«Améliorer toujours plus la qualité des soins est une priorité»

Dernière mise à jour 27/11/24 | Questions/Réponses
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La Pre Sophie Pautex, médecin-cheffe du Service de médecine palliative des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a été élue présidente du Collège des cheffes et chefs de service des HUG en janvier dernier. Première femme à occuper ce poste, elle fait le point sur les rôles de cette organisation, mais aussi sur les défis personnels qui l’attendent et les missions qu’elle s’est fixées. Le tout avec un objectif en tête: une prise en charge toujours plus centrée sur la qualité des soins prodigués aux patients.

    

Vous avez été élue en janvier dernier présidente du Collège des cheffes et chefs de service des HUG pour quatre ans. Qu’est-ce qui vous a motivée à accepter ce poste?

Bio express

1993 Diplômée fédérale de médecine à l’Université de Genève (UNIGE).

1999 Spécialisation en médecine interne. Cheffe de clinique et médecin responsable d’équipe au Département de gériatrie des HUG.

2000 Spécialisation en gériatrie.

2007 Médecin adjointe au sein du Service de médecine palliative des HUG.

2016 Professeure associée aux HUG. Spécialisation en médecine palliative.

2019 Médecin-cheffe du Service de médecine palliative.

31 janvier 2024 Élection à la présidence du Collège des cheffes et chefs de service des HUG.

1er mai 2024 Présidente du Collège des cheffes et chefs de service des HUG.

Pre Sophie Pautex: Je suis quelqu’un à la recherche de défis et qui aime relever des challenges. J’apprécie aussi la nouveauté et suis curieuse de tout. Et notamment du fonctionnement de l’établissement pour lequel j’ai toujours travaillé! De plus, je considère le poste de chef de service comme très exigeant, c’est un maillon essentiel au bon fonctionnement d’un hôpital. Tous ensemble, les chefs de service impliqués au sein du Collège jouent un rôle primordial aux HUG puisqu’ils sont garants de la qualité des soins. Sans nous, l’hôpital ne tient pas. J’ai toujours eu à cœur de valoriser cette profession, ce que je peux faire encore davantage aujourd’hui en tant que présidente de cette instance.

Cette nomination a-t-elle permis de mettre en avant votre discipline qu’est la médecine palliative?

Je dirais que oui! Je suis cheffe du Service de médecine palliative depuis 2019. J’ai toujours milité pour l’élargissement et la reconnaissance de ma spécialité, et pour son intégration au sein des différents services de l’hôpital. Ma récente nomination a été, je l’espère, un signe supplémentaire illustrant ce mouvement. Elle a dans tous les cas mis ma discipline sur le devant de la scène, j’en suis ravie et fière. Et pour cause, la médecine palliative, destinée aux personnes souffrant d’une maladie incurable et qui vise à améliorer leur qualité de vie et celle de leurs familles, ne doit pas se limiter aux murs de notre service. Je me bats depuis longtemps pour que nous travaillions au maximum de manière transversale, tous ensemble. La médecine palliative est une spécialité médicale essentielle, les hôpitaux regorgeant de patients atteints d’une maladie sévère avec un pronostic engagé. Nous devons prendre en charge leur maladie de façon multidisciplinaire et soigner chacun d’entre eux, avec ses spécificités, dans son intégralité.

Vous êtes la première femme à présider le Collège des cheffes et chefs de service…

En effet, et cela me réjouit. C’est bien et important. La médecine se féminise. Il est finalement assez logique que nous, les femmes, occupions toujours plus de postes à responsabilité.

Pourriez-vous nous rappeler le rôle de ce Collège?

Il s’agit d’une instance regroupant les 72 chefs de service des HUG et dont le bureau est composé de quatre chefs de service et d’un président. Le rôle du Conseil est essentiel à l’orientation de la politique médicale menée aux HUG. Pour cela, il se réunit une fois par mois en présence de certains membres de la Direction générale, du directeur médical et du doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Genève. L’objectif de cette séance est d’abord d’informer les chefs de service sur l’hôpital et son fonctionnement. La direction de l’établissement comme le Conseil d’État peuvent être amenés à s’exprimer. Un autre volet de la séance est de permettre à l’ensemble du Collège d’échanger autour de deux ou trois sujets phares portant principalement sur les projets à développer au sein des HUG.

Par exemple?

Le dossier électronique du patient, la recherche, la récolte des données des patients, notamment dans le cadre de la recherche, mais aussi les assurances, le budget ou encore les bâtiments de l’institution. L’un des thèmes souvent débattus est l’intelligence artificielle. Les sujets sont donc très diversifiés et, bien entendu, abordés par le Collège sous l’angle médical, avec nos regards de chefs de service. Nous accordons du temps aux aspects médicaux et réfléchissons aux possibles impacts et bénéfices d’un projet donné dans la prise en charge des patients. Nous nous concentrons sur un point: améliorer toujours plus la qualité des soins proposés dans nos différents services.

Le Collège des cheffes et chefs de service prend-il, lui-même, des décisions?

Non, il s’agit d’une instance représentative qui donne des avis consultatifs. Il n’a pas de pouvoir décisionnel à proprement parler, mais il émet des préavis sur la politique médicale des HUG. Il se penche également sur les réglementations hospitalières qui concernent directement les activités médicales.

Quelles ont été vos priorités au début de votre mandat?

Mon objectif premier pour le Collège est clairement de porter la voix de l’ensemble de mes collègues chefs de service de l’hôpital. J’ai donc logiquement commencé mon mandat en les écoutant et en prenant note de leurs besoins prioritaires.

Avez-vous repéré des points communs dans leurs demandes?

Oui! Même si nous évoluons tous dans des disciplines très différentes, un point revient souvent: notre besoin d’être intégrés le plus tôt possible dans les projets de l’institution qui nous concernent, notamment parce que nous pouvons soulever en amont des questions pratiques, anticiper certaines difficultés de terrain et proposer tôt dans le processus d’éventuelles modifications. Cette inclusion précoce est un besoin simple mais essentiel pour nous, car nous sommes les professionnels au bout de la chaîne qui auront aussi, in fine, la charge de mettre un projet en place au sein de notre service. La gestion du changement, auprès notamment du personnel soignant, n’est pas toujours évidente. Elle doit, pour être facilitée, être anticipée et parfaitement pensée par les acteurs de terrain.

Quels autres défis pensez-vous devoir relever à l’avenir?

Ma priorité est vraiment que le Collège prenne une place prépondérante au sein de l’institution et que cette dernière entende au mieux ses besoins, les échanges devant impérativement se faire dans les deux sens. Mes collègues et moi représentons l’ensemble de l’activité médicale des HUG. La chirurgie n’a évidemment pas les mêmes besoins et les mêmes intérêts que la médecine palliative, par exemple. Finalement, mon défi principal se situe certainement là: que tous mes collègues se sentent écoutés et soient entendus. Je souhaite également que les chefs de service soient toujours plus impliqués dans la vie de l’hôpital et participent activement à l’hôpital de demain. Les défis qui attendent les hôpitaux et la médecine en général sont particulièrement nombreux. En tant que médecins-chefs de service, nous devons être innovants pour améliorer la prise en charge, et donc la qualité de vie, de nos patients.

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Paru dans Planète Santé magazine N° 55 – Décembre 2024

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