Quand le désir s’en va
Une baisse du désir peut avoir de nombreuses origines
- Organiques: fatigue, manque d’activité physique, maladies, affections gynécologiques, douleurs, etc.
- Toxiques: certains médicaments, alcool en excès, drogues.
- Psychologiques: stress, anxiété, dépression, etc.
- Relationnelles: problèmes de couple, peur de l’engagement, etc.
* Adapté de : J’ai envie de comprendre… Ma sexualité (femme), de Ellen Weigand, Ed. Planète Santé, 2016.
Le désir est universel, présent dans toutes les cultures et tous les pays. Pour autant, il n’est pas aisé de le définir. C’est un phénomène très personnel, dépendant de beaucoup de facteurs psychiques, physiques, sociaux et relationnels. Ceux-ci changent avec le temps et les expériences de vie. Mais il arrive que le désir disparaisse et provoque d’importantes souffrances individuelles et au sein du couple. Selon les études sur les troubles du désir féminin, entre 10 et 50 % des femmes adultes vont rencontrer des difficultés sexuelles liées au désir au fil de leur vie.
Toutefois, une personne qui ressent moins ou pas du tout de désir n’en souffre pas forcément directement. Il est important de consulter si les problèmes durent depuis plusieurs mois et provoquent une souffrance personnelle et/ou au sein du couple. Pour établir un diagnostic, le médecin doit effectuer un certain nombre d’examens, dont un bilan de santé général, un questionnement sur le contexte social, familial et psychologique, ainsi qu’une discussion sur la sexualité de la personne. Les questions ayant trait à l’intimité peuvent bien sûr être gênantes à aborder. Les médecins disposent donc de questionnaires confidentiels par écrit, qui peuvent rendre la tâche moins délicate. Ce bilan permettra au professionnel de la santé d’identifier les causes exactes du trouble et de proposer le traitement le plus adapté.
Thérapies sexuelles combinées
Que l’origine du trouble soit physiologique ou non, le traitement devrait toujours s’accompagner d’une thérapie en lien avec les aspects émotionnels, psychologiques et relationnels. L’objectif de la plupart des sexothérapies est d’éliminer les comportements résultant d’un mauvais apprentissage de sa sexualité, de craintes, de fausses croyances ou de dysfonctionnements communicationnels au sein du couple.
Osez la masturbation!
Un certain nombre de sexothérapies recourent à divers exercices de masturbation. L’autostimulation reste une pratique souvent considérée comme anormale et prohibée. Pourtant, c’est souvent une voie efficace pour atteindre une sexualité épanouie. Selon les besoins, un sexologue peut donc suggérer des exercices à pratiquer seule ou avec son partenaire, pour redécouvrir son corps et son fonctionnement.
Pourquoi la pilule coupe parfois la libido?
Avec la prise d’une pilule contraceptive, l’équilibre hormonal est modifié. Il y a, par exemple, moins de testostérone qui circule dans le corps. Chez certaines femmes, ces variations hormonales perturbent la libido. «Il est relativement compliqué d’être sûr que la pilule est la responsable d’une baisse de désir, témoigne la Dre Sandra Fornage, gynécologue et spécialiste en médecine sexuelle. Le meilleur moyen d’établir la relation de cause à effet est d’arrêter la pilule un certain temps pour voir si la situation s’améliore.» D’autres moyens contraceptifs sont alors possibles, comme l’utilisation du préservatif ou le port d’un stérilet en cuivre, sans hormones.
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Paru dans le hors-série « Votre santé », Le Nouvelliste/La Côte, Novembre 2019.