Médicaments anti-âge, compléments alimentaires: quels sont les risques?
Prise d’hormones controversée
Parmi les concepts anti-aging à la mode figure la prise d’hormones, notamment la DHEA. Celle-ci est naturellement présente dans l’organisme. Son taux atteint en général un pic entre vingt et trente ans, avant de décroître avec les années. Compenser cette baisse aurait, selon certains, des vertus anti-vieillissement. Mais attention, ses effets sont controversés. «Je ne prescris jamais de DHEA à un patient qui n’a pas de déficit androgène, souligne le Dr Pierre Guillemin, chef de service en gériatrie et réadaptation à l’hôpital Riviera Chablais. L’efficacité et la sécurité (possible risque de cancer de la prostate) de la DHEA étant incertaines, son utilisation à large échelle n’est pas recommandée en l’état actuel des connaissances».
Vitamines et calcium
Autres pilules de jouvence à la mode: les compléments alimentaires de toutes sortes. Là encore, ils semblent le plus souvent inutiles. Une alimentation variée et équilibrée n’a en principe pas besoin d’être complétée. «A relever toutefois la prise de vitamine D, qui est vraiment bénéfique à partir de 65 ans, conseille le Dr Pierre Guillemin. Tout le monde a tendance à en manquer en hiver et cela peut entraîner des faiblesses musculaires et osseuses». Chez les personnes qui consomment peu de produits laitiers, un complément de calcium peut également être indiqué.
Attention à l’automédication
Dans tous les cas, mieux vaut être prudent et demander l’avis d’un médecin. La plupart du temps, si vous vous sentez bien, mieux vaut ne rien prendre (à part peut-être de la vitamine D). Continuez simplement de varier votre alimentation. En cas de fatigue inhabituelle, ou d’autres symptômes, le médecin effectuera une prise de sang afin de vous conseiller ce qui conviendrait le mieux. Cela permettra d’éviter des effets secondaires désagréables et inutiles.
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Publié dans le supplément «Votre santé» de La Côte Hebdo en novembre 2018.