Quand le cannabis empêche les jeunes de dormir
[TEXTE: CLÉMENTINE FITAIRE]
Une équipe de chercheurs français s’est penchée sur la corrélation entre la consommation de cannabis et la qualité du sommeil. D’après leurs résultats, publiés dans la revue Psychiatric Research, la probabilité de souffrir d’insomnie serait supérieure de 45% chez les consommateurs réguliers de cannabis par rapport aux non-consommateurs. Des données qui viennent à l’encontre de l’idée communément acquise que fumer un joint aiderait à s’endormir plus facilement. «Effectivement, une prise ponctuelle peut diminuer la latence d’endormissement, les éveils nocturnes et augmenter le sommeil profond. Mais nous montrons que la consommation régulière va induire des troubles divers: qualité subjective du sommeil, insomnie, qualité de l’éveil pendant la journée et sensation de privation de sommeil», explique le Pr Christophe Tzourio, coauteur de l'étude, neurologue et chercheur à l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
Tous facteurs confondus, près de la moitié des 18-25 ans seraient concernés par des troubles du sommeil, avec des conséquences sur la santé mentale et physique, ainsi que sur les résultats scolaires. «Ces troubles sont souvent très présents chez les jeunes, car leur maturation des rythmes veille-sommeil n’est pas totalement terminée. C’est aussi un public soumis à de multiples pressions psychologiques qui ont un impact sur la qualité du sommeil», ajoute le chercheur.
Plus dʹinformations avec Christophe Tzourio, neurologue, professeur d'épidémiologie et chercheur à lʹInstitut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) à lʹUniversité de Bordeaux. Il est également coauteur de lʹétude en question. Un sujet préparé par Sarah Dirren.
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Le lab santé étudiants: Christophe Tzourio