L’altitude: une alliée pour perdre du poids

Dernière mise à jour 27/11/24 | Article
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Après avoir constaté qu’au sein des populations vivant à plus de 1000 m d’altitude, la proportion d’individus obèses était inférieure à la moyenne, des chercheurs ont étudié les bénéfices de la moyenne montagne sur la perte de poids. Et le résultat est clair: l’altitude représente en effet une approche intéressante pour les personnes en surpoids ou obèses.

Quelques chiffres

1 sur 8: la proportion de personnes obèses dans le monde.

x2: l’obésité a plus que doublé chez les adultes depuis 1990 et a quadruplé chez les adolescents.

13: l’obésité est un facteur de risque dans l’apparition de 13 cancers différents.

10%: une perte de 10 % du poids total diminue le risque cardiovasculaire.

L’obésité est devenue en quelques décennies un véritable enjeu de santé publique. À l’échelle mondiale, un individu sur huit est considéré comme obèse, c’est-à-dire présentant un indice de masse corporelle (IMC)** supérieur à 30. Une tendance à la hausse, en particulier dans les pays industrialisés et en voie de développement, qui n’est pas sans conséquence sur la santé des personnes concernées. En effet, l’obésité s’accompagne souvent de complications telles que le diabète, l’hypertension artérielle ou certains types de cancers.

L’obésité résulte d’un déséquilibre dans l’organisme entre les apports de l’alimentation et la dépense énergétique, causé le plus souvent par une méconnaissance des bonnes habitudes alimentaires et le manque d’activité physique. Un entraînement d’intensité modérée est donc généralement recommandé aux personnes en surpoids ou obèses, non seulement dans un but de perte de masse grasse, mais aussi pour améliorer le niveau de condition physique et prévenir le développement de maladies cardiovasculaires.

Aide à la perte de poids

Quand on cherche à perdre du poids, l’entraînement est donc un allié de choix. Mais le pratiquer en altitude pourrait en maximiser les bienfaits. En effet, lorsqu’il est en altitude, le corps entre dans un état d’hypoxie, soit un manque d’apport en oxygène, qui se traduit par une baisse de son taux dans le sang. Or l’oxygène est indispensable au fonctionnement des muscles et des organes. Cette situation hypoxique représente donc un stress pour l’organisme. Pour y remédier, ce dernier va induire des modifications physiologiques pouvant, selon la durée de l’exposition et la sévérité de l’altitude, s’avérer bénéfiques pour la santé. Ainsi, par exemple, le simple fait de se trouver en altitude, ou mieux, de pratiquer un exercice physique en altitude, permet notamment de créer une balance énergétique négative, favorisant la perte de poids.

Par ailleurs, l’altitude entraîne une diminution de la sensation de faim, un phénomène connu sous l’expression « anorexie d’altitude ». Cette dernière, liée à l’exposition hypoxique, a été décrite comme une diminution de la quantité de nourriture ingérée faisant suite à la perte d’appétit. En résulterait une production accrue d’hormones de la satiété comme la leptine, qui serait aussi accompagnée par une réduction de l’hormone ghréline stimulant la sensation de faim. Sans surprise, des chercheurs ont ainsi observé aux États-Unis que lorsque l’altitude de résidence augmente, le taux d’obésité baisse.

Des effets bénéfiques sur la santé en général

En résumé

L’altitude...

• réduit les contraintes mécaniques liées à une pratique sportive;

• diminue la sensation de faim;

• participe à la protection cardiovasculaire.

Et ce n’est pas tout. Plusieurs études ont montré que la pratique d’un sport en altitude permettait d’obtenir les mêmes bénéfices cardiorespiratoires, sur la condition physique et la composition corporelle qu’un programme d’entraînement en normoxie (autrement dit dans les conditions en plaine), mais avec une intensité plus faible, par exemple en marchant plus lentement. Ce constat est particulièrement intéressant pour les personnes en surpoids, car, à pratique sportive égale, les contraintes mécaniques au niveau des os et des articulations seront moindres en altitude.

Il est également avéré qu’à une altitude modérée (entre 1000 et 1800 m), la baisse de la pression en oxygène dans l’air ambiant a de multiples bienfaits sur la santé cardiovasculaire. L’exposition aiguë à l’hypoxie induit notamment, via la diminution de la pression artérielle en oxygène, une augmentation du flux sanguin, une oxygénation des muscles et une relaxation des vaisseaux sanguins. Nul besoin d’être un athlète pour profiter de ces avantages, la pratique d’un exercice physique suffit.

Comment faire?

Rien de tel que la montagne donc pour lutter contre le surpoids et l’obésité. Les personnes concernées, qui ont souvent des difficultés à courir, voire à marcher longtemps sans douleur, peuvent utiliser l’altitude pour faire de l’exercice et augmenter ainsi leur dépense énergétique. L’exposition permanente à des altitudes allant de 1500 à 2500 m durant plusieurs semaines, associée à une activité physique d’intensité moyenne telle que la randonnée, est une pratique de plus en plus courante pour améliorer sa santé.

À noter que plusieurs études ont été menées, non pas à la montagne, mais dans des chambres hypoxiques recréant les conditions de l’altitude naturelle. Il en est ressorti qu’un entraînement de 90 minutes à faible intensité réalisé trois fois par semaine pendant huit semaines conduirait à des pertes de poids plus importantes que le même programme suivi au niveau de la mer.

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* Adapté de: Millet G, Girard O. Je bouge… en altitude. Éd. Planète Santé, 2019.

** IMC = poids (kg)/taille (cm)2. On parle de surpoids pour un IMC compris entre 25 et 30, d’obésité lorsqu’il dépasse 30.

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Paru dans Planète Santé magazine N° 55 – Décembre 2024

 

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