La fièvre en dix questions
EXPERTS
La fièvre, c’est quoi?
On considère qu’un individu a de la fièvre, lorsque sa température corporelle dépasse les 38° C. La fièvre est un mécanisme de défense naturel, signe de la présence d’une infection dans le corps, elle-même causée par des virus ou des bactéries. Si les enfants ont tendance à avoir de la fièvre plus souvent que les adultes, c’est parce qu’ils sont davantage confrontés à de telles agressions, jusqu’à plusieurs fois par an chez les moins de 5 ans.
Que se passe-t-il dans le corps lorsqu’on a de la fièvre?
Lors d’un épisode de fièvre, le «thermostat interne» signale une température corporelle supérieure à la température normale de 37° C. Dans un premier temps, le corps se met à frissonner pour augmenter sa température centrale et retrouver son équilibre. Les extrémités du corps (les mains et les pieds) deviennent froides, tandis que le centre du corps se réchauffe. Après cette première phase, la fièvre s’installe. Puis, le corps se met à transpirer pour évacuer cette chaleur.
La fièvre chez l’enfant, c’est grave?
Souvent source d’inquiétude pour les parents, la fièvre n’est en réalité pas dangereuse en soi. Plus que les valeurs indiquées par le thermomètre, c’est l’état général de l’enfant qui compte et qu’il faut surveiller. Ainsi, si l’enfant respire mal, est difficile à réveiller, a le teint grisâtre, est confus, a des convulsions, n’a pas uriné depuis plus de 8 heures ou est âgé de moins de 3 mois, il faut consulter immédiatement. Aussi, si on réussit à faire baisser la fièvre, mais que son état ne s’améliore pas, il est préférable d’appeler de suite le médecin. Dans les autres cas, les parents peuvent prendre rendez-vous au besoin chez leur pédiatre.
Comment prendre la température?
Il n’est pas toujours facile de prendre la température des tout petits, parce qu’ils ont tendance à gesticuler et parce qu’on craint de leur faire mal. En marge du thermomètre classique (en verre ou digital), les fabricants ont imaginé de nouvelles solutions: le thermomètre frontal à infrarouge, auriculaire ou tympanique, ou la lolette, par exemple. Si les spécialistes déconseillent cette dernière solution, tous les autres moyens sont considérés comme suffisamment fiables et précis pour un usage dans le cadre familial. A noter toutefois que la prise par voie rectale (la plus proche de la température centrale) ou axillaire (à laquelle il convient d’ajouter un demi degré) sont les plus recommandées.
Faut-il faire baisser la fièvre?
Il n’est pas indispensable de faire baisser la fièvre. Cela peut même s’avérer contre-productif, dans la mesure où elle permet au corps de combattre l’infection dont il est victime. Si cela est nécessaire, on prendra des mesures physiques ou médicamenteuses surtout pour améliorer le confort de l’enfant. Mais s’il dort bien, on ne le réveillera pas, ni pour prendre sa température ni pour lui administrer un médicament contre la fièvre.
Quels moyens physiques pour lutter contre la fièvre?
Pour faire baisser la fièvre, on privilégiera d’abord des moyens physiques, tels que déshabiller l’enfant. Même s’il frissonne dans un premier temps, il ne faut surtout pas le couvrir de multiples couches, au risque de maintenir une température élevée. Des sous-vêtements légers en coton suffisent. Il faut également veiller à baisser le chauffage dans sa chambre, pour maintenir une température qui ne devrait pas excéder les 18° C.
Le bain, une bonne solution pour faire baisser la température?
C’est un vieux remède de grand-mère. Mais faire prendre un bain tiède à un enfant fiévreux est-il vraiment judicieux? Pas forcément. Certes, le baigner dans une eau plus fraîche que la température de son corps peut faire baisser la fièvre, mais ce n’est pas très confortable pour lui. Déjà frissonnant, il pourrait avoir froid et risque d’être gêné par toutes les manipulations que le bain suppose: déshabillage, séchage, rhabillage. Le problème est le même avec l’application de lingettes humides sur le visage.
Quels moyens médicamenteux pour lutter contre la fièvre?
L’administration de fébrifuges peut être utile, car elle va diminuer la température pendant 4 à 6 heures mais ne soignera pas l’infection responsable de cette fièvre. En première ligne, on donnera du paracétamol. Si la fièvre n’a pas baissé trois heures plus tard, on peut donner (uniquement chez les plus de 6 mois !) en complément des anti-inflammatoires anti-stéroïdiens (ibuprofène).
Attention, en matière de médicament, il faut impérativement respecter les prescriptions et les dosages, en fonction de l’âge et du poids de l’enfant. Adressez-vous à votre médecin ou à votre pharmacien et ne donnez en aucun cas à votre enfant des médicaments réservés aux adultes. Aussi, les antibiotiques en général sont inutiles contre la fièvre.
Idées reçues sur la fièvre
- Les poussées dentaires provoquent-elles de la fièvre?
Les poussées dentaires s’accompagnent souvent de symptômes locaux (gencives enflées, rougeurs sur les joues, sécrétions de salive), voire d’une légère fièvre. Si la température est supérieure à 39° C, cela veut dire que l’enfant souffre certainement d’une autre infection. Dans ce cas, il est préférable de demander l’avis du pédiatre.
Mais il n’y a pas de lien de cause à effet entre les poussées dentaires et une haute fièvre. Il s’agirait plutôt d’une coïncidence. En effet, il arrive fréquemment que l’enfant souffre d’infections virales alors même que ses dents sortent.
Idées reçues sur la fièvre
- Les poussées de croissance sont-elles propices à des épisodes de fièvre?
Non. Aucune évidence scientifique n’a montré de relation entre la fièvre et les poussées de croissance. Il arrive toutefois que l’enfant ait de la température sans aucun autre signe extérieur. Dans ces cas de «fièvre sans foyer», il faut rechercher la source de l’infection, surtout chez les plus jeunes enfants.
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