Quand faire pipi pose problème

Dernière mise à jour 10/11/15 | Article
Quand faire pipi pose problème
Vous ressentez des brûlures ou des douleurs en urinant? Vous faites une pause pipi toutes les 10 minutes? Votre urine a une forte odeur? Quand faire pipi pose problème, une consultation chez le médecin peut s’avérer nécessaire. Tour d’horizon de certains symptômes.

Aller faire pipi est une activité banale, à laquelle on prête généralement peu d’attention. Hormis un certain soulagement, «la vidange de la vessie ne provoque en principe aucune gêne et n’est associée à aucun symptôme. Quand tout va bien, l’urine doit être claire et sans odeur prononcée», rappelle le Dr Arachk de Gorski, spécialiste en urologie aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Néanmoins, il arrive que la chose devienne problématique. Si vous constatez l’un des symptômes suivants, parlez-en à votre médecin (cet article n’a pas pour but de poser des diagnostics).

Ça me pique / me brûle quand je vais aux toilettes

Une sensation de picotement ou de brûlure peut survenir au moment d’uriner. Généralement, on pense à une infection urinaire basse, par exemple une cystite chez la femme, une cysto-prostatite (infection urinaire avec atteinte de la vessie et de la prostate) chez l’homme ou une urétrite (infection de l’urètre). Une infection bactérienne ou une infection sexuellement transmissible (chlamydiae ou gonocoque) peuvent en être à l’origine. Il n’est pas rare que cette gêne s’accompagne d’autres symptômes, comme des envies plus fréquentes d’aller aux toilettes, avec une quantité d’urine plus faible et une urine malodorante.

«Généralement, l’inconfort pousse les personnes souffrant de ces symptômes à consulter rapidement leur médecin, soit un ou deux jours après leur apparition», déclare le Dr Arachk de Gorski.

La présence de fièvre peut être signe d’infection des reins ou de la prostate et doit être prise très au sérieux.

J’ai tout le temps envie de faire pipi

Le fait de devoir se rendre fréquemment 1 aux toilettes est un comportement très répandu, en particulier chez les femmes. Plusieurs problèmes peuvent en être à l’origine, mais il résulte le plus souvent de mauvaises habitudes mictionnelles. «La pollakiurie est une forme de stress. La vessie étant le miroir de l’âme», illustre le spécialiste. Un bilan devra être réalisé pour éliminer des causes telles que le cancer, les infections, les calculs des voies urinaires ou autres maladies chroniques. Si aucune de ces pathologies n’est détectée, un traitement de physiothérapie en vue d’une réadaptation et la mise en place de nouvelles habitudes, avec ou sans appui médicamenteux (traitement à base d’anticholinergiques ou d’autres nouvelles molécules), sera proposé pour soigner une vessie hyperactive.

J’ai du sang dans mes urines

L’urine doit être claire, de couleur jaune voire orangée. Certains aliments peuvent certes lui donner une couleur plus prononcée, comme ceux à base de vitamine C qui la rendent plus jaune ou la betterave rouge qui la rend plus orangée, mais cela est normal. En revanche, ce qui ne l’est pas, c’est – hors périodes menstruelles pour les femmes – d’avoir du sang dans les urines. Si cela se produit, il est conseillé de consulter son médecin rapidement dans les jours qui suivent pour faire un bilan, d’autant plus si ce symptôme est associé à des douleurs dans les reins par exemple. Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’une «hématurie macroscopique»: une cystite hémorragique, des calculs rénaux, voire un cancer (de la vessie, de la prostate, des voies urinaires, des reins). L’âge du patient va orienter le diagnostic. En effet, chez les jeunes, le risque d’infection est le plus probable. Chez les femmes de 40 à 60 ans, on pensera d’abord à une infection, puis à un calcul rénal et enfin à un éventuel cancer de la vessie. Chez les hommes de cette tranche d’âge, on redoute davantage un cancer. De même, chez les plus de 60 ans –les deux sexes confondus– le risque de cancer est plus grand que celui d’une infection ou d’un calcul rénal, c’est donc ce que le médecin cherchera à éliminer en premier.

Une urine marron foncé peut indiquer la présence de selles dans les urines, due à une communication anormale entre la vessie et le tube digestif («fécalurie»). La prise en charge de ce qu’on appelle des fistules est alors nécessaire.

