Bronchopneumopathie obstructive : le rôle des virus
Quelques aspects de la maladie
Longtemps stigmatisée comme « la simple toux des fumeurs », la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une affection pulmonaire complexe, caractérisée par une obstruction des voies aériennes. Elle est consécutive à une inflammation provoquée par des substances toxiques irritantes, principalement le tabac et la pollution atmosphérique.
En Suisse, près de 400 000 personnes souffrent de BPCO. Selon les données de l’OMS, c’est la seule maladie dont la mortalité ne cesse d’augmenter et il est prévu qu’elle devienne la troisième cause de mortalité à l’échelle mondiale en 2020. L’évolution naturelle de cette maladie est rythmée par des poussées ou phases d’«exacerbation», durant lesquelles la sensation de manque d’air, la toux et les crachats sont plus importants. Ces exacerbations deviennent de plus en plus fréquentes avec la progression de la maladie et ont un impact négatif sur la qualité de vie des patients.
Nouveautés dans la compréhension de la maladie
Historiquement, les exacerbations ont été principalement attribuées à des infections bactériennes et traitées par des antibiotiques en association avec de la cortisone. Néanmoins, on considère aujourd’hui que seules 50% des exacerbations sont réellement dues à des infections bactériennes. Dès lors, dans la moitié des cas, l’utilisation d’antibiotiques est inadéquate, ce qui a des conséquences fâcheuses sur l’émergence de bactéries résistantes plus difficiles à traiter. Depuis quelques années, plusieurs études se sont intéressées au rôle des virus lors des exacerbations de BPCO et ont permis d’identifier qu’ils intervenaient dans plus de la moitié des cas. Les exacerbations dues aux virus semblent plus sévères et le temps de récupération est plus long que lors d’une infection bactérienne.
Actuellement, la grande difficulté réside dans le fait que dans 25% des exacerbations, on retrouve une coinfection à la fois de virus et de bactéries, sans que l’on puisse déterminer exactement le germe qui est responsable. C’est dans ce contexte que des recommandations internationales réservent l’utilisation des antibiotiques seulement en présence de critères cliniques définis (voir tableau). Ces recommandations sont néanmoins peu précises et vieillissantes. De nouveaux tests diagnostiques devraient être développés afin de mieux identifier les personnes pouvant bénéficier d’un traitement antibiotique ou antiviral, ce qui permettrait probablement de réduire de manière considérable l’utilisation d’antibiotiques.
Définition selon Anthonissen [1] |
Traitement antibiotique si: |
a) Augmentation du manque d’air |
A+B+C |
b) Augmentation volume expectorations |
C+A |
c) Augmentation purulence expectorations |
C+B |
Définition selon GOLD [2] |
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Changement des symptômes respiratoires amenant à une modification de traitement |
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a) léger: majoration aérosol |
C |
b) modéré: ajout cortisone |
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c) sévère: nécessitant hospitalisation aux soins intensifs |
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Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
La bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO[1] est l’une des conséquences insidieuses du tabagisme. En effet, une exposition répétée au tabac, ainsi qu’à d’autres polluants, provoque à la longue un rétrécissement des voies respiratoires, avec son lot de symptômes: toux chronique, expectorations et essoufflement. Un diagnostic est indispensable pour freiner l’évolution de cette maladie qui touche près de 400’000 personnes en Suisse.
[1] Le terme générique de bronchopneumopathie obstructive chronique (BPCO) regroupe un ensemble de maladies respiratoires, dont les plus connues sont la bronchite chronique obstructive et l’emphysème.
Cancer du poumon
Chaque année en Suisse, on dénombre environ 4100 nouveaux cas de cancer du poumon (carcinome bronchique), ce qui représente 10 % de toutes les maladies cancéreuses. Le cancer du poumon touche plus souvent les hommes (62 %) que les femmes (38 %). C’est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme, et le troisième chez la femme. C’est aussi le plus meurtrier, avec 3100 décès par an.