon la zone dans laquelle on se rend, un traitement de secours contre la malaria ou un traitement préventif et de mieux se préparer aux petits bobos comme aux menaces sérieuses. Par ailleurs, les experts suisses en médecine des voyages proposent un site (www.safetravel.ch) qui délivre des conseils médicaux aux voyageurs valides scientifiquement et régulièrement mis à jour.
IST à guetter
Les infections sexuellement transmissibles (IST), enfin, doivent être exclues chez un voyageur malade à son retour. «Les preuves scientifiques ne sont pas très nombreuses mais il est vraisemblable que le risque d’attraper une IST est plus élevé lors d’un voyage, analyse Gilles Eperon. D’abord parce que les comportements changent en vacances, et aussi parce que l’on peut se trouver dans des zones où des virus comme le VIH ou l’hépatite B sont plus répandus qu’en Europe.» Cela concerne aussi des maladies comme la syphilis, la gonorrhée ou la chlamydia. Bref, en raison des temps d’incubation parfois longs et des conditions dans lesquelles on a voyagé, il faut être attentif à son retour et ne pas hésiter à aller voir son médecin. En cas de fièvre, c’est impératif.
En vacances, la peau en première ligne
Les problèmes dermatologiques sont très fréquents en vacances. «Notre peau est notre première ligne de contact avec notre environnement», rappelle la Dresse Laurence Toutous-Trellu, médecin adjointe agrégée dans le service de dermatologie aux HUG. Entre des environnements ou activités inhabituels et des tenues parfois plus estivales, le risque de piqûres d’insectes ou d’animaux aquatiques, de griffures ou de morsures d’animaux ainsi que de blessures, est plus important.
Le soleil peut frapper fort à l’étranger, protégez-vous donc des coups de soleil et de l’insolation. Une allergie au soleil est aussi d’ailleurs possible chez certains individus. «On verra des petits boutons qui démangent au niveau du décolleté et des bras, ou toute zone exposée au soleil», explique la dermatologue. Une consultation spécialisée est dans ce cas conseillée. Attention aussi aux médicaments: certains antibiotiques, par exemple, sont photosensibilisants, c’est-à-dire qu’ils rendent la peau plus sensible au soleil.
Enfin, il arrive que l’on ramène de voyage des hôtes indélicats, les punaises de lit. «Cela reste un phénomène qui concerne les grandes villes, quel que soit le standing de son séjour, détaille la Dresse Toutous-Trellu. Mais cela vaut la peine d’y penser si l’on trouve des piqûres qui démangent fortement et sont groupées.» A vérifier au retour, donc.
Un voyageur averti en vaut deux!
La malaria, cauchemar du voyageur
Grand invité: Daniel Kaufmann, spécialiste du VIH, chef du Service des maladies infectieuses du CHUV
Un nouveau système de surveillance des épidémies
LʹOMS lance un plan stratégique pour endiguer lʹépidémie de Mpox
Dermatite atopique
Une peau sèche avec des plaques rouges, parfois suintantes, sur une ou plusieurs zones du corps, qui s’accompagne par de fortes démangeaisons. La dermatite atopique, plus connue sous le nom d’eczéma atopique, est une affection fréquente de la peau. En raison de l’inconfort qu’elle entraîne et de son impact sur l’image de soi, elle peut être vécue comme invalidante par ceux qui en souffrent. Environ 60% des patients développent la maladie au cours de leur première année de vie et 90% dans les cinq premières années. Si les symptômes ont tendance à s’atténuer, voire à disparaître avec l’âge, dans 10 à 30% des cas, ils persistent à l’âge adulte.
Acné
L’acné est une maladie du follicule sébacé formé par la glande sébacée et le poil. À la puberté, la glande sébacée sécrète du sébum en excès et trop épais, ce qui obstrue son orifice. C’est ce qui s’appelle la séborrhée. Cela provoque alors des comédons ouverts –les fameux points noirs– et des microkystes blancs, aussi appelés comédons fermés. Apparaissent également des pustules et des papules qui sont des petits boutons fermes et lisses.
VIH-Sida
Le sida est dû au VIH (virus de l'immunodéficience humaine). Il se transmet par contact direct avec du sang contaminé, lors de relations sexuelles ou directement de la mère à l'enfant.