J’ai mal quand j’urine

L’intensité de la gêne au moment d’uriner va dépendre de la sensibilité de chacun. La présence d’une véritable inflammation va provoquer une brûlure ou douleur, comme si les tissus étaient incisés par des lames de rasoir. Celle-ci peut être provoquée par une infection sexuellement transmissible telle qu’une chlamydiae ou une gonorrhée, bien que ces maladies puissent également être asymptomatiques, du moins chez la femme.

Mon urine a une forte odeur

L’urine, si elle est concentrée, en raison d’un apport hydrique insuffisant, peut avoir une odeur forte, mais elle ne sera pas malodorante. En cas d’infection en revanche, l’urine peut avoir une odeur répugnante. Il sera alors nécessaire de consulter pour en connaître la cause et traiter adéquatement.

Dès que j’entends le robinet couler, j’ai envie de faire pipi

Cette urgence qui accompagne l’envie de faire pipi est classique d’une vessie qu’on dit hyperactive. C’est le syndrome «de la clé dans la serrure»: à peine arrivées chez elles, les personnes qui en souffrent ne peuvent plus se retenir et vont avoir des fuites urinaires si elles ne trouvent pas immédiatement des toilettes. Pour d’autres, c’est le fait de se laver les mains qui déclenchera le phénomène. On parle d’incontinence par impériosité. Le problème est plus courant chez les femmes que chez les hommes. En cause, la vessie qui se contracte involontairement, sans qu’on le commande.

Un bilan uro-dynamique réalisé par un urologue sera nécessaire pour poser un diagnostic d’hyperactivité détrusorienne et pour écarter d’autres pathologies qui pourraient être responsables du problème. Les contractions involontaires de la vessie peuvent, en effet, soit être isolées, soit être secondaires à une maladie chronique (AVC, diabète, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, etc.).

J’ai des fuites quand j’éternue ou quand je rigole

L’incontinence à l’effort se caractérise par des fuites urinaires involontaires survenant lors d’ «effort » comme un fou rire, un éternuement, un changement de position, ou encore le port d’une charge. En cas d’affaiblissement du plancher pelvien (cet ensemble de tissus qui soutient la vessie notamment et permet le contrôle de l’écoulement d’urine) ou du sphincter (muscle circulaire qui se contracte ou se détend pour laisser passer l’urine), une pression brutale de la région abdominale peut entraîner des fuites. Chez la femme, les contraintes dues aux grossesses, à l’accouchement, au surpoids ou à la constipation ainsi que la ménopause fragilisent, à long terme, le périnée (on parle de «capital périnée») et peuvent alors être la cause de ce type d’incontinence. Chez l’homme, les problèmes liés à la prostate, la chirurgie et la radiothérapie sur cette région, sont susceptibles d’abîmer ou d’altérer le sphincter et de causer une incontinence.

Chez la femme, le traitement consistera en première intention en des séances de physiothérapie ainsi qu’en une amélioration du transit-intestinal voire une perte de poids si nécessaire. La chirurgie (pose de bandelettes) sera envisagée en cas d’échec. Chez l’homme, la physiothérapie peut améliorer cette incontinence et en cas d’évolution défavorable le recours à la chirurgie sera nécessaire (sphincter artificiel par exemple).

Je vais très souvent faire pipi quand je suis stressé(e)

Aller fréquemment(1)aux toilettes et uriner de petites quantités est typique d’une hyperactivité vésicale pouvant être due au stress, couplé à de mauvaises habitudes mictionnelles. C’est souvent le fait de patients jeunes, grands buveurs de thé ou de café et fumeurs. Le médecin proposera d’abord à ces patients de tenir un calendrier mictionnel (quantités bues, volumes urinés, fréquence, heures, etc.) pour cerner le problème et les incitera à améliorer leur qualité de vie avec une diminution du stress et l’instauration de nouvelles habitudes –les bonnes habitudes sont à débuter dès l’enfance.

Mon urine est mousseuse

Une urine mousseuse peut indiquer la présence de protéines dans les urines, ce qui n’est pas normal. Un bilan sera nécessaire pour le vérifier et, en cas de résultat positif, en déterminer la cause (diabète, maladie auto-immune, hypertension artérielle, etc.). Le diabète va en effet altérer les vaisseaux et membranes des reins qui vont alors éliminer des éléments dont le corps a pourtant besoin, parmi lesquelles des protéines.

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1. Normalement, nous urinons 5 à 6 fois par jour, plus éventuellement une fois pendant la nuit.

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