Les mécanismes du poids
On en a souvent une légère idée… mais pour savoir si on a un poids sain, le premier réflexe est de monter sur la balance. Or, elle n’est pas forcément le meilleur juge, selon le Dr Dimitrios Samaras, spécialiste en nutrition à Genève pour qui le poids est comme une «boîte noire».
Pour en avoir une meilleure estimation, il faut d’abord mettre en rapport son poids et sa taille, en calculant son indice de masse corporelle (IMC). Cet outil permet d’estimer rapidement le surpoids et l’obésité de l’adulte, quels que soient son âge et son sexe. La formule est simple: il suffit de diviser le poids (en kg) par la taille (en m) au carré (voir infographie).
Un IMC normal correspond à une valeur entre 18,5 et 24,9 kg/m2. Un IMC égal ou supérieur à 25 indique un surpoids. Egal ou supérieur à 30, il est synonyme d’obésité. Au-delà de 40, on parle d’obésité morbide, ce qui signifie que l’excès pondéral est fortement lié à d’autres maladies telles que le diabète, l’hypercholestérolémie, les apnées du sommeil, des douleurs ostéo-articulaires, etc.
Une question de centimètres?
L’IMC définit avant tout une zone de normalité, mais l’outil à lui seul ne suffit pas car ne tient pas compte de la constitution de la personne, de sa composition corporelle (rapport entre masse grasse et masse musculaire) et de la localisation de la graisse, comme l’explique Dominique Durrer, médecin spécialiste en nutrition à Vevey et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet: «Une personne très musclée peut avoir un IMC élevé, alors qu’elle a plus de muscles que de graisses». Il faut donc mesurer également le tour de taille, grâce à un ruban que l’on place à mi-distance entre la dernière côte et la pointe de la hanche, à la fin d’une expiration normale (voir infographie). Un tour de taille élevé indique la présence de graisse intra-abdominale, qui est un facteur de risque de diabète et de maladies cardio-vasculaires.
Une silhouette en pomme ou en poire?
Utile, la graisse est toutefois nocive si on en a trop et en particulier sur certaines parties du corps. A cet égard, les spécialistes distinguent deux formes d’obésité: androïde (en forme de pomme) et gynoïde (en forme de poire) (voir infographie). Quand la graisse se concentre sur le haut du corps (tronc et abdomen), elle expose davantage aux risques évoqués ci-dessus. Cette silhouette «pomme» est plus courante chez les hommes. Quand la graisse est localisée surtout dans le bas du corps (les hanches, les cuisses et les fesses), elle a une fonction plus protectrice (par exemple, réserve en période d’allaitement). Cette silhouette «poire» est plus courante chez les femmes.
De la graisse ou du muscle?
Au-delà du nombre de kilos sur la balance, c’est avant tout la composition corporelle qui compte, soit la répartition entre la masse grasse et la masse maigre (muscles, eau et organes). Retrouver un poids sain consiste à faire fondre la graisse tout en préservant voire en augmentant sa masse musculaire. C’est grâce à la pratique d’une activité physique que l’on va pouvoir améliorer la composition corporelle et affiner son tour de taille. Pour évaluer le taux de graisse –que l’on va corréler avec l’âge, le poids, la condition physique– il faut recourir à un système de bio-impédance, de préférence auprès d’un spécialiste. Une balance à impédancemétrie envoie une impulsion électrique dans chaque jambe, tandis que deux électrodes analysent le haut du corps. Le courant de faible intensité parcourt l’eau qui se trouve dans les muscles et rencontre une plus grande résistance lorsqu’il s’agit de tissus adipeux. Basées sur deux points, les balances du commerce donnent des indications imparfaites car ne tiennent pas compte du haut du corps.