Comment gérer une relation toxique au travail?

Dernière mise à jour 23/09/20 | Article
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Les relations malsaines peuvent pourrir l’ambiance de travail et ruiner la santé d’un individu. Il est possible de s’en extraire.

De quoi parlons-nous?

Par définition, une relation est toxique lorsqu’elle ne nous fait pas du bien. Ce n’est pas que nos rapports avec les autres doivent être toujours idylliques: les désaccords sont normaux et ils s’avèrent même utiles, car le fait de les surmonter permet de créer une confiance mutuelle. À l’inverse, une relation toxique est jalonnée de conflits qui se soldent par la défaite de l’un ou l’autre, générant une méfiance croissante.

Il est assez facile de savoir si une relation est toxique. Si vous ressentez une boule à l’estomac dès que vous tombez sur le nom d’un collègue en ouvrant votre boîte de messagerie, pas de doute : elle est toxique. Un test simple pourrait donc être de penser à la personne et d’observer vos réactions physiques: éprouvez-vous une tension intérieure, une angoisse? Ces signes trompent rarement.

Dans une relation toxique, on peut retrouver l’une ou l’autre forme de harcèlement: psychologique (on parle également de harcèlement moral ou de mobbing) ou sexuel. Mais il s’agit en tous les cas d’une relation conflictuelle. Le plus souvent, le malaise s’instaure de manière insidieuse. La victime se voit lentement mais sûrement privée de la possibilité de s’exprimer: on prend l’habitude de lui couper la parole, on l’ignore, on raille ses réponses, on la regarde en coin en souriant ironiquement, on colporte des rumeurs peu flatteuses sur son compte, on lui confie des tâches absurdes ou on «oublie» de l’inviter à un briefing parce que sa présence n’était prétendument pas nécessaire…

Quels sont les enjeux ?

Une relation toxique s’apparente à une guerre d’usure: la personne qui se trouve en position de faiblesse se sur-adapte à celle qui détient le pouvoir, et elle finit par s’épuiser. Ruminations mentales, baisse de la capacité de concentration, anxiété, angoisse et dépression sont des réactions fréquentes, auxquelles peuvent s’ajouter diverses manifestations psychosomatiques (p.ex. maux de ventre, insomnies…). De façon révélatrice, les relations toxiques au travail apparaissent dans certains sondages comme la troisième cause de l’envie de changer d’emploi.

«À long terme, on peut craindre des séquelles physiques et psychologiques importantes. La victime risque en effet de perdre progressivement le contact avec ses proches et avec la réalité, ce qui va contribuer à l’enfoncer dans une détresse indicible, aboutissant parfois à une perte totale de motivation et même à un risque suicidaire», constate la psychologue Catherine Vasey, spécialiste du burn-out depuis 2000 et auteur de deux ouvrages sur le sujet aux éditions Dunod («La boîte à outils de votre santé au travail» et «Comment rester vivant au travail»). Pour peu que la personne souffre d’un manque de soutien social, la situation sera encore plus douloureuse et l’atteinte à la santé probablement plus grave.

Que faire?

Les personnes qui sont prises dans une relation toxique auraient certainement plus de facilité à s’en extraire, si elles ne perdaient pas tant d’énergie à essayer de comprendre pourquoi on s’acharne sur elles. Prendre un peu de recul pour réorganiser ses pensées est souvent très profitable.

Il est conseillé de commencer par chercher le dialogue. Les principes de la communication non violente (CNV) sont utiles pour arriver à s’exprimer d’une manière qui ne fournisse pas prétexte à des réactions agressives. Il s’agit notamment de formuler les phrases à la première personne (au lieu de commencer par «vous») et de mettre l’accent non pas sur le comportement de l’autre, mais sur ce que cela provoque en nous. Les questions ouvertes s’avèrent aussi aidantes.

«Si cette première stratégie échoue et que de nouveaux actes hostiles surviennent, il convient de les consigner par écrit et d’activer des voies plus formelles. Cela peut être la personne de confiance en entreprise, le service de santé au travail ou le partenaire RH», précise Julie Zumbühl, psychologue spécialisée à la cliniquedutravail.ch.

Quelques conseils

  • Séparer les émotions des faits: comment est-ce que je me sens et que se passe-t-il exactement ici?
  • S’exposer le moins possible aux attaques et refuser d’entrer dans une spirale de violence.
  • S’il est trop tard pour envisager une médiation, cultiver le détachement émotionnel en refusant de se culpabiliser et en ne déviant pas de cette ligne de conduite.
  • Avoir confiance en ses capacités à trouver des solutions. Les questions suivantes peuvent aider : de quoi ai-je besoin? quelle est ma marge de manœuvre pour changer cette situation ? qu’est-ce qui pourrait m’aider à tenir le coup?
  • Ne pas attendre d’être au bout du rouleau pour appeler à l’aide.
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