Les écrans font-ils grossir les enfants?
«Un petit scotché à un écran reste immobile, ce qui ne favorise pas son développement par le mouvement. En plus, il ne dépense pas d’énergie et, donc, il grossit.» Cette lapalissade résume bien le problème croissant de l’intrusion dans la vie des enfants des créatures de Steve Jobs. Sans oublier leurs ancêtres, sur le point d’être ringardisés: la télévision et l’ordinateur. Un monde technologique qui ne fait que reflèter celui de leurs parents, certes.
Mais là où cela se gâte c’est lorsqu’on découvre les chiffres alarmants de l’obésité infantile. Alors, forcément, on se demande s’il n’y a pas un lien de cause à effet. Un pas que franchit allègrement la Drdéc Nathalie Farpour-Lambert, responsable du programme de soins Contrepoids aux HUG: « La technologie actuelle est contre nous. Nous recommandons avant tout de mettre l’accent sur l’activité physique quand on constate un problème d’excès de poids chez un enfant. Mais il est difficile de lutter contre l’effet-aimant de l’écran.»
Responsabiliser les parents
Une attirance néfaste que devraient théoriquement contrer les parents: «Nous tentons de renforcer leur rôle. De les encourager à mettre des limites à l’utilisation des divers écrans par leur enfant. Après tout, leur faire faire des activités physiques relève de la responsabilité de base des parents, tout comme le bain ou le brossage des dents. Surtout que les recommandations internationales déconseillent de placer un enfant de moins de deux ans devant un écran», rappelle la spécialiste. Mais dans une société qui tend à la déresponsabilisation générale, il est dur d’être entendu, reconnaît la pédiatre.
Il est actuellement établi que la dose d’écran quotidienne est parallèle au risque d’obésité. «Si un enfant est vissé plus d’une heure par jour devant un écran, le risque peut doubler ou même tripler. Et, inversement, moins il regarde un écran, moins le risque est élevé», précise la Dr Nathalie Farpour-Lambert. Qui ajoute: «Ce qui me frappe toujours, c’est le soin que les gens ont à sortir leur chien, alors que leurs enfants… Pourtant, jouer dehors, se promener, découvrir son environnement, ce sont les bases du développement psychomoteur et de la sociabilisation d’un enfant.»
Une société stressée et stressante
Les enfants paient aussi le prix d’une société stressante où les parents courent à droite et à gauche, travaillent les deux et sont souvent séparés (rappelons qu’il y a 50% de divorces à Genève). Le petit est souvent seul et quoi de plus simple et rassurant que de se réfugier devant la télé ou l’iPad. «Sans oublier qu’en plus, les parents ont peur d’envoyer leurs enfants dehors», relève la médecin. Bref, l’écran devient le baby-sitter attitré. C’est facile pour tout le monde, l‘enfant est calme puisqu’il est quasi hypnotisé par ce qu’il voit. «Dans nos consultations, nous proposons aux parents de remplacer l’écran par… le parent pour que le temps de TV ou d’ordinateur se transforme en activité commune parents-enfants. Ou nous les encourageons à inscrire les petits dans des clubs sportifs ou de loisirs, qui ne manquent pas dans notre région. Pour contrer l’écran et l’ennui, autres maux inquiétants des jeunes générations. Les adultes ont la responsabilité de prendre soin de leur enfant et de le faire bouger au moins une heure par jour, afin de favoriser son développement et sa santé. En fait, nous faisons beaucoup de travail éducatif avec les parents», conclut la pédiatre.
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Obésité
L’obésité est une maladie qui augmente le risque de survenue d’autres maladies et réduit l’espérance et la qualité de vie. Les patients atteints de cette accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle nécessitent une prise en charge individualisée et à long terme, diététique et comportementale.