Vapoter? Pas sans risques
Depuis quelques années, la vapoteuse s’est fait une place dans le quotidien de certains fumeurs et fumeuses. Une alternative à la cigarette traditionnelle qui tend à se démocratiser, mais pour laquelle aucune réglementation n’avait encore été mise en place. C’est chose faite depuis octobre dernier, date à laquelle le Parlement fédéral a voté la loi sur les produits du tabac, concernant le tabac en général et la cigarette électronique en particulier. «Cette loi vise à réguler l’usage de la vapoteuse, ce qui n’avait encore jamais été fait au niveau fédéral», explique le Pr Jean-Paul Humair, médecin adjoint agrégé au Service de médecine de premiers recours des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et directeur du Centre d’information pour la prévention du tabagisme (CIPRET) à Genève.
Parmi les mesures d’encadrement figurent la composition des produits et le niveau de nicotine maximal admis, ainsi que la vente et la publicité. L’interdiction de vente aux personnes mineures et la présence d’avertissements sanitaires sur les emballages sont aussi désormais inscrites dans cette loi qui sera mise en vigueur en 2023. Le 13 février dernier, l’initiative populaire «Enfants sans tabac» a aussi été acceptée par près de 57% de la population. Une loi qui permet d’inscrire dans la Constitution le principe d’interdiction de la publicité pour le tabac destinée aux jeunes en particulier.
Risque d’addiction
Des réglementations bienvenues, car le vapotage n’est pas une pratique anodine. «En 2019, par exemple, il y a eu aux États-Unis une épidémie de pneumonies aiguës toxiques due au vapotage de liquide contenant du THC acheté sur le marché illégal, auquel un produit très huileux, l’acétate de vitamine E, avait été ajouté frauduleusement», relate le spécialiste.
Même en cas d’utilisation «normale», malgré le manque de données sur ses effets nocifs à long terme, quelques indications sont déjà disponibles sur les principaux dangers liés à la cigarette électronique. Le vapotage avec nicotine expose notamment à un risque d’addiction à cette substance quasiment aussi important que pour le tabac fumé. «Les risques englobent également des effets indésirables bénins à court terme, tels que toux, mal de gorge ou palpitations, mais nous ne savons pas encore si des maladies cardiovasculaires, pulmonaires ou des cancers sont susceptibles de se développer sur la durée», précise Jean-Paul Humair. En effet, pour le moment, seules de très faibles concentrations de quelques substances cancérigènes ont été recensées.
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Article repris du site pulsations.swiss