Du placenta pour réparer la cornée
(Texte: Aude Raimondi)
Telle une bulle protectrice, le placenta apporte au fœtus tout ce dont il a besoin pour se développer. Un organe très important donc pendant la grossesse, mais pas seulement. Ses propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes et cicatrisantes sont aussi utiles en ophtalmologie.
Dans les cas d’infection sévère de la cornée avec un retard de cicatrisation, la membrane amniotique peut agir comme une sorte de pansement. Cette structure très fine, translucide et souple est la paroi interne du placenta. Au bloc opératoire, l’ophtalmologue la fixe à la cornée avec un fil de suture. Ce processus va permettre de calmer l’inflammation, aspirer les toxicités et contribuer à la cicatrisation. En temps normal, des résultats sont déjà constatés après deux à trois jours. Puis la membrane se résorbe toute seule en quelques semaines et il suffit alors de retirer les fils.
Ce processus demande bien sûr une minutieuse préparation. Si la mère donne son consentement, le placenta est tout d’abord acheminé vers une biobanque de tissus pour être contrôlé, analysé et découpé en fins fragments. Un seul placenta permet de préparer une trentaine de patchs prêts à être greffés. Le grand avantage de cette méthode: la membrane amniotique ne provoque pas de réaction du système immunitaire. Il n’y a donc quasiment aucun risque de rejet